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Note
d’intention
BERGER Nicolas (1800-1883)
BERGER
Nicolas, né en 1800 à Roodt-sur Syr (Grand-duché du Luxembourg), décédé en 1883 à Arlon.
Age en 1830 : 30 ans
Congressiste (1830-1831, Arlon)
Libéral. Elu par l'arrondissement de Luxembourg de
1831 à 1841
Interventions
sessions : 1830-1831 (Congrès national), 1831-1832, 1832-1833, 1833, 1833-1834, 1834-1835, 1835-1836, 1836-1837, 1837-1838, 1838-1839, 1839-1840,
1840-1841
A. (Extrait de DU BUS DE WARNAFFE C., Le Congrès
national. Biographies des membres du Congrès national et du Gouvernement
provisoire 1830-1831, Bruxelles-Paris, 1930, p. 37)
Nicolas Berger naquit à Roodt
(Grand-Duché de Luxembourg), le 2 janvier 1800. Reçu docteur en droit en 1822,
puis avocat à Luxembourg, il fut nommé juge de paix de ce canton en 1829.
Député au Congrès National pour le district
d’Arlon, il siégea à
Après la révolution de 1830, il devint successivement
juge, juge d’instruction, vice-président en 1832, et, depuis le 31 juillet
1837, président du tribunal de première instance d’Arlon.
Il fut membre de
Il exerça ses fonctions de magistrats jusqu’en
1868, et mourut, à Arlon, le 8 avril 1883.
B. (Extrait de « Nicolas Berger
(1800-1883) », par Raymond JANNE, dans « Les gens de robe liégeois et
la révolution belge. Conférence du jeune barreau de Liège », Liège,
Georges Thone, 1931, pp. 265-267)
Nicolas Berger (1800-1883)
(page 278) Si la célébration des grands hommes ne
leur est pas toujours profitable, elle peut à tout le moins le paraître à leurs
biographes.
On n'incriminera guère, cependant, celui qui
étudie 1’histoire de Nicolas Berger d'en retirer, même pour son propre avantage
un bénéfice bien considérable. La destinée de certains grands hommes est
parfois aussi modeste que leur existence. On leur en sait vivement gré: leur
souvenir n'encombre point la mémoire et il ne laisse pas en héritage ces rentes
perpétuelles dont plusieurs générations doivent payer, en gratitude, les
arrérages, tandis que la légende, à défaut d'histoire, peut se donner cours
1ibrement.
Tel fut le cas de M. Nicolas Berger, commandeur de
l'Ordre de Léopold, Membre du Congrès National, ancien membre de
En homme destiné à faire respecter l'ordre il eut
le souci de voir le jour en cette première année du XIXe siècle où Napoléon
avait déjà percé sous Bonaparte: ce siècle (page 279) avait deux jours. Son
village natal Rodt, dans le Grand-Duché de Luxembourg
est aussi fier de lui, qu'il le fut lui de son village natal Rodt dans le Grand-Duché de Luxembourg.
A l'encontre de Vérone qui donna son nom à un de
ses fils et de Nothomb qui fut le vocable symbolique de la grande famille
luxembourgeoise des Nothomb, Rodt ne voulut lui faire
don que de la dénomination modeste et harmonieuse de Berger.
Nicolas Berger fit ses humanités à Luxembourg,
«... cette ville invincible Qui porte un roc aigu partout inaccessible »
comme le dit le bon curé Du Vivier dans son épopée de
« ..., de quel prix est la vie.
« Quand sous un joug honteux, la pensée
asservie
« Tremblante au fond du cœur, se cache à tous
les yeux. »
Enfin l'ère de la violence étant close il fit tout
naturellement partie du Congrès National et participa à l'élaboration de la
jeune Constitution belge, vestale de nos libertés.
La carrière de Nicolas Berger devait être plus
chargée de services que d'honneur. A
Il était écrit que nous devions perdre ce
Luxembourg dont Nicolas Berger fut le fils le plus fidèle. Vain fut l'envoi de
commissaires à Londres qui allèrent jusqu'à faire une offre de cent millions de
francs, vaines furent les oppositions faites au Parlement belge par tous ceux
qui, comme Belges, avaient ce que Pierre Nothomb appelle le sens du pays.
Ce furent pour les Belges des jours d'émotions, de
tristesses et de grandeurs. Nous perdions le Luxembourg par seize voix, les
seize voix de ce fameux parti de la soumission qui réapparaît à toutes les
époques de l’histoire et qui pare sa chair tremblante de toutes les plumes de
la raison et de la sagesse. Il y eut, faut-il le dire, de grands cœurs: c'est
alors que, comme le père Jouve d'Alphonse Daudet, à l'entrée des Prussiens à
Paris, en apprenant le vote fatal, Beekaert tomba
mort de douleur, et que Gendebien lança sa fameuse apostrophe: « Non! non
380.000 non! pour les 380.000 Belges qu'on sacrifie! » En dépit de cette
consécration par la force, on nourrissait encore des espoirs, qui réapparurent
lors du Traité de Versailles, pour disparaître peu après à tout jamais. Qu'on
juge de l'exaltation et de l'illusion dont certains se nourrissaient alors en
lisant ces deux passages; l'un est tiré du Cours de droit public, de Destrivaux : « ... séparée de ses anciens frères
d'armes,
Lors de la délimitation des frontières, avec le
général Prisse et le vicomte Vilain XIIII, il s'efforça de maintenir à la
patrie belge ce qui était déjà perdu; grâce à son habileté, il parvint à nous
garder Martelange et presque toute la banlieue
d'Arlon qui, du point de vue industriel allait bientôt prendre tant
d'importance. Quand les Luxembourgeois se mêlent d'être Belges, ils le sont
farouchement, Godefroid Kurth le sut prouver par
après.
De la frontière, Nicolas Berger pouvait encore
apercevoir le petit clocher de son village natal, mais ce clocher n'était plus
en terre belge. Ce fut la grande douleur de son existence. Pour la calmer, il
prit le parti de retourner à ses chères études, et le droit, à défaut de
justice, le reprit tout entier. Depuis 1836, il était président du Tribunal
d'Arlon, il continua de l'être et refusa toute promotion. Ses justiciables
voyaient en lui le magistrat probe et consciencieux qu'il était, mais son cœur
battait toujours à l'idée de la grande injustice consommée et, selon le mot de
Dante, il souffrait en cette adversité de (page 284) se rappeler les moments de
sa jeunesse où il avait été heureux. Cette désillusion fut pour lui sans appel:
il renonça complètement à la politique, car il
désirait travailler, et les rares loisirs que lui laissaient ses fonctions de
magistrat, il les employait à encourager cette grande industrie luxembourgeoise
qui a pris depuis lors l'extension que l'on sait. Avec Charles de Brouckère,
ancêtre du sénateur socialiste actuel de Bruxelles, il avait fondé en 1815
Ses qualités de cœur valaient celles de son
esprit. Sa discrétion ne dépassa jamais les bornes de cette juste modération,
faut de laquelle nous sommes écrasés soit par l'excès d'hommages, soit par
l'excès d'injustice que (page 285) l'on regrette d'avoir eu à l'endroit d'un
grand homme. Il eut suffisamment de titres pour qu'un de ses successeurs au
Tribunal d'Arlon pût prononcer sur sa tombe de ces paroles définitives, qui
sont l'apanage de l'éloquence d'enterrement et dont nous avons tiré la
substance de ces lignes.
Raymond JANNE.
(00) Vérification de ses pouvoirs comme membre du
Congrès (14/12/1830)
Aucune
intervention.
INTERVENTIONS AU COURS DE LA SESSION 1831-1832
(00) Vérification de ses pouvoirs comme membre de la chambre.
Election non contestée (09/09/1831)
(01) Loi autorisant le Roi à faire séjourner des troupes
étrangères sur le territoire belge (24/09/1831)
(02) Situation diplomatique générale (traité des 24 articles)
(17/02/1832)
(03)
Impôt des distilleries (18/02/1832, 12/07/1832)
(00) Vérification de ses
pouvoirs comme membre de la chambre. Election non contestée (15/11/1832, 30/11/1832)
(01) Budget des voies et
moyens pour 1833. Exemption en faveur des habitants des territoires cédés (20/12/1832)
(02) Avocats près la cour de
cassation (proposition de Brouckere) (01/02/1833)
(03) Impôt des distilleries
(22/02/1833, 25/02/1833,
26/02/1833, 27/02/1833,
28/02/1833, 01/03/1833,
04/03/1833, 05/03/1833)
(04) Taxe des barrières (07/03/1833)
(05) Droits sur les céréales
(12/03/1833, 13/03/1833)
(06) Budget des voies et moyens pour 1833. Marchés militaires (28/03/1833)
(00) Vérification
de ses pouvoirs comme membre de la chambre (8/06/1833)
(01) Impôt sur les distilleries (3/07/1833, 4/07/1833)
(01) Organisation provinciale. Cas
d’incompatibilité (04/06/1834)
(02) Droits de sortie sur les bestiaux (17/06/1834)
(03) Indemnités en faveur des habitants du
polder de Lillo (05/07/1834)
(01) Rapports sur des pétitions relatives aux brevets d’invention (15/11/1834), aux droits d’entrée sur les ardoises (09/02/1835)
(02) Loi organisant les communes. Actes soumis à l’approbation de la députation permanente : bois communaux (21/11/1834, 11/02/1835), alignement de la voirie et la reconnaissance des chemins vicinaux (22/11/1834)
(03) Budget des voies et moyens. Nécessité de réformer le système d’impôt, notamment impôt sur le sel et les distilleries et/ou vérification des poids et mesures (08/12/1834, 10/12/1834)
(01)
Renvoi d’une pétition relative à la construction d’une route par l’Etat (15/03/1836)
(02)
Cour d’appel de Bruxelles (24/08/1835)
(03)
Cantonnements et servitudes militaires (24/08/1835)
(04) Droits
d’entrée et de transit du bétail hollandais (24/11/1835, 01/12/1835, 04/12/1835, 07/12/1835)
(05)
Industrie du fer et droits sur les charbons de bois (22/01/1836)
(06)
Organisation communale. Gestion des bois communaux (02/03/1836),
répartition des dépenses obligatoires entre les sections de communes (03/03/1836)
(07)
Frais d’administration dans les provinces (11/03/1836)
(08) Etablissements
d’enseignement moyen (12/03/1836)
INTERVENTIONS
AU COURS DE LA SESSION 1836-1837
(01) Renvoi d’une pétition relative aux droits sur les faïences (30/11/1836)
(02) Libre sortie du minerai de
fer par
(03) Droits d’accises sur les sucres (25/01/1837, 23/02/1837, 13/04/1837, 12/05/1837)
(04) Impôt des distilleries (16/02/1837, 17/04/1837, 18/04/1837)
(05) Droits sur les faïences (20/04/1837, 03/05/1837), sur les ardoises (03/05/1837)
(06) Chemin de fer dans le Luxembourg (20/05/1837)
(00) Vérification de ses pouvoirs comme membre de la
chambre (élection contestée) (06/10/1837)
(01) Tarif des douanes et politique commerciale du gouvernement. Article
des poteries (09/11/1837), des faïences (09/11/1837)
(02)
Impôt sur le sucre (10/11/1837, 13/11/1837, 20/12/1837)
(03) Abonnement sur les débits de boissons (04/01/1838)
(01) Traité des 24 articles. Alternative entre
résistance et résignation (discours « contre ») (18/03/1839)
(02) Tarif des douanes sur les frontières des provinces
de Luxembourg et de Limbourg. (21/03/1839)
Aucune.
Aucune.