de Bast Camille, Joseph liberal
né en 1807 à Liège décédé en 1872 à Paris (France)
Représentant entre 1857 et 1866, élu par l'arrondissement de Gand(BOCHART Eugène, Biographie des membres des deux chambres législatives. Session 1857-1858, Bruxelles, 1858, folio n°17)
DE BAST Camille-Joseph
Chevalier de l’Ordre Léopold,
Représentant, élu par l’arrondissement de Gand
Fils d'industriel, M. Camille De Bast a été initié de bonne heure aux grandes affaires commerciales. Le rapport du jury de l'exposition de 1835 constate le haut degré de perfectionnement atteint par l'industrie de M. De Bast, dès 1830, c'est-à-dire à l'époque où cet honorable Industriel était à peine âgé de vingt-trois ans. Ce même rapport, pour des tissus plus récemment fabriqués à la mécanique, contient un brillant éloge dont nous transcrivons ici la conclusion :
« Le jury aurait décerné à M. De Bast des distinctions d'un rang élevé, s'il ne s'était volontairement mis hors du concours, comme fils de M. De Bast De Hert, membre du jury.
L'exposition de 1841 a placé le nom de M. Camille De Bast en première ligne. Sa filature et sa fabrication de tissus de coton, ces deux grandes branches de l'industrie nationale, lui acquirent des droits à la plus haute récompense: le Jury lui vota la médaille d'or.
Le compte rendu de l’exposition des Deux Flandres en 1849 le signale entre les plus éminents industriels, notamment pour avoir introduit en 1839 le système de basculeurs à couloirs, considéré comme l'un des plus grands perfectionnements apportés à la filature depuis un quart de siècle.
Associant la mémoire du père aux louanges qu'il décerne au fils, le rapport du jury des Deux Flandres ajoute :
« C'est à feu M. De Bast, administrateur de la Société du Phénix, que l'on doit l'importation de la Seissings-machine, mise en usage par M. Camille De Bast ; elle fit pour ainsi dire une révolution dans le tissage mécanique, en ce qu'elle supprimait un grand nombre de bras. Aussi a-t-elle eu à lutter pendant plus de deux années contre les préjugés des tisserands, instigués d'ailleurs par les dresseurs qu'elle supprimait entièrement. Ce ne fut qu'à force de sacrifices que le mérite de cette machine, qui procure une notable économie jointe à une plus grande perfection dans le tissu, fut enfin apprécié par les plus grands industriels qui l'introduisirent dans leurs ateliers. Après avoir formé plusieurs apprentis, M. De Bast, avec un désintéressement qui l'honore, les céda à ceux de ses concurrents, qui les premiers adoptèrent la Seissings-machine. »
La médaille de vermeil fut la récompense bien légitime accordée à M. De Bast.
L'exposition universelle de Londres en 1851 fut une nouvelle source de distinctions pour M. Camille De Bast : il obtint une médaille de prix ; et le 1er novembre de la même année, Sa Majesté le Roi des Belges, voulant, à l'occasion du grand concours de toutes les nations, où la Belgique avait su si bien tenir sa place, donner un témoignage particulier de sa satisfaction à M. De Bast, pour services rendus à l'industrie cotonnière, le nomma chevalier de son Ordre.
Lors de l'exposition universelle de Paris en 1855, M. De Bast continua d'honorer le nom belge à l'étranger : ses produits justement appréciés lui valurent une médaille de deuxième classe.
Ne pouvant entrer dans le détail de toutes les importations, de toutes les améliorations introduites dans la filature et le tissage de coton par l'habile Industriel gantois, nous nous contenterons de relater, comme l'un de ses plus intelligents travaux, la carde double, brevetée en Belgique et en France dans le cours de cette même année 1855.
L'opinion libérale comptait depuis longtemps M. Camille De Bast parmi ses plus sincères partisans. Sa fortune noblement acquise, sa solide expérience et l'estime générale dont il était entouré, le firent élire au conseil provincial de la Flandre Orientale, le 25 mai 1857.
Les élections générales du 10 décembre le portèrent au Parlement.
Sa modestie lui aurait fait refuser cette marque de sympathie de ses concitoyens ; son dévouement au drapeau du libéralisme ne lui a pas permis de le refuser.
Entraîné, malgré lui, dans la voie des fonctions civiques, M. De Bast a été nommé, le 1er janvier 1858, membre de la chambre de commerce de Gand.
L'honorable représentant n'a pas la prétention d'être orateur. Mais, se renfermant dans la spécialité qu'il a étudiée toute sa vie, il sait donner de sages conseils mûris par la constance de ses principes politiques, et par sa connaissance intime des besoins industriels et commerciaux du pays.