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Note
d’intention
« Aperçus
de la part que j’ai prise à la révolution de 1830 » (« Mémoires »),
par A. Gendebien (1866-1867)
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A. LES PRODROMES DE
XI. L'admirable attitude de
(page 237) L'aveugle obstination de ceux
qui n'avaient voulu ni prévoir les conséquences prochaines de la révolution de
Juillet, ni organiser une forte direction au mouvement inévitable en Belgique,
faillit tout compromettre au moment de l'explosion. A défaut d'une direction
intelligente et fortement organisée, le peuple se laissa entraîner à des
désordres par des intrigants de deux espèces : les uns poussèrent à des
désordres pour effrayer les populations et les exciter à une répression de
l'élan populaire ; les autres, pour masquer une onzième ou douzième faillite,
ou pour motiver une suspension de travail et de paiement, laissèrent faire et,
prétendit-on à cette époque, furent complices des ennemis de
On
raconte même que des agents anglais poussaient à la destruction des machines
par avidité et mercantilisme.
Après
ces excès inévitables au commencement de toute révolution, et qui furent de
très courte durée, l'anarchie, le tumulte, étaient bien plus dans les esprits
que dans les faits. Le vague, l'incertitude, les défiances disparurent, le 31
du mois d'août, devant la menace des princes de réduire Bruxelles par les
armes.
(page 238) Le peuple s'associa
spontanément à la résolution de repousser la force par la force. Le lendemain,
1er septembre, lors de l'entrée du prince d'Orange, il prouva une seconde fois,
que ses intentions avaient été calomniées, que son patriotisme avait été
méconnu.
Son
attitude, calme et ferme avait été admirable. Le Prince en avait été vivement
ému, et les patriotes y puisèrent l'espoir et la force suffisante pour
conquérir l'indépendance et la liberté.
La
révolution date du 1er septembre ; elle eût été consacrée définitivement le 3
septembre 1830, si des parasites, des caméléons politiques n'avaient détourné,
neutralisé les heureuses conséquences de cette double victoire.
Le 3
septembre, la séparation du Nord et du Midi fut proclamée à l'unanimité par
Le même
jour, les soldats de Guillaume avaient quitté la capitale, Bruxelles était
libre et devenait la capitale des Provinces Méridionales, par la déclaration
des députés aux Etats-Généraux qu'ils ne la quittaient pas.
Tant de
succès obtenus en 36 heures, inspirèrent une immense confiance et produisirent
un grand calme.