Van Outryve d'Ydewalle Albert, Marie, Charle catholique
né en 1835 à Virton décédé en 1876 à Ethe
Représentant entre 1872 et 1876, élu par l'arrondissement de Virton(Extrait du Journal de Bruxelles, 11 octobre 1876)
Nécrologie. La mort vient de faire un nouveau vide sur les bancs de la majorité de la Chambre des représentants. Nous apprenons, en effet, que M. le comte de Briey, député de l'arrondissement de Virton, vient de succomber à la maladie qui le tenait alité depuis un certain temps. C’est une grande perte pour l’opinion catholique dans le Luxembourg. M. de Briey était un homme instruit et très dévoué au intérêts de ses commettants. Il jouissait dans l'arrondissement dont il était le député d’une popularité de bon aloi, car il était serviable et plein d'urbanité pour tois ceux qui avaient besoin de recourir à son influence et de lui demander des services.
L'honorable défunt ne jouissait pas d'une santé robuste. Le malheur qu'il eut de perdre, un peu avant les élections législatives de juin dernier un fils qu'il chérissait et que la mort lui a enlevé à l'âge de seize nus, alors qu'an brillant avenir semblait devoir s'ouvrir devant cette jeunesse intelligente et studieuse, n'aura pas peu contribué à sa fin. Ce deuil de famille était une épreuve trop dure pour ce cœur si aimant et pour une santé si frêle. M. de Briey est mort en son château de Loclaireau (Luxembourg) comme il avait vécu, c'est-à-dire en bon et pieux chrétien. Catholique sincère et convaincu, il a été fidèle à sa foi jusqu’à son dernier soupir, et il a reçu avec une tout haute piété les derniers sacrements de l'Eglise. Qu'il repose en paix et que Dieu lui accorde la récompense de ses vertus et de ses mérites. Sa vie a été celle d'un homme de bien.
(Extrait de l’L’Echo du Parlement, 13 octobre 1876)
On lit dans l'Echo du Luxembourg : II était de notre devoir de ne pas parler de l'élection de Virton, le lendemain d'une mort qui plonge une famille entière dans le deuil et la douleur. La Voix nous y oblige. Notre adversaire, ne sachant pas même respecter la mémoire de ses amis, n'attend pas que la nouvelle de ce malheur soit connue dans la province, pour lancer les attaques les plus violentes contre les libéraux « ennemis de l'ordre et du bien public, qui ne veulent point comprendre que blasphémer Dieu et combattre la religion, c’est travailler à faire des ruines. » C'est là un extrait de l'oraison que fait la Voix à un homme qu'elle devait au moins aimer et respecter. Mais on comprend que, chez les cléricaux, la colère remplace la douleur; il ne faut pas s'étonner qu'ils ne sachent plus même observer les plus vulgaires convenances. La mort de M. le comte Albert de Briey est un véritable désastre pour l’opinion cléricale dans l’arrondissement de Virton, dans cet arrondissement libéral de cœur, qui n'est représenté au conseil provincial que par des libéraux, sauf une seule exception. Les. cléricaux comprennent que leur succès du 13 juin est dû principalement à l'influence personnelle qu'exerçait le candidat en raison de sa famille est de ses relations, plutôt qu'aux principes qu'il défendait, principes contraires à la volonté manifeste des trois cantons sur le terrain provincial. Ils sont convaincus, par conséquent, que, maintenant, l'arrondissement de Virton est à jamais perdu pour eux, et qu'aucun candidat, malgré l’appui de tous les curés, ne pourra parvenir à détourner encore cet arrondissement des idées libérales qui ont toujours été les siennes. Telle est la réponse que nous devons faire à ces attaques inopportunes. Du reste, l'élection est proche. D'après l'article 77 du Code électoral. elle doit avoir lien avant le 9 novembre. Avant un mois, par conséquent, l'arrondissement de Virton exprimera sa volonté.
(Extrait du Bien Public, 17 octobre 1876)
Nécrologie Les funérailles de M. le comte Albert de Briey, membre de la Chambre des représentants, ont été célébrées avec pompe, vendredi dernier, en l'église gothique récemment construite à Ethe (Luxembourg). L'assistance était nombreuse. On remarquait parmi les personnes qui avaient tenu à rendre les derniers devoirs à l'honorable défunt : M. le baron G. de Woelrnont sénateur ; MM. le baron Kervyn de Lettenhove, ancien ministre de l'intérieur et membre de la Chambre des représentants, Mgr de Haerne, MM. Van Hoorde, Santkin, Pety de Thozée, le comte de Borchgrave, Magherman et Coremans, également membres de la Chambre. M. Beco, chef du cabinet de M. le ministre de l'intérieur, représentait l’honorable chef de ce département à cette triste cérémonie.
Mgr de Briey, évêque de Saint-Dié (France), a prononcé en chaire l’éloge funèbre de l’ancien député de Virton. Le vertueux prélat a rendu hommage aux sentiments religieux et patriotiques qui distinguaient le défunt et fait l'éloge de la nationalité belge, du Roi et de notre dynastie nationale, avec celte éloquence qui semble être l'apanage de la plupart des évêques français. II. Van Hoorde a prononcé également un très bel éloge de son ancien collègue de la députation catholique du Luxembourg. M. le bourgmestre d’Ethe a parlé sar la tombe avec dignité, au nom des habitants de la commune. On peut dire que tout le village était sur pied et que les personnes valides ont pris part à l'offrande. Les honneurs militaires ont été rendus au défunt par la garnison d'Arlon.