de Moerman d'Harlebeke Léon (1828-1889)

(Extrait du Journal de Bruxelles, du 22 octobre 1889)

Mort de M. le vicomte de Moerman d’Harlebelke

Les journaux de Gand nous apportent la triste mort de M. le vicomte de Moerman d'Harlebeke, député. Il est pieusement décédé dimanche soir à l'âge de 61 ans.

« Cette mort, dit le Bien public, est le dénouement, hélas! trop prévu d'une lutte que le courage et la robuste constitution de M. vicomte de Moerma soutenaient, depuis des mois, avec des alternatives d'espérance et d'inquiétude, contre les progrès d'une implacable maladie.

« Chrétien convaincu, l’honorable représentant a vu approcher sa dernière heure avec ce sang-froid chevaleresque qui était la marque saillante de son caractère ; faisant ses adieux aux siens et se préparant par la réception fréquente des sacrements à son entrée dans l'éternité.

« Au point de vue politique, la mort de M. le vicomte de Moerman d'Harlebeke est pour la cause conservatrice et pour l'arrondissement de Gand en particulier une perte des plus sensibles.

« Appartenant à une des plus anciennes familles de l’aristocratie flamande, il joignait au prestige de la naissance une nature ouverte, loyale et généreuse qui le faisait bien accueillir partout. Il était démocrate dans le sens chrétien du mot, c'est-à-dire toujours près à prendre en mains la cause des faibles et des petits.

« Fils d'un fonctionnaire éminent qui, par son attachement à la cause conservatrice, avait encouru la disgrâce du cabinet de 1847, notre vaillant ami éprouvait contre le despotisme libéral une haine froide, mais tenace et profondément convaincue.

« Il vint se ranger résolument sous le drapeau catholique au moment où ce drapeau, vaincu, ne semblait guère promettre les succès de la vie publique à ceux qui le suivaient. Toujours il tint à combattre aux premiers rangs et fut notre candidat aux heures les plus difficiles qu'ait traversées le parti catholique gantois. Après avoir été à la peine, il n'était que juste qu'Il fût à l'honneur.

« Elu à diverses reprises député de l'arrondissement de Gand, il s'acquitta de son mandat parlementaire avec un dévouement toujours prêt à servir ses concitoyens. Il ne prenait que rarement la parole à la Chambre, mais toujours ses discours étaient fermes, nets, dictés par la conviction la plus profonde. Les catholiques garderont surtout le souvenir reconnaissant de l'intrépidité avec laquelle il revendiqua les droits de l'enseignement religieux et libre contre les tentatives plus ou moins déguisées de restauration du monopole officiel. »

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(Extrait du Journal de Bruxelles, du 23 octobre 1889)

L'inhumation du regretté représentant de Gand, M. le vicomte de Moerman d'Harlebeke, aura lieu samedi prochain au cimetière bénit de Melle, où se trouve le caveau de la famille.

D'après les volontés formelles du défunt, ses funérailles auront un caractère exclusivement religieux: ni discours ni honneurs officiels. Il tenait ayant tout aux prières de ses nombreux amis ; elles ne lui feront pas défaut.

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(VERMEULEN U., Léon de Moerman d’Harlebele? dans Nationaal Biogragisch Woordenboek, Bruxelles, 1966, vol. 2, pp. 579-580)

MOERMAN D'HARLEBEKE, burggraaf Léon Mathieu Robert Louis Ghislain de, volksvertegenwoordiger.

Geboren te Gent op 8 nov. 1828 en er overleden op 20 okt. 1889. Zoon van Charles Marie Ghislain en Désirée Ghislaine Pycke de ten Aerden. Gehuwd te Gent op 20 okt. 1858 met Maria Désirée Adelaïde Pycke. Hij was eigenaar-rentenier.

Hij werd op 14 juni 1870 voor het eerst verkozen tot katholiek volksvertegenwoordiger voor het arrondissement Gent. Hij bleef dit tot 11 juni 1878. Op 8 juni 1886 werd hij opnieuw lid van de Kamer voor hetzelfde arrondissement. Hij bleef er deel van uitmaken tot aan zijn dood. Hij trad zelden op in het openbaar leven en zijn parlementaire arbeid was uiterst gering. Hij beperkte er zich in feite toe herhaaldelijk de wet van 25 ventôse XI op het notariaat aan te vallen ter wille van het onderscheid in drie klassen van notarissen dat er in gemaakt werd. Tijdens de zitting van 19 jan. 1876 van de Kamer was hij de enige om tijdens de bespreking van de begroting van binnenlandse zaken art. 46, dat een krediet van 40.000 fr. voorzag voor de viering van de nationale septemberfeesten, te bestrijden. Hij steunde hierbij op de overweging dat die feesten hun vaderlandslievend karakter verloren hadden en dat de afschaffing ervan een blijk van vriendschap zou zijn tegenover Nederland. Verder stemde hij gewoonlijk tegen de begroting van oorlog omdat hij de versterkingen aan de Maas als nutteloos en ondoeltreffend beschouwde en in strijd met het Belgisch neutralisme. Hij speelde geen extra-parlementaire rol en in de katholieke partij behoorde hij tot de ultramontaanse richting.