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« Aperçus de la part que j’ai prise à la révolution de 1830 » (« Mémoires »), par A. Gendebien (1866-1867)

 

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C. LE GOUVERNEMENT PROVISOIRE.

 

X. Mesures en vue de l'ouverture du Congrès national.

 

(page 339) Le jour de l'ouverture du Congrès approchait ; dès le 7 et le 8 novembre, le Gouvernement provisoire s'occupa de la rédaction du discours d'installation, autant que l'expédition des affaires le permettait.

Le 8 novembre, il en arrêta les bases ; De Potter, en qualité de doyen d'âge, fut invité à le prononcer et à s'occuper de la rédaction, conjointement avec Tielemans.           .

Le 9 novembre, la rédaction fut définitivement adoptée. Alors se renouvela, et très sérieusement cette fois, la question de la déposition de nos pouvoirs sur le bureau du Congrès. Rogier et moi nous insistâmes sur les convenances, la nécessité même de notre démission ; M. de Mérode était de notre avis ; Van de Weyer était à Londres. Nous connaissions son opinion, il l'avait manifestée avant son départ.

Je me rappelai que, le 5 ou le 6 octobre, j'avais écrit de Paris, pour combattre la convocation trop hâtive des électeurs et surtout la réunion prématurée du Congrès. J'écrivis alors à Van de Weyer : « Faites comprendre à nos collègues qu'ils vont créer, à côté de nous, un corps qui nous absorbera, et peut-être avec nous, la Révolution. » - « Nous sommes aujourd'hui, leur dis-je, dans la situation prévue. Il faut, à tout prix, éviter un conflit ; le seul moyen d'en conjurer les funestes effets, c'est de faire confirmer nos pouvoirs par le Congrès.

Si De Potter faisait partie du Congrès, je proposerais de terminer le discours d'ouverture par l'invitation de nommer, dans son sein, un pouvoir exécutif. Le Congrès n'hésiterait pas ; il nous confirmerait tous et par acclamation, dans nos fonctions. Au prestige de notre mandat courageusement accepté au moment du danger, se joindrait la sanction de la représentation nationale ; notre qualité de membre du Congrès donnerait à chacun de nous une force nouvelle. Je regrette que l'insuccès de De Potter nous force à renoncer à ce moyen de tout concilier.»

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