De Renesse Maximilien, Charles, Jean libéral
né en 1801 à s'Heerenelderen décédé en 1864 à Liège
Représentant entre 1832 et 1864, élu par les arrondissements de Maestricht et Tongres(Extrait de : E. BOCHART, Biographie des membres des deux chambres législatives, session 1857-1858, Bruxelles, M. Périchon, 1858, folio n°41)
COMTE DE RENESSE, Maximilien-Charles-Henri-Guillaume,
Décoré de la Croix de Fer, officier de l'Ordre Léopold,
Né à S'Heeren-Elderen, le 28 mai 1801.
Représentant, élu par l’arrondissement de Tongres
Admis à l'université de Liége en 1819, M. le comte de Renesse obtint, en 1822, le diplôme de candidat en droit. Se retirant alors dans sa famille, il consacra ses loisirs à l'étude et aux affaires de famille, et ne sortit de sa retraite que pour prendre part au mouvement révolutionnaire de 1830.
Embrassant avec ardeur la cause nationale, il donna l'exemple du plus actif patriotisme, fit arborer le drapeau tricolore dans les communes autour de Maestricht, appela aux armes les populations, et entretint à ses frais les volontaires qui abandonnaient leurs travaux pour partager ses dangers et marcher avec lui à la conquête de nos libertés.
Le 24 octobre 1830, M. le comte de Renesse fut nommé commissaire de district de Tongres et Maestricht.
Voulant conserver son indépendance envers le pouvoir, et protester ouvertement contre les vingt-quatre articles, qui rencontraient de toutes parts les mêmes sentiments de répulsion, il donna, en décembre 1831, sa démission de ses fonctions administratives ; elle lui fut accordée en février 1832.
Elu membre de la Chambre des représentants par l'arrondissement de Maestricht le 5 octobre 1832, M. le comte de Renesse vit son mandat renouvelé jusqu'en 1839, époque à laquelle il reçut le mandat électoral pour l'arrondissement de Tongres.
Le soin de sa santé força l'honorable représentant d'abandonner en 1847 la carrière politique ; il fut réélu l'année suivante ; les circonstances étaient difficiles, M. le comte de Renesse accepta par dévouement au pays, et, depuis, il fut toujours maintenu dans sa position parlementaire.
Représentant laborieux et exact, M. le comte de Renesse, libéral sincère, ne laisse échapper aucune occasion d'apporter son tribut aux discussions législatives, et d'émettre, dans sa noble franchise d'esprit, les idées qu'il croit utiles au bien général.
L'honorable député de Tongres a constamment en vue le progrès de l'agriculture. Il traite avec une remarquable lucidité toutes les questions qui ont trait aux intérêts agricoles, si intimement en rapport avec les besoins industriels.
L'égalité en matière d'impôt, les modifications progressives aux tarifs des douanes, ont souvent été prises pour texte des argumentations du digne et généreux représentant.
Nous retrouvons son patriotisme de 1830 dans son discours du 26 juillet 1858, lors de la discussion relative aux fortifications d'Anvers. On en jugera par l'extrait suivant :
« Il est, toutefois, à regretter, messieurs, que cette grande question de la meilleure défense nationale n'ait pas plus tôt reçu sa solution. En la traînant en longueur, on a déjà perdu beaucoup de temps ; il est donc à désirer, si la législature donne actuellement son adhésion à ce système défensif, que les travaux soient poussés avec la plus grande activité, et terminés dans le plus court délai possible; car, dans la situation politique actuelle, si tendue, de notre continent, il faut tâcher d'être prêt à tout événement extraordinaire et de se mettre en état de défendre avec patriotisme et énergie notre nationalité, si elle était sérieusement menacée. »
Nous nous plaisons à citer cette expression si nette et si ferme, unissant dans l'amour du pays le passé et le présent de M. le comte de Renesse. Le soldat citoyen de 1830 est invariablement attaché de cœur à son glorieux drapeau.
(Extrait de U. CAPITAINE, Nécrologe liégeois pour l’année 1864, Liége, 1869, pp. 74-76)
RENESSE (Maximilien-Charles-Jean-Guillaume-Richard, comte de), officier de l’ordre de Léopold (1856), décoré de la croix de fer, ancien membre et secrétaire de la Chambre des représentants, né au château de s’Heeren-Elderen le 28 mai 1801, mort à Liége le 4 décembre.
de Renesse fréquenta pendant plusieurs années les cours de la faculté de droit de l’Université de Liége, mais ne poursuivit point ses études jusqu’au doctorat. Adversaire déclaré de la politique du roi Guillaume, il contribua à organiser, dans la province de Limbourg, la résistance aux actes du gouvernement ; dès le commencement de septembre 1830, il parcourut les campagnes, appelant les populations aux armes, réunissant les volontaires et les entretenant même à ses frais (Note de bas de page : voir l’arrêté royal du 2 avril 1835 qui lui accordel a croix de fer.)
Après la révolution, le gouvernement provisoire récompensa les services que de Renesse avait rendus à la cause nationale en le nommant commissaire de district à Maestricht (octobre 1830). Les électeurs de cet arrondissement l’élurent membre de la Chambre des représentants, le 5 novembre 1832, en remplacement de M. Destouvelles. Lors de la cession d’une partie du Limbourg à la Hollande (1839), le district de Tongres renouvela son mandat. Evincé par M. J. Raikem aux élections du 8 juin 1847, de Renesse repris sa revanche le 13 juin de l’année suivante. Le 11 août 1864, sa candidature échoua de nouveau devant celle d’un candidat catholique.
Vétéran du parlement belge, le comte de Renesse fut et restera, comme on l’a dit, un type de dévouement au pays, de loyauté politique et de désintéressement. L’indépendance de son caractère, sa bienveillance et une affabilité traditionnelle, lui avaient concilié de durables sympathies. Du 15 novembre 1832 au 11 novembre 1839, et du 11 novembre 1840 au 17 septembre 1845, il siégea au bureau de la Chambre des représentants en qualité de secrétaire. Léopold Ier lui fit offrir et il refusa les fonctions de gouverneur des provinces de Limbourg et de namur.
Les amis politiques du comte de Renesse ne pouvait oublier ses longs services, ni le dévouement dont il avait donné tant de preuves. Une souscription fut ouverte dans le but d’offrir son portrait à sa famille (Note de bas de page : Ce portrait, très ressemblant, peint d’après une photographie par M. Vital de Gronckel, a figuré à l’exposition organisée à Liége en 1868 par l’Union des artistes). Quatre cents libéraux des arrondissements de Tongres, de Hasselt et de Maeseyck participèrent à cette manifestation, et, le 2 avril 1868, une députation d’environ cent cinquante électeurs limbourgeois, appartenant à toutes les classes de la société, vinrent à Liége remettre ce touchant souvenir à la veuve et aux enfants de leur ancien député (Note de bas de page : Des comptes-rendus de cette manifestation ont paru dans l’Echo du Parlement du 3 avril 1868, dans le Journal de Liége, la Meuse, la Vedette du Limbourg, etc...) »