De Sécus François
né en 1760 à Mons décédé en 1836 à Bruxelles
Congressiste élu par l'arrondissement de Mons(Extrait de : P. BERGMANS, dans Biographie nationale de Belgique, t. XXII, 1914-1920, col. 138-139)
DE SECUS (François Marie-Joseph-Hubert, baron de), homme politique, né à Mons, le 7 avril 1760, mort à Bruxelles, le 21 novembre 1836. Il était fils de Procope-François-Xavier de Sécus et de Marie-Josèphe-lsabelle Dobies, et petit-fils de Jacques-François de Sécus, créé baron par lettres patentes de Marie-Thérèse, en date du 1er septembre 1774.
François de Sécus étudia le droit à l'université de Louvain dont il fut proclamé primus le 18 août 1778. Une brillante fête fut organisée dans sa vil1e natale, à l'occasion de cet événement que les Etats de Hainaut commémorèrent en faisant frapper une médaille. Lors de la domination française, François de Sécus se retira dans son château de Bauffe et ne reparut dans la vie publique que sous le royaume des Pays-Bas. Député à la seconde Chambre des Etats Généraux, il prit notamment une part active aux discussions qui eurent lieu dans cette assemblée, en 1825, et figura au nombre des plus ardents défenseurs de la liberté de l'enseignement. On le nommait le vénérable Nestor de l'opposition. Malgré son âge avancé, il fut l'un des premiers, en 1830, à prendre les armes pour faire respecter l'ordre. Le 28 août, il fit partie des cinquante notables qui se réunirent à l'état- major de la garde bourgeoise, et fut nommé président de cette assemblée. Le 31, il entra dans la députation qui alla conjurer le prince d'Orange de ne pas pénétrer de vive force dans Bruxelles ; on sait que le prince accéda à cette demande et entra seul dans la vil1e, sans autre escorte que ses aides de camp. En septembre, Sécus fut député au Congrès national ; il s'y prononça pour une monarchie constitutionnelle et pour un sénat. Le 3 février 1831, il vota pour le duc de Nemours comme chef de l'Etat, puis donna sa voix, le 4 juillet pour l'élection du roi Léopold, et, le 2 du même mois, pour l'adoption des préliminaires de paix. Elu membre du Sénat par le district de Mons, il siégea jusqu'à sa mort dans cette assemblée dont il fut le vice-président et le doyen d'âge.
Son fils, le baron Frédéric de Sécus, né à Mons le 6 décembre 1787, fut membre du Congrès national, de la Chambre des représentants, élu par le district d'Ath, et commandeur de l'Ordre el Léopold. Il mourut à Bauffe, le 24 septembre 1862.
(Extrait du Moniteur belge n°333, du 27 novembre 1836)
Nécrologie. Le baron de Sécus : Le nom de M. de Sécus se rattache à l’histoire de la lutte soutenue par la Belgique contre le gouvernement du roi Guillaume. L’autorité que sa vieille expérience donnait aux remontrances et aux avertissements qu’il adressait au pouvoir, la franchise de ses paroles, le ton ferme, quoique toujours calme et digne, des petits discours qu’il lisait d’une voix que l’âge et non la peur faisait trembler, tout en lui commandait le respect. Quand éclata la révolution, le baron de Sécus, bien qu’à son âge le poids d’un fusil fût un fardeau presque au-dessus de ses forces, s’arma un des premiers parmi les habitants de Bruxelles, pour rétablir l’ordre et faire respecter les propriétés. Le patriotisme dont il fit preuve alors en allant se placer dans les rangs de la garde bourgeoise qu’on venait d’improviser, et dont il voulut partager les périls et les fatigues, fit l’objet de justes éloges de la part des journaux du temps qui proposèrent ce noble vieillard pour modèle à tous les citoyens.
Le 28 août 1830, Il fut un des notables qui s’assemblèrent à l’hôtel de ville de Bruxelles pour aviser aux moyens de maintenir dans le pays la tranquillité qui venait d’y être momentanément rétablie. Réunis au nombre de cinquante à l’état-major de la garde bourgeoise, ces citoyens, l’élite de la population le choisirent à l’unanimité pour leur président. La régence et le gouverneur de la province ayant refusé de prendre part aux délibérations de cette assemblée improvisée, M. de Sécus proposa d’envoyer une députation au roi pour lui exposer l’état de la ville et le supplier de redresser au plus tôt tous les griefs de la Belgique. Cette proposition fut sur-le-champ adoptée. La députation chargée de porter au roi cette adresse des notables fut composée de MM. de Mérode, Palmaert père, Gendebien de Sécus fils et Joseph d’Hoogvorst.
Le 21 août suivant, M. de Sécus fit partie de la députation qui fut envoyée, vers sept heures du soir, au prince d’Orange pour le conjurer, au nom du pays et de son propre intérêt, de ne pas tenter de pénétrer de vive force dans la ville, où déjà, au seul bruit d’une attaque prochaine, toutes les rues avaient été dépavées et sillonnées de barricades. C’est cette députation qui obtint du prince la promesse qu’il entrerait dans Bruxelles, seul et sans autre escorte que ses aides-de-camp.
Le 3 septembre, il signa avec ses collègues de la seconde chambre des états-généraux, MM. de Celles, Barthélemy, de Langhe, Ch. de Brouckere et Cornet de Grez la fameuse déclaration dans laquelle une séparation administrative dola Belgique et de la Hollande était représentée comme le seul moyen de concilier encore les droits de la Belgique avec les intérêts de la maison d’orange. Trois jours plus tard, il signa, avec vingt-cinq autres membres de la seconde chambre, l’invitation qu’ils adressèrent à tous leurs collègues de se réunir sans retard à Bruxelles. Mais cette résolution fut abandonnée, et, le 11 septembre, M. de Sécus et ses collègues s’embarquèrent à Anvers pour La Haye, où les états-généraux venaient d’être convoqués en session extraordinaire.
Plus tard, il fut député au congrès national par la province du Hainaut. Dans cette assemblée, il se prononça pour la monarchie constitutionnelle et pour l’établissement d’un sénat. Il vota ensuite contre la déchéance des Nassau ; il s’était même fait inscrire pour parler contre la proposition de M. Constantin Rodenbach, mais il renonça ensuite à la parole et se borna à déclarer qu’il adhérait complètement au discours prononcé par M. de Gerlache contre cette proposition. Il ne persista cependant pas longtemps à soutenir la cause de la maison d’Orange car, dans la discussion sur le choix de chef de l’état, il vota pour le duc de Nemours.
M. de Sécus vota ensuite pour l’élection du Roi Léopold et pour l’adoption des préliminaires de paix du 26 juin 1831 (18 articles).
Au mois de septembre 1831, il fut élu membre du sénat par le district de Mons. Il prit rarement la parole dans cette assemblée. (Observateur.)