de Favereau Paul, Louis, Marie, Célestin catholique
né en 1856 à Liège décédé en 1922 à Jenneret
Ministre (affaires étrangères) entre 1896 et 1907 Représentant entre 1884 et 1900, élu par les arrondissements de Marche et Arlon-Marche-Bastogne(Extrait de La libre Belgique du 27 septembre 1922)
Mort du baron de Favereau
La carrière du défunt
La légère amélioration signalée derniers dans l'état du baron de Favereau ne s'est, hélas ! pas maintenue el le président du Sénat a succombé, en son château de Jenneret, mardi après-midi.
Sa mort est une perte pour le pays, une perte plus grande que beaucoup peut-être ne s'en rendent compte, car sa modestie et cette discrétion en toutes choses qui était une de ses élégances voilaient en partie, aux yeux du public, les mérites de ce citoyen modèle, de ce serviteur précieux de la nation.
M. de Favereau avait été membre du conseil provincial du Luxembourg (1882-1884) ; il avait été membre de la Chambre, ou il représenta Marche (1884-1896) ; il était membre du Sénat depuis 1896 ; il avait été onze ans ministre des affaires étrangères : c'était donc une personnalité d’une expérience rare en matière politique parlementaire et administrative.
Ses qualités naturelles se joignant à cette qualité acquise faisaient du défunt un homme de l'esprit le plus sage, clairvoyant, aux vues larges soutenues par une âme noble et chez qui une grande fermeté dans les convictions s'accompagnait de la tolérance la plus courtoise l'à l'égard de ceux qui ne pensaient pas comme lui.
Nous venons de rappeler qu'il avait été ministre des affaires étrangères. Il dirigea notre « Foreign Office » de 1895 à 1906. Demandez à tous ses collaborateurs d'alors, à tous ceux qui ont pu le voir de près à l'œuvre, ils vous diront que c'est un des meilleurs ministres des affaires étrangères que nous ayons eu à une époque où notre devoir de neutralité, la tradition qui en était née, l'état de l'esprit public en Europe et tout autant chez nous, commandaient à la Belgique, sinon de ne pas avoir de politique extérieure, du moins de ne pas trop paraître en avoir une. Le rôle du ministre des affaires étrangères était alors très limité. Le baron de Favereau sut cependant y déployer une activité très favorable à l'intérêt national. Il était très attentif à tout ce qui pouvait favoriser celui-ci à l'étranger. II était extrêmement consciencieux. II travaillait beaucoup. Il avait de l'initiative et très poli, plein de tact, mêlant la souplesse dans l'exécution à l'énergie dans la résolution. il semblait fait pour la diplomatie. Il mettait à profit, pour le développement de l'expansion belge, la connaissance qu'il avait acquise, comme administrateur dans de grandes entreprises industrielles, des besoins et des possibilités de notre commerce et de notre industrie. Les résultats auxquels il arriva furent si sensibles que nos industriels, nos hommes d’affaires tinrent à lui témoigner solennellement leur reconnaissance et organisèrent, à cet effet, en 1906, un grand banquet en son honneur.
C'est en grande partie à ses efforts que fut due la concession de la ligne de Pékin-Hankow à des Belges, et il fit face, un peu plus tard, avec beaucoup de bonheur aux difficultés d'ordres divers que suscita en Chine, pour la Belgique, la révolte des Boxers. II entreprit la réorganisation de notre corps consulaire après une étude approfondie de la question. Enfin, c’est lui qui proposa la reprise du Congo et prépara le triomphe de cette cause, assez difficile, au Parlement. Si la reprise s'effectua définitivement deux ans après son départ du ministère, il ne doit pas moins en être regardé comme un des principaux artisans. Il acheva, d'ailleurs, lors de la discussion de la reprise devant le Sénat, par la part très efficace qu'il y prit, la tâche qu'il avait accomplie au ministère en faveur de l'œuvre coloniale des Belges.
Pour ses grands et souvent audacieux desseins en faveur de l'expansion belge, le Roi Léopold II trouva en lui un collaborateur intelligent, précieux, d'autant plus précieux que. plein de bon sens et plein aussi de caractère, le baron de Favereau savait servir sans jamais s'asservir.
Vice-président du Sénat, il en devint président en 1911, succédant au vicomte Simonis qui lui-même avait succédé peu d'années auparavant au comte de Westerloo. Il apporta dans l'exercice de ses fonctions la conscience, le dévouement qu'il mettait à accomplir toute charge qu'il acceptait. Sa santé n'était pas très forte et il ne la ménageait pas assez dans l’accomplissement de ce qu'il considérait comme son devoir. A chaque fin de session, la fatigue se trahissait dans sa pâleur plus grande, dans l'affaiblissement de sa voix, et la session suivante le revoyait cependant aussi zélé à faire son métier de président. Les séances multipliées et prolongées que le Sénat tint en juin et juillet derniers l'avaient visiblement épuisé. Mais chacun de ses collègues se disait qu'il en serait cette fois comme précédemment et que les vacances le remettraient en état de reprendre ses fonctions de vice-président avec son activité traditionnelle. La nouvelle de sa mort causera, à tous, adversaires comme amis politiques, une grande peine. Il jouissait auprès de tous d’une estime et d'une sympathie profonde. C’état d'ailleurs dans le privé un homme délicieux par la bonté, la loyauté, la délicatesse d’âme qui imprégnaient tous ses propos, ses actes et ses manières.
Nous avons parlé déjà de sa courtoisie. Elle n'avait rien d' appris. Elle était l'expression naturelle de sa bonté et s'étendait à tous. On raconte que Louis XIV, quand il rencontrait une femme de chambre dans un vestibule de Versailles, la saluait fort poliment. Le baron de Favereau en faisait autant, dans les locaux du Sénat, à l'égard du plus humble membre du personnel. Cet été un concierge du Sénat perdit un petit enfant ; le baron de Favereau vint à l'enterrement et suivit le corps.
Mais, il faut y insister, ce n'est pas seulement comme homme, c'est comme politique que sa disparition doit être regrettée. Son rôle, au point de vue politique, dépassait le rôle ordinaire d'un président du Sénat. Le gouvernement, les parlementaires, ses amis politiques en particulier trouvaient en lui une source d'avis extrêmement précieuse, et ils ne se faisaient pas faute d'y recourir. Il était aussi toujours à leur disposition pour des tâches de négociateur discret et efficace dans des affaires politiques épineuses, où il s'agissait, par exemple, de réparer les impairs commis. Oui, il a rendu, depuis qu'il a quitté le gouvernement et en dehors de l'exercice direct de son mandat de sénateur, de ses fonctions de président du Sénat, bien des services qui sont demeurés ignorés !
En matière de politique étrangère, on se rend compte de la valeur qu’avaient ses appréciations et concours officieux qu'il apportait, à l'occasion, au gouvernement. Il a contribué dans une importante mesure, par son action personnelle, à assurer nos bons rapports avec le Grand-Duché après la guerre et la conclusions de l'union économique belgo-luxembourgeoise. On sait les services que, d'autre part, il rendit pendant l'occupation, particulièrement aux braves gens de sa chère province de Luxembourg.
Pour ceux-ci, principalement pour nos amis politiques de là-bas, tout récemment atteints déjà par la disparition du baron Orban de Xivry, la mort du fidèle compagnon d'armes de celui-ci, du baron de Favereau, est un coup bien pénible.
(Extrait de L’Avenir du Luxembourg, du 28 septembre 1922)
Mort du baron de Favreau, président du Sénat
La mort frappe à coups précipités parmi les mandataires de notre province. Bien que prévue par une maladie, qui depuis retenait alité M. le baron de Favereau, la nouvelle de son décès sera ressentie par tous nos amis avec un profond sentiment de tristesse. Nul mandataire ne fut aussi dévoué à ses concitoyens ; nul avec un zèle plus inlassable ne se tint constamment à la disposition de tous et de chacun dans un absolu désintéressement.
Nous devons nous borner aujourd'hui aux événements caractéristiques de la carrière de l'éminent parlementaire. Nous redirons demain tout ce que perd notre province en perdant son éminent sénateur provincial.
Le baron qui vient de disparaître à soixante-six ans à peine, a occupé pendant un quart de siècle une place très en vue dans la vie politique de notre pays. Jeune député - il avait été élu le 10 juin 1884, - il entra comme ministre des Affaires étrangères dans le cabinet de Smet de Nayer, et il dirigea notre « foreign office » durant la période où l'expansion industrielle et commerciale de la Belgique se manifesta avec le plus de vigueur. Le régime de la neutralité qui pesait alors juridiquement et moralement sur l'activité de notre diplomatie le priva de l'occasion de marquer dans la politique internationale, mais le baron de Favereau a montré par la suite qu'il avait acquis une notion exacte du rôle de notre pays dans le monde et des dangers qui le menaçaient de toutes parts.
En 1909, il fut de ceux qui appuyèrent le plus chaudement la réforme militaire entreprise par M. Schollaert ; il prononça à cette occasion, au Sénat, un discours qui fut très remarqué. Il y faisait des allusions transparentes aux difficultés insoupçonnées du grand public auxquelles la Belgique devait se préparer à faire face. Quand la confiance de ses collègues l'eut élevé à la présidence de la Haute Assemblée, le baron de Favereau se consacra avec un bonheur particulier à la direction des travaux parlementaires et il exerça constamment une grande influence sur la marche des affaires. En 1913, il contribua beaucoup au succès de la loi militaire détendue par le ministère de Broqueville.
Mais c’est surtout pendant la guerre que le baron de Favereau donna sa mesure. Malgré l'état de sa santé, encore aggravée par les mauvais traitements dont il avait été victime de la part des Allemands lors de l'invasion, il rendit à ses compatriotes des services constants et assuma courageusement le périlleux honneur de signer le premier toutes les protestations de l'élite nationale contre les excès de l'occupant. Son passé ministériel, sa situation parlementaire, son titre de Ministre d'Etat constituèrent aux yeux de l'étranger une garantie précieuse quant à la réalité des griefs dont nous avions à nous plaindre et c'est miracle qu'il ait échappé à la déportation.
Chaque fois que le baron de Faverau put communiquer avec le gouvernement du Havre, ce fut pour lui exprimer sa confiance invincible dans les forces de résistance du pays. II faut avoir vécu les heures douloureuses de l'exil pour savoir quel réconfort les messages de cet homme connu pour son esprit pondéré, apportaient à ceux qui avaient les responsabilités du pouvoir.
Le baron de Favereau qui avait dignement dirigé à côté de Léopold II la politique de la petite Belgique d'autrefois, fut parmi ceux qui comprirent le mieux et le plus rapidement le changement d'attitude que les circonstances imposaient à notre pays. Dès 1916, il faisait savoir au Havre, où certains doutaient encore, que la politique de neutralité permanente ne pouvait en aucun cas survivre au bouleversement de l'Europe. Ennemi de tout geste aventuré, il ne craignait cependant pas de dire dès ce moment que la Belgique devait rechercher, avec une ténacité digne des souvenirs et des intérêts en cause, un rapprochement avec le Grand-Duché de Luxembourg. II lui fut donné de collaborer personnellement à la conclusion de l'accord économique conclu cette année. Son influence dans la zone frontière, sa loyauté bien connue, son tact avisé contribuèrent à dissiper dans les milieux luxembourgeois bien des préventions.
Le baron de Favereau était un homme d'une courtoisie raffinée et d’une bienveillance charmante ; il avait en même temps un sens très élevé du devoir civique. On le vit ces dernières années surmonter d’intolérables souffrances pour remplir avec une assiduité exemplaire les hautes fonctions qu'il avait assumées sans l'ombre d'une ambition personnelle. Il est regrettable que son extrême modestie l’ait empêché d'exercer une action directe sur notre opinion publique qui a un si grand besoin de guides autorisés. La démocratie, hélas, n'est pas accueillante et elle n'est pas disposée à encourager à venir à elle ceux qui n'ont aucunement le goût de la flatterie ; elle se prive ainsi de bien des concours désintéressés.
Le 4 août 1914, après la séance du Parlement, le baron de Favereau vint au ministère de la Guerre demander des indications sur la meilleure route à suivre pour regagner le nord du Luxembourg où il résidait. La nouvelle de l'invasion venait d'être lancée dans le public et des communications téléphoniques arrivaient sans cesse, indiquant la marche des colonnes ennemies. A mesure que le Président du Sénat prenait connaissance de ces funestes renseignements, une douleur poignante se lisait sur son visage. Des larmes coulèrent de ses yeux et sa voix s'éteignit dans un sanglot. Ceux qui l'ont vu à ce moment comprirent jusqu'à quelle profondeur l’amour du pays possédait l’âme de l’ancien ministre de Léopold II.
(Extrait du Vingtième Siècle, du 28 septembre 1922)
Mort de M. de Favereau
Le baron de Favereau, président du Sénat, vient de mourir.
Cette mort, que nous faisions pressentie il y a quelques jours déjà en dépit d’une apparente amélioration, aura un douloureux retentissement. Nous avons la certitude de ne pas nous tromper en écrivant qu'amis comme adversaires politiques s'inclineront avec un égal respect devant la tombe de celui qui fut, toute sa vie, un loyal serviteur des intérêts publics.
M. de Favereau meurt, âgé à peine de soixante-six ans. Né à Liége, il avait suivi les cours d'humanités du collège Saint-Servais, les cours de Droit de l'Université de Liége; il se fit inscrire, en 1878, au barreau de sa ville natale. Quatre ans plus tard, il commençait son stage de la politique en se faisant élire conseiller provincial du canton de Durbuy et, le 10 juin 1884, il entrait au Parlement comme député de l'arrondissement de Marche. Il eut le loisir de s'initier, en cette qualité, aux grandes fonctions de l'Etat et le zèle, plein de conscience, de dignité, de modestie, avec lequel il s'acquitta de ses fonctions parlementaires, le désignèrent à l'attention de M. de Smet de Naeyer qui, en 1896, lui confia le portefeuille des Affaires étrangères. Il géra ce département pendant trois années et rentra dans le rang, comme simple député.
La popularité de bon aloi dont il jouissait spécialement dans le Luxembourg peut se mesurer à ce seul trait : en 1900, il fut réélu, à la fois, comme député d'Arlon-Marche-Bastogne, comme sénateur suppléant de ce même arrondissement et, en même temps, le Conseil du Luxembourg le désignait comme sénateur provincial. Il opta pour le Sénat. Peu après, en 1911, il en devint le Président et, depuis, sa candidature, régulièrement présentée, fut régulièrement accueillie. Au Sénat, il ne comptait pas d'adversaires.
Mais le travail, poursuivi avec tant d'assiduité, avec une régularité et une méthode qui pouvaient se donner en exemple à de plus jeunes, avait quelque peu ébranlé ses forces physiques. Au cours des débats provoqués par la dernière révision de la Constitution et par les conflits chaque jour renouvelés entre Chambre et Sénat, il s'était dépensé sans mesure. Les fatigues de la dernière session parlementaire l'avaient littéralement épuisé et l'on peut dire sans aucune exagération que la mort de son ancien compagnon de lutte, le baron Orban de Xivry, fut le coup qui l'acheva. Quand il prononça au Sénat, avec une émotion douloureusement communicative, l'éloge de l'homme distingué et dévoué dont la vie avait été mêlée si intimement à la sienne, on eut un instant l'impression que le baron de Favereau avait la conscience que ses jours étaient désormais comptés et que bientôt ce serait à lui à dire adieu à la vie et à son pays.
Ce pays, il l'a aimé passionnément, d'un amour total, absolu, sans défaillance et sans ambition. Ce qu'il avait de force et d'intelligence, il le dépensa sans compter, mais il le dépensa sans faste, sans ostentation, dans les conseils, dans les directions que lui inspirait une intelligence sûre d'elle-même, clairvoyante et très avertie des besoins du pays.
Les traités de 1839 nous enserraient dans des limites étroites, mais les bornes mises à notre activité ne firent pas obstacle à ce que le baron de Favereau se rendit un compte exact des périls qui menaçaient la paix européenne et des devoirs que ces périls nous imposaient. On le vit bien quand, sans se préoccuper du danger qu'il peut y avoir à heurter de front les passions populaires, il donna sans réserve son appui à la réforme militaire proposée par M. Schollaert.
Ne pouvant pas faire de diplomatie proprement dite, M. de Favereau « fit des affaires », dans le meilleur sens du mot, et s'occupa activement à assurer à notre industrie les débouchés dont elle avait un impérieux besoin. A ce titre, il convient de rappeler ici trois de ses meilleures initiatives : il réorganisa le recrutement de notre corps consulaire ; il prêta tout son appui à la politique colonisatrice de Léopold II ; il nous ménagea l'accès de la Chine et nous fit obtenir la concession du chemin de fer Hankow-Pékin.
Nos industriels mesurèrent bientôt les effets salutaires de cette politique agissante, clairvoyante et - détail plus remarquable - ils en surent gré au ministre.
Comme Président du Sénat, M. de Favereau n'eut pas à exercer, en apparence, une action directe sur la conduite des affaires publiques. Mais cette action, pour effacée et discrète qu'elle fut, n'en était pas moins profonde. Car on le savait homme de bon conseil et d'expérience. Ses qualités natives, sa courtoisie, sa bienveillance le désignaient comme l'arbitre presque naturel de tous les conflits et ce serait révéler bien des choses insoupçonnées que de dresser la longue liste des démêlés qu'il a aplanis, des heurts qu'il a su prévenir par un esprit de conciliation exercé avec assez de souplesse et de bonne grâce pour s'imposer sans froisser.
Cette même influence, il l'exerça, sans qu'il en parut beaucoup, pendant la guerre. Surpris par la brutalité de l’agression allemande, M. de Favereau se retira dans le Luxembourg et s'employa de son mieux à défendre ses concitoyens contre les exactions et les injustices. Sa fermeté toujours courtoise sut en imposer à nos ennemis et prévenir bien des malheurs. Il resta le conseiller fidèle du gouvernement et les avis que pouvaient lui inspirer, touchant notre avenir politique, les faits dont il était le témoin impuissant et attristé, étaient accueillis au Havre comme des oracles de sagesse et de prudence.
Hélas, voici encore une perte bien douloureuse pour notre parti ! Mêlé de près à toute la vie parlementaire depuis 1884,le président de Favereau en avait gardé les saines traditions. C'était l'un des secrets de la force, de sa dignité, de son autorité. Précisément parce qu'il savait que de tous les arts le plus délicat, le plus difficile, est l'art de mener les hommes, il n'avait rien de ces impulsions fâcheuses, ou de ces impatiences maladives qui détruisent plus qu'elles n'édifient ; il savait qu'en politique surtout, le temps est un grand maître. Dieu veuille que la leçon que nous donne cette vie ne soit pas, pour nous, une leçon perdue.
P. M.
Voir aussi, sur le site du Sénat : Un diplomate qui choisit de rester au pays (consulté le 8 octobre 2025)