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De Behr Jean (1786-1862)

De Behr Jean, Nicolas, Joseph catholique

né en 1786 à Liège décédé en 1862 à Liège

Représentant entre 1833 et 1843, élu par l'arrondissement de Liège Congressiste élu par l'arrondissement de Liège

Biographie

(Extrait de : U. CAPITAINE, Nécrologe liégeois pour l’année 1862, Liége, 1868, pp. 41-45)

BEHR (Jean-Nicolas-Joseph, chevalier de), grand-officier de l’Ordre de Léopold (1856), décoré de la croix de Fer (1835), premier président de la cour d’appel de Liége, membre du Congrès national, ancien vice-président de la Chambre des représentants, né à Liége le 1er octobre 1786, décédé en cette ville le 18 avril, après avoir accompli sa cinquantième année de magistrature.

de Behr fit ses premières études à l’école centrale du département de l’Ourthe. Là, ainsi qu’à l’Ecole de droit de Bruxelles, où il fut reçu licencié le 2 septembre 1809, il se distingua par de rapides progrès.

Son entrée à la Cour d’appel se rattache en quelque sorte à l’origine même de cette institution. Dernier survivant des magistrats qui y avaient pris place à l’époque ou peu après l’époque de l’organisation judiciaire de 1811, il fut nommé conseiller auditeur le 12 mars 1812, conseiller le 12 septembre 1814, président de chambre le 4 octobre 1830, et enfin, par le suffrage de ses collègues, premier président le 8 novembre 1836. de Behr était l’un des magistrats les plus capables du pays. Il joignait aux lumières de la théorie une rare habilité et une remarquable pénétration en affaires. Il saisissait d’un coup d’œil prompt le nœud des difficultés et une grande sagacité l’aidait à les résoudre. (Note de bas de page : Nous nous sommes servis, pour la rédaction de cette notice, du discours prononcé sur la tombe de de Behr par son successeur, l’honorable M. Grandgagnage).

Les sympathies politiques de de Behr étaient acquises au parti catholique, dont il se montra le constant défenseur. Nommé membre du Conseil de régence et du Collège électoral de Liége, peu avant la révolution, il fut élu membre du Congrès national (Note de bas de page : C’est en cette qualité qu’il a reçu la Croix de Fer) par le district de Liége le 4 novembre 1830.

Bien que de Behr ait assisté à tous les débats de cette mémorable assemblée et qu’il ait acquis une certaine notoriété, son rôle fut relativement passif. Il ne prit guère la parole que dans la séance du 21 juin 1831, à propos de la valeur des interprétations législatives émanées des pouvoirs antérieurs à la révolution (…) Membre des commissions chargées de rédiger les projets de décret sur la presse et sur le jury, son nom n’apparaît pont non plus dans les discussions politiques auxquelles ces lois donnèrent lieu. On lui doit cependant quelques rapports, entre autres : « sur la réclamation de plusieurs notables de Gand relative à l’annulation des élections municipales de cette ville » (2 décembre 1830) ; « sur l’interprétation du décret du 5 mars 1831 relativement aux droits d’enregistrement à percevoir pour les actes de prestation de serment des fonctionnaires publics » ; « sur le projet de décret tendant à interdire la réunion des Etats provinciaux pour la session ordinaire de 1831 » ; « sur les crédits et dépenses de l’Etat pendant le troisième trimestre de 1831. » Ses votes les plus importants sont : pour l’indépendance du peuple belge ; pour l’exclusion des Nassau de tout pouvoir en Belgique ; pour l’institution des deux Chambres ; pour la nomination du Sénat par le Roi ; pour la dissolution du Sénat ; contre la disposition qui attribue à des autorités électives les mesures de surveillance à établir dans l’enseignement ; pour la disposition portant que les rassemblements en plein air sont soumis aux lois de police ; contre le décret sur l’organisation du premier banc de la garde civique ; pour l’élection du duc de Leuchtenberg ; pour l’abaissement du cens électoral des campagnes ; pour la deuxième loi électorale ; pour l’admission au service belge d’officiers étrangers ; pour l’élection du prince Léopold de Saxe-Cobourg ; pour l’adoption des XVIII articles. Il fut l’un des 94 députés qui proposèrent l’élection du prince Léopold et l’un des 19 qui présentèrent le projet de décret déclarant que M. de Surlet de Chokier avait bien mérité de la patrie. Le 15 juin 1831, le Congrès avait désigné de Behr pour représenter la province de Liége dans la commission chargée de décerner les drapeaux d’honneur aux villes et communes dont les volontaires venaient d’assurer le succès de la révolution.

Le 30 mai 1833, l’arrondissement de Liége confia de nouveau à de Behr la défense de ses intérêts en l’élisant membre de la Chambre des représentants. Six fois ses collègues l’appelèrent à la vice-présidence ; il occupa cette position élevée du 5 août 1835 au 9 novembre 1836 et du 18 novembre 1839 à la fin de la session de 1843.

de Behr a pris une part active aux travaux législatifs de cette époque, surtout dans les sections. Il a laissé des marques de sa science dans plus d’une loi importante, notamment dans la loi sur le jury, du 15 mai 1838, dont il fut rapporteur, et dans la loi sur la compétence, du 25 mars 1841. Sa carrière parlementaire cessa le 13 juin 1843, époque de son remplacement par M. Ch. Lesoinne, député libéral (…) »