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de Mérode Westerloo Henri (1856-1908)

Portrait de de Mérode Westerloo Henri

de Mérode Westerloo Henri, Charles, Marie, Ghislain catholique

né en 1856 à Paris décédé en 1908 à Lausanne

Ministre (affaires étrangères) entre 1892 et 1895 Représentant entre 1884 et 1900, élu par les arrondissements de Bruxelles et Turnhout

Biographie

(Extrait de LIVRAUW François, Le Parlement Belge en 1900-1902, Bruxelles, Société belge de Librairie, 1901, p. 416.)

Ancien Ministre des affaires étrangères et bourgmestre de Westerloo.

Fit ses humanités au Collège Saint-Michel et sa philosophie à l’Institut Sant-Louis, à Bruxelles : reçu candidat en philosophe avec grande distinction en 1875 ; suivit les cours de l’Université catholique de Louvain et conquis le 19 juillet 1879 le diplôme de docteur en droit.

Représenta le canton de Westerloo au Conseil provincial d’Anvers de 1882 à 1884.

Nommé pour la première fois député de Bruxelles le 10 juin 1884, il siégea à la Chambre jusqu’en 1892 ; éliminé aux élections du 11 juin 1892, il fut réélu au scrutin de ballottage du 21 octobre 1894. Une grave maladie l’obligea à décliner le renouvellement de sa mandat en juin 1896. Deux mois plus tard, cédant aux sollicitations de ses amis, il accepta la candidature qui lui fut offerte à la mort de M. Coomans : l’arrondissement de Turnhout le renvoya à la Chambre le 30 août 1896 et lui conserva son mandat jusqu’à la dissolution du Parlement.

Nommé sénateur le 27 mai 1900.

A l’ouverture de la session extraordinaire 1884-1885, il remplit à la Chambre les fonctions de secrétaire provisoire : il siégea de même au bureau provisoire du Sénat à l’ouverture de la session de 1900-1901.

Secrétaire de la Chambre de 1886 à 1892.

Le 6 avril 1892, il succéda à son père comme conseiller communal et bourgmestre de Westerloo.

Chargé du portefeuille du ministère des Affaires étrangères le 31 octobre 1892, il abandonna ces fonctions le 25 mai 1895.

Envoyé extraordinaire du Roi à Athènes, en 1889, à l’occasion du mariage du duc de Sparte, prince héritier de Grèce, et à Berlin, en 1901, aux fêtes du deuxième centenaire du couronnement du premier Roi de Prusse.

Membre de la Société Saint-Raphaël, ouvre protectrice des émigrants.

Fait partie de la Commission chargée de l’étude des questions relatives à la situation militaire du pays.

Président du Comité supérieur hippique et de la Société nationale du cheval de trait.

Commandeur de l’Ordre de Léopold, grand-cordon désordres du Danebrog, du Sauveur, de l’Etoile de Roumanie, du Soleil levant, décoré de l’Ordre de l’Aigle route de première classe et de la Croix d‘honneur de première classe de l’Ordre de Hohenzollern.


(Extrait du Journal de Bruxelles du 14 juillet 1908)

Mort du comte de Mérode-Westerloo

Une douloureuse nouvelle nous est venu lundi matin de Lausanne : le comte de Mérode-Westerloo y est mort, entouré des siens, dans la nuit, à la suite d'une crise assez inattendue.

On sait qu'il avait subi le semaine dernière une cruelle opération, qui n'était guère que le renouvellement de deux précédentes. Les renseignements donnés sur son état à la suite de cette opération étaient plutôt satisfaisants et préparaient mal la terrible nouvelle d'aujourd'hui.

Celle-ci répandra une impression de tristesse on ne peut dire parmi toute la Belgique, il n'y a pas de nom plus populaire en ce pays que le nom de Mérode, et celui qui vient de s'éteindre à Lausanne l'avait, comme chef de la famille, porté en gentilhomme qui n'ignore pas les devoirs qu'un tel nom impose et ne recule devant aucun d'eux.

Sorti, en 1879, de l'université de Louvain avec le diplôme de docteur en droit, le comte Henri de Mérode, alors prince de Rubempré, se mêla bientôt à l'action politique du parti catholique, si vive à cette époque du ministère Frère-Bara et de la lutte scolaire : en 1882 il devenait conseiller provincial du canton de Westerloo.

En même temps, à Bruxelles, il s'intéressait au mouvement qui, sous le nom de « mouvement indépendant » se produisait contre l'omnipotence doctrinaire qui pesait depuis tant d'années sur la capitale' et contre le gouvernement qu’elle secondait. Quand on vint lui demander, au moment des élections de 1884, de consentir à jeter l'éclat de son nom sur la liste de braves gens, de bons citoyens que formaient les Indépendants, il dit oui ; et il ne voulut pas être à l'honneur sans être à l’action : il prit personnellement part à la lutte électorale ; pas plus que son ancêtre Frédéric de Mérode n'avait craint de faire le coup de feu en 1830 côte à côte avec les bourgeois et les hommes du peule qui fondèrent au prix de leur sang, l’indépendance belge, il ne craignit de « descendre dans la rue » pour faire, politiquement le coup de feu électoral contre les ennemis de l'intérieur qui, en 1879, mettaient en péril les libertés constitutionnelles sorties de la Révolution de 1830 : nous le voyons encore circuler, la veille du 10 juin 1884, plein d'entrain, de jovialité et de crânerie, avec une bande de propagandistes électoraux, à travers le quartier de la rue Haute, où à chaque instant on l'ovationnait, acclamant en lui à la fois sa personnalité si sympathique et le représentant d'une famille dont le nom est béni, dans ce quartier, pour les bienfaits qu'elle y a toujours semés.

Elu membre de la Chambre, il y siégea jusqu'en 1892. Les élections de 1894 dans l'arrondissement de Bruxelles, l'y ramenèrent après un scrutin de ballottage. A la fin d'août 1896, il devint député pour Turnhout, en remplacement de feu Coomans, après une lutte assez vive contre un catholique scissionnaire qui avait surtout cherché à exploiter contre le candidat de l'Association catholique les opinions bien connues de celui-ci sur la question. militaire.

En mai 1900, il passa de la Chambre au Sénat, qui l'appela, en décembre 1903, au fauteuil de la présidence vacant par la mort du très regretté duc d'Ursel.

Voilà dans ses très grandes lignes la carrière parlementaire du défunt.

M. le comte de Mérode-Westerloo fut aussi, on le sait, ministre des Affaires étrangères, du 31 octobre 1892 au 25 mai 1895. Comme tel, son nom reste attaché surtout au premier projet de loi d'annexion du Congo. La présentation de celui-ci donna lieu une mémorable campagne de propagande pour et contre le Congo dans tout le pays ; elle donna lieu aussi, au sein du cabinet, à certains tiraillements qui amenèrent le retrait du projet et la retraite du ministre des Affaires étrangères. Ce n'est pas le moment d'entrer dans des détails sur cette crise ; si l'histoire en est faite une jour, on verra que l'attitude du ministre des Affaires, étrangères lui fut dictée par des raisons' qui, quelqu'en ait pu être, dans le fait, le bien-fondé, faisaient honneur à ce sentiment de loyauté chevaleresque qui brillait chez le comte de Mérode-Westerloo.

Cette loyauté, sa physionomie même la reflétait, avec une autre vertu : la bonté. Ce grand seigneur était accueillant aux petits'. il était simple, il était modeste, il avait un grand nom, il avait un plus grand cœur encore. A Westerloo, à Bruxelles, partout ailleurs où les Mérode-Westerloo ont des relations qui datent de loin la population, il continuait avec autant de générosité que de délicatesse les traditions de bienfaisance de sa famille. A Westerloo, il était conseiller communal et bourgmestre/

L'éclat de son nom, les hautes situations qu'il avait occupées et occupait encore dans la politique, le dévouement dont on l'avait toujours vu faire preuve pour la cause catholique, la confiance que donnait sa loyauté, la sympathie qui se dégageait de sa personne, faisaient de lui une des personnalités qui jouissaient du plus de prestige auprès des catholiques belges, une de celles qui étaient le plus capables d'exercer sur eux de l'influence. Tout le pays catholique ressentira vivement sa perte.

Aucun Belge, d'ailleurs, n'y sera insensible. Car c'est un noble type de patriote et de citoyen qui disparaît avec le comte Henri de Mérode-Westerloo.

Au Sénat, font il était le président, il sera vivement regrette. Adversaires comme amis politiques avaient pour lui les sympathies les plus vives et une estime sans borne. Rien ne le prouve mieux que ce fait rare dans nos assemblées politiques : l'unanimité' de ces collègues votait pour lui quand il s'agissait, à l'ouverture d'une session, de nommer le président. L'état de sa santé l'avait déjà tenu éloigné du Sénat pendant la plus grande partie de la session 1907-1908, et il n'avait pu non plus assister à la reprise des travaux de l'assemblée, le 10 juin dernier ; M. le vice-président Simonis, dans l'allocution qu'il prononça en prenant possession du fauteuil, avait cru pouvoir, d'après les renseignements sur l'état du comte de Mérode-Westerloo, exprimer la confiance que celui-ci se retrouverait bientôt au milieu de ses collègues. Hélas! la douloureuse nouvelle d'aujourd'hui lui donne un cruel démenti.

La maladie a torturé le comte de Mérode-Westerloo dans les derniers temps e son existence. On sait qu'il avait été, il y a quelques semaines, demander secours et protection contre elle à la Vierge de Lourdes ; la grâce de la guérison lui fut refusée ; mais il était trop profondément et intelligemment chrétien pour ne pas s'incliner devant les secrets de la Providence. Il a supporté ses souffrances avec une patience, une résignation rares, puisées dans son courage naturel, rehaussé de vertu chrétienne. Cette mort dans la douleur si vaillamment supportée met le sceau d'une fin émouvante et noble sur la vie de ce gentilhomme, de ce citoyen, de ce chrétien exemplaire que fut le comte Henri de Mérode-Westerloo.

Le deuil qui, par la mort du comte Henri de Mérode-Westerloo frappe le parti catholique et tout le pays, atteint particulièrement le Journal de Bruxelles : le dévoué catholique, le noble citoyen qui vient de mourir était, en effet, depuis de longues années, président de notre conseil d'administration.

Nous prions respectueusement les siens de recevoir nos chrétiennes condoléances.


(Extrait des Annales parlementaires de Belgique. Chambre des représentants), séance du 8 juillet 1908)

Président de M. Cooreman

La séance est ouverte à 2 heures la minutes.

MM. Carton de Wlart et Huyshauwer, secrétaires, prennent place au bureau. Le procès-verbal de la dernière séance est déposé sur le bureau.

Communication

M. Anseele, retenu par un deuil de famille, s'excuse de ne pouvoir assister à la séance de ce jour. - Pris pour information.

Communication du bureau

M. le président se lève et prononce l'allocution suivante, que la Chambre écoute debout :

Messieurs,

Avec le plus vif chagrin, j'ai à faire à la Chambre une bien pénible communicatlon. J'ai reçu hier une dépèche de Mme la comtesse de Merode Westerloo, m'annonçant, de Lausanne, le décès de M. le président du Sénat. Cette dépêche est ainsi conçue :

« M. Cooreman,. président de la Chambre des représentants, Bruxelles.

« J'ai l'immense douleur de vous annoncer la mort de mon bien-almé mari, survenue cette nuit.

(Signé) Comtesse de Merode WesterIoo. »

J'ai reçu aussi de M. le premier vice-président du Sénat la lettre suivante :

« Bruxelles, le 15 juillet 1908.

« Monsieur le président,

« J'ai l'honneur de vous faire part de la perte douloureuse que le Sénat vient de faire en la personne de son regretté président, M. le comte de Merode Westerloo, décédé cette nuit à Lausanne (Suisse).

« Veuillez agréer, monsieur le président, l'assurance de ma haute considération.

« Le premier vice-président du Sénat,

« (Signé) Vte Simonis. »

La nouvelle de la mort du comte de Merode a provoqué dans le pays entier une douloureuse émotion. On y suivait avec anxiété les phases de l'implacable maladie, dont on essayait de se dissimuler les progrès sournois, mais dont on ne pouvait s'empêcher de craindre tout. Et voilà que le dénoument fatal s'est produit après une dernière lueur d'espoir, trompant à la fois les efforts multipliés de la science et la sollicitude infinie de l'affection ! La tristesse de ce deuil s'assombrit encore à l'idée que le coup suprême a été frappé sur la terre étrangère, dans la souffrance de l'exil, associée cruelle de la souffrance de l'infirmité.

Ancien conseiller provincial, ancien membre et secrétaire de la Chambre des représentants, ancien ministre des affaires étrangères, président du Sénat, bourgmestre de la commune de Westerloo, le comte de Merode, jeune encore, laisse une carrière amplement remplie. Il ne fut pas de ceux qui dédaignent le travail ou en sont incapables. Il n'accepta point les mandats publics comme des apanages dus à son nom ou comme des distinctions attachées à son rang, mais comme des obligations dictées par le patriotisme et des charges imposées par le devoir civique. Il n'oublia jamais qu'il appartenait à une famille dont les fastes, à certaines pages glorieuses, se confondent avec les fastes mêmes du pays ; il a su d'ailleurs remplir les plus hautes fonctions avec autant de distinction qu'il a su les quitter avec dignité.

Le comte de Merode était entouré, dans tous les milieux, d'une sympathie toute spontanée, parce qu'elle allait d'emblée à son exquise affabilité, et très Adèle, parce qu'elle était soutenue par une estime, aussi inaltérable que les hautes qualités de celui qui en était l'objet.

Le pays conservera le souvenir reconnaissant de ce citoyen d'élite, de ce serviteur fidèle, de cet ami dévoué.

Nous serons unanimes à nous associer à l'immense douleur dont Mme la comtesse de Merode nous a envoyé la plainte et au deuil profond du Sénat. (Très bien ! Vive approbation sur tous ls bancs.)

J'ai l'honneur de vous proposer d'adresser une lettre de condoléance à la comtesse de Merode et à sa famille, ainsi qu'au Sénat. (Adhésion.)

Je vous propose aussi de décider que la Chambre assistera en corps aux funérailles. (Nouvelle adhésion.)

M. Svhollaert, ministre de l'intérieur. - Messieurs, de tout cœur, le gouvernement s'associe aux paroles de regrets de M. le président. Nul ne ressent plus que nous la perte douloureuse et cruelle que le pays vient de faire.

Depuis sa jeunesse, le comte de Merode Westerloo s'est consacré au service de la patrie, que les siens avaient contribué à rendre indépendante, - l'un d'eux au prix de son sang, - et qu'il voulait grande, prospère et libre.

Bourgmestre de sa chère commune de Westerloo, successivement conseiller provincial, député, sénateur, ministre, président du Sénat, il se distingua partout et entre tous par la noblesse de ses sentiments, la beauté de son caractère, l'inépuisable bonté de son cœur. .

Issu d'une illustre lignée, il comprit mieux que personne le devoir impérieux qui s'impose aux classes supérieures de travailler et de se rendre utile.

Sa vie entière est un exemple admirable d'unité, de dignité et de travail.

Il tombe en pleine maturité, alors que le pays pouvait durant de longues années encore compter sur les services de ce citoyen d'élite.

Il a supporté ses souffrances avec une chrétienne résignation et ses fermes convictions religieuses ont adouci l'amertume de ses derniers moments.

Sa fin prématurée nous plonge tous dans le deuil et c'est avec une émotion profonde que nous pensons à la douleur immense de sa famille éplorée. (Nouvelle approbation.)

M. de Broquevllle. - Messieurs, que pourrais-je dire qui soit de nature à accroître le tribut apporté ici des éloges, de la reconnaissance et des regrets? Je vous demande néanmoins la permission de traduire la douleur d'un arrondissement qui, pendant douze ans, s'honora en donnant à la nation le grand et fidèle serviteur qu'elle pleure avec tant de raison.

Passionnément épris de tout ce qui touchait aux intérêts supérieurs du pays, le comte de Merode Westerloo réservait à sa chère terre de Campine, - son berceau hier, sa tombe demain, - les trésors d'un cœur, dont rien, pas même un mal mortel, ne parvint à limiter le dévouement.

Ce fût là le secret de cette Inlassable activité, trop féconde à tout et à tous pour ne pas auréoler sa mémoire du plus noble des souvenirs : celui de la reconnaissance.

Il avait du rang, de la fortune, des honneurs, cette conception élevée, la seule vraie : c'est que loin d'ouvrir un droit quelconque au repos, ils constituent, au contraire, la plus lourde des responsabilités et intensifient, sons une forme adéquate, la loi sainte du travail.

Uni par une vieille et profonde amitié à notre si regretté sénateur, dépositaire de sa pensée, j'ai le devoir d'en témoigner publiquement : il avait depuis longtemps la conviction que l'excès du travail abrégerait pour lui la durée du passage sur la terre et néanmoins il refusa de se reposer. Du point de vue humain, ce fut une lourde faute, mais quel sujet de gratitude pour ceux qui bénéficièrent plus spéclalement du sacrifice et quel rayon de consolation pour nous, qui partageons sa foi comme ses grandes espérances !

Puissent les regrets et la reconnaissance de cette Campine, qui fut pour l'Illustre défunt le cercle élargi de la famille, apporter quelque consolation aux siens, en ces heures d'une douleur dont mieux que personne je sais l'immensité ! (Très bien ! très bien !)

M. Janson. - Messieurs, au. nom de la gauche libérale, je m'associe pleinement aux paroles si vraies, si sincères et si éloquentes par lesquelles l'honorable président de celle assemblée nous a fait part de la mort de M. le comte de Merode Westerloo et a rendu hommage à sa mémoire.

Nous avons connu le comte de Merode Westerloo quand il siégeait sur les bancs de cette assemblée et nous avons tous conservé le souvenir du zèle et du dévouement qu'il apportait dans l'exercice de son mandat, ainsi que de la fermeté de ses convictions, qui n'étaient pas les nôtres, mais qui étaient tempérées par sa bienveillance et une extrême courtoisie.

Le comte de Merode a eu la plus grande des noblesses, celle qui résulte d'un travail acharné et d'un zèle Incessant consacré aux intérêts du pays. Il vivra donc encore dans la mort et la nation tout entière conservera le souvenir précieux des services qu'il lui a rendus.

Nous nous associons aussi et de tout cœur au deuil qui frappe Mme la comtesse de Mérode et la famille à laquelle appartenait le défunt. (Très bien ! très bien ! sur tous les bancs.)

M. Vandervelde. - Au nom de la gauche soclaliste, je joins mon douloureux hommage à ceux qui viennent d'être rendus à M. Henri de Merode.

Celui qui vient de disparaître était bien loin de nous par ses origines, par son milieu, par son idéal politique et religieux. Mais son extrême courtoisie faisait oublier les distances et la profonde sincérité de ses convictions se manifestait à la fois par l'énergie qu'il mettait à les défendre et le profond respect qu'il avait pour la pensée de ses adversaires. Ministre, il sut être ferme et aima mieux se démettre que se soumettre. Président du Sénat, il sut être impartlal et, par cette qualité difficile que l'àpreté de nos luttes fait si rare, se concilier la sympathie de tous les partis.

Aussi est-ce de tout cœur que nous adressons aux siens nos respectueuses condoléances et que, soldats d'un autre camp, nous lui envoyons notre suprême salut. (Nouvelle et vive approbation.)

M. le président. - Messieurs, j'ai l'honneur de proposer à la Chambre de lever la séance en signe de deuil. (Adhésion.)

- La séance est levée à 2 heures 30 minutes.