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Note
d’intention
« Aperçus
de la part que j’ai prise à la révolution de 1830 »
(« Mémoires »), par A. Gendebien (1866-1867)
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A. LES PRODROMES DE
VIII. Le premier projet de séparation administrative du 3 septembre 1831 et
le départ du prince d'Orange pour
(page 233) Le 3 septembre, les députés,
qui s'étaient réunis la veille à l'hôtel de Hollande, se rendirent à l'audience
du prince d'Orange. Ils trouvèrent (page
234) le terrain bien préparé, ou plutôt la question résolue. Le grand
conseil convoqué par le Prince et présidé par M. le duc d'Ursel,
avait voté, à l'unanimité, la séparation des provinces du Midi de celles
du Nord.
Invités
par le Prince à dire leur opinion sur l'état des choses en Belgique, ils ont
déclaré et affirmé que la séparation était nécessaire, inévitable, ils ont
déclaré de plus qu'ils ne se rendraient pas à la convocation des Chambres à
Le même
jour, ils publièrent la proclamation suivante :
« Nos
chers compatriotes,
« Nous
soussignés, députés aux Etats-Généraux, actuellement à Bruxelles, avons été
appelés chez S. A. R. le prince d'Orange : nous avons eu l'honneur de lui
exposer consciencieusement l'état des choses et des esprits.
« Nous
nous sommes crus autorisés à représenter au prince royal que le désir le plus
ardent de
« Nos
représentations ont été favorablement accueillies, aussi bien que celles de
plusieurs commissions spéciales, et déjà le prince royal est allé en personne
porter l'expression de nos désirs à son auguste père.
« Persuadés,
nos chers compatriotes, que nous avons été les interprètes de vos sentiments,
que nous avons agi en bons et loyaux Belges, nous vous informons de notre
démarche. C'est ici, dans votre capitale, que nous attendons avec confiance les
résultats de vos efforts et des nôtres.
« Bruxelles,
3 septembre 1830, était signée : comte de Celles, baron de Sécus, etc., etc.
« Pour
copie conforme : (signé) Ch. de Brouckère.
M. de Roisin, colonel d'état-major du Prince, adhéra à cette
proclamation !
Le même
jour, 3 septembre, l'état-major de la garde bourgeoise et les députés de toutes
les sections ayant été convoqués au Palais du Prince, celui-ci leur demanda
quels étaient leurs vœux ?
Tous,
d'une voix unanime, demandèrent énergiquement la séparation de
«
Promettez-vous, dit le Prince, de rester fidèles à la dynastie ? » Ils
répondirent : « Nous le jurons. »
- «
Marcherez-vous avec moi pour notre défense ? »
Ils
répondirent : « Oui, nous le jurons. »
Le
Prince : « Enfin, direz-vous avec moi « Vive le Roi ? »
Ils
répondirent, sans hésiter, et d'une voix unanime : « Non, jusqu'à ce que nos
vœux soient écoutés. » Puis ils crièrent : « Vive le Prince ! Vive
Le Prince, ému jusqu'aux larmes, promit d'intercéder auprès du roi pour
l'accomplissement des vœux et du bonheur des Belges.
Il partit à deux heures pour
(page
235) Toutes les troupes de la garnison quittèrent Bruxelles immédiatement
après le départ du Prince.