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Jacobs Louis (1803-1847)

Portrait de Jacobs Louis

Jacobs Louis, Pierre, Martin

né en 1803 à Anvers décédé en 1847 à Anvers

Congressiste élu par l'arrondissement de Anvers

Biographie

(Extrait de : J. WILLEQUET, Biographie nationale de Belgique, t. XXXVIII, 1973-1974, col. 338-340)

JACOBS (Pierre-Louis-Martin), avocat, magistrat, membre du Congrès National, né à Anvers le 9 Thermidor an XI, soit le 28 juillet 1803, et y décédé le 20 janvier 1847.

Après avoir fait ses humanités à l'Athénée de sa ville natale, il obtient à l'Université de Gand le 23 juillet 1825 le diplôme de docteur en droit sur présentation d'une thèse intitulée De mercatorum judicibus. Inscrit au barreau d'Anvers, une des premières causes qu'il plaide est celle d'un ecclésiastique poursuivi pour délit politique par le gouvernement hollandais. En 1830, à vingt-sept ans, il est élu député suppléant au Congrès National par le district d'Anvers ; à dater du 14 avril 1831, il siège dans cette assemblée comme membre effectif à la suite de la démission de Joseph-Emmanuel Werbrouck-Pieters. Au Congrès, il est l'un des premiers à soutenir la candidature du prince Léopold de Saxe-Cobourg, et le 4 juin 1831 il est du nombre des cent cinquante-quatre députés qui l'élisent au trône de Belgique. Ses interventions au Congrès portent la marque d'un esprit réaliste et modéré : le 15 juin 1831 il appuie le vote d'urgence de la proposition ayant pour objet d'empêcher la reprise des hostilités ; le 8 juillet il prononce un discours en faveur de l'acceptation des préliminaires de paix, et le lendemain, faisant fi de l'opposition des exaltés, il vote pour l'adoption du traité des XVIII articles.

Par la suite, le gouvernement le charge plusieurs fois de missions délicates. C'est ainsi qu'il fait partie de la Commission pour la délimitation territoriale. En 1839 il est désigné comme membre de la Commission mixte de navigation chargée de négocier avec la Hollande le traité concernant la navigation de l'Escaut et se embouchures. Au dire de ses contemporains, Louis Jacobs fut l'un des membres les plus habiles et les plus actifs de cette commission, qui, sous la présidence de Charles Rogier, travailla durant quatre ans à résoudre cette question capitale toujours en litige entre la Belgique et la Hollande.

Juge suppléant au Tribunal de 1re instance d'Anvers depuis le 5 novembre 1830, Louis Jacobs est élu en 1842 bâtonnier du barreau d'Anvers.

Anversois de vieille souche, il prend particulièrement à cœur les intérêts de sa ville natale. Au Conseil communal, où il a siégé de 1830 à 1847, année de sa mort, il s'est surtout préoccupé d'améliorer la qualité de l'enseignement. Innovation pour l'époque, ses efforts ont porté entre autres sur l'installation d'écoles gardiennes dans les différentes sections de la ville ; sa femme s'y intéresse également et dès 1842 elle fait partie de la Commission directrice.

Les Beaux-Arts sont également l'objet de la sollicitude de Louis Jacobs : il prend une part prépondérante à l'érection de la statue de Rubens qui orne encore actuellement la Place Verte ; lié avec le peintre anversois Nicaise De Keyser, il lui commande son portrait et celui de sa femme. Il est aussi un des fondateurs de la Société royale des Sciences, Lettres et Arts d'Anvers.

Louis Jacobs appartenait à l'opinion libérale, et c'est comme dirigeant de ce parti qu'il fut en 1846 l'un des délégués de l'association libérale d'Anvers au Congrès libéral de Bruxelles.

Il avait épousé le 12 août 1833 Marie-Anne van Merlen, nièce du général baron Jean-Baptiste van Merlen, glorieusement tué à Waterloo à la tête de la 2e Brigade de cavalerie légère hollando-belge. De cette union, il eut trois fils ; le puîné, Victor, allait, chose assez inattendue, devenir, comme parlementaire et ministre d'État, un des leaders incontestés du Parti catholique.

A sa mort, survenue à l'âge de quarante-trois ans, ses amis firent exécuter par l'artiste Hart une médaille à son effigie portant au verso la mention « Pour services rendus au commerce, aux arts, à l'instruction publique, à l'industrie ». Un monument à sa mémoire lui a été érigé par souscription publique au cimetière de Berchem. Sur un bas-relief, œuvre du sculpteur Joseph Geefs, Louis Jacobs est représenté en buste, entouré des figures allégoriques de la Ville d'Anvers, de l'Escaut, du Commerce, de la Loi et des Arts.

BIBLIOGRAPHIE

Article nécrologique dans Le Précurseur, journal quotidien anversois du 21 janvier 1847, p. 1.