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Note
d’intention
« Aperçus
de la part que j’ai prise à la révolution de 1830 »
(« Mémoires »), par A. Gendebien (1866-1867)
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C. LE GOUVERNEMENT PROVISOIRE.
XXX.
La question du Sénat au congrès national.
(page
382) Nous ne reproduisons pas les pages consacrées par Gendebien aux
discussions qui se prolongèrent du 13 au
18 décembre 1830 sur la question du Sénat. Il rappelle les
discours prononcés à cette occasion et se borne à quelques remarques hostiles
aux « doctrinaires catholiques et libéraux » qui « mus par les mêmes
instincts, défendirent pied à pied leur œuvre aristocratique-royaliste, Sénat
héréditaire, Sénat à vie, avec ou sans fournée, toujours à la nomination du roi
».
L'un de ses commentaires présente un réel intérêt : c'est la critique
qu'il dirige contre la conception de l' «
utilité », de la « nécessité » du Sénat, pouvoir pondérateur, jouant,
à l'égard de la Chambre, le rôle de « tuteur », de « curateur ».
La Chambre - dit-il - a prouvé pendant 37 ans qu'elle n'avait pas besoin
de tuteur, en est-il de même du Sénat ? .
N'a-t-il pas prouvé, en 1840, qu'un curateur lui était plus nécessaire
qu'à la Chambre des représentants ?
A cette époque, les doctrinaires-libéraux étaient au pouvoir ; le Sénat,
impatient d'y voir revenir les doctrinaires catholiques, s'insurgea et, dans
son effervescence sénile, oubliant son rôle de modérateur et de conservateur,
arrêta brusquement le jeu naturel de nos institutions, couvrit d'un superbe
dédain la majorité de l'autre chambre, et mit en demeure le roi d'accepter la
complicité de son coup d'Etat ! !
Quelques-uns invoquèrent, comme circonstance atténuante, la provocation
du chef de la doctrine libérale (Paul Devaux),
qui, par deux articles insérés dans la Revue nationale, proclama la
supériorité transcendante du parti, (page
383) et la légitimité de sa prise de possession du pouvoir qui désormais
devait lui appartenir sans conteste.
La Revue nationale a été imprudente, inhabile, orgueilleuse ;
mais si le Sénat eût été composé des sages promis par ses partisans, se
serait-il ému de la lecture de la Revue nationale ?