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David Pierre (1771-1839)

Portrait de David Pierre

David Pierre

né en 1771 à Verviers décédé en 1839 à Verviers

Congressiste élu par l'arrondissement de Verviers

Biographie

(Extrait de : C. BEYAERT, Biographies des membres du Congrès national, Bruxelles, 1930, p. 47)

Pierre David naquit à Verviers, le 9 janvier 1771. Il fut nommé successivement officier municipal (27 mars 1799), maire de Verviers, de 1800 à 1808, puis en 1814 membre de la commission d’arrondissement de Verviers.

Sous le régime hollandais, il fut membre du conseil de régence de sa ville natale.

Le gouvernement provisoire le choisit comme bourgmestre de Verviers, tandis que les électeurs de ce district l’envoyèrent au Congrès national où il siégea jusqu’au 10 avril 1831.

Le conseil provincial de Liége le comptait parmi ses membres lorsqu’il mourut accidentellement le 30 juin 1839.

(Extrait de : J.-S. RENIER, Biographie nationale de Belgique, t. IV, 1873, col. 732-733)

DAVID (Pierre), administrateur, né à Verviers, le 9 janvier 1771, mort le 30 juin 1839, se distingua, par son ardent-patriotisme. Il fut nommé successivement : officier municipal le 27 mars 1799 ; maire le 4 juillet 1800 à 1808 ; membre de la commission d'arrondissement le 5 février 1814 et conseiller communal sous le gouvernement hollandais. Il renonça, ainsi que son collègue A. Biolley, aux émoluments attachés à cette charge.

En 1830, l'influence de David sur les mots : sauve-garde, P.. David, inscrits sur les habitations menacées, les préservaient de toute insulte. Elu bourgmestre, il refusa aussi le traitement affecté à ces fonctions, proclama publiques les séances du conseil communal et fit inscrire sur le fronton de l'hôtel de ville la divise : Publicité sauve-garde du peuple. Le conseil provincial et le congrès le reçurent aussi en leur sein. Lors de la nouvelle organisation communale en 1836, David fut réélu et nommé bourgmestre. Le 30 juin 1839, David voulant aérer son fenil en poussa les volets qui, en se détachant, tombèrent au dehors, entraînant l'infortuné magistrat, dont la tête fut broyée sur une pierre. Chaque année, à Verviers, le son des cloches rappelle à la population le jour de cet évènement dé-plorable.


(Article paru sur le site de la rtbf, le 19 février 2021, par Philippe Collette)

C’était la surprise de l’été à Verviers : en août dernier, lors de la restauration de la fontaine David située à l’une des extrémités de la place Verte au centre de la cité, dans le cadre du méga chantier "Verviers Ville Conviviale", les techniciens mettaient à jour un coffret dont personne ne connaissait ni l’existence et encore moins l’emplacement ; ce coffret a très vite été identifié sur base d’archives comme celui contenant le cœur du premier Bourgmestre de Verviers, Pierre David, élu juste après l’indépendance de la Belgique ; encore fallait-il être certain que ce coffret contienne bel et bien un cœur ; c’est ce qu’a voulu savoir le Musée Communal des Beaux-Arts et de la Céramique qui l’a fait analyser à l’Université de Liège et au CHU liégeois ; la réponse vient de tomber : un cœur se trouve bien dans le coffret, a priori celui de Pierre David. Une histoire… de cœur que les Verviétois suivent par épisode et qui n’est pas encore tout à fait terminée.

Le coffret contenait-il bien un cœur ?

Cette découverte avait non seulement surpris mais aussi sorti de l’oubli un pan de l’histoire de Verviers. Pierre David avait été le premier Bourgmestre élu après la révolution de 1830. Décédé en 1838 à l’âge de 68 ans, c’était un homme apprécié et de valeur comme en témoigne sa décision de faire inscrire au fronton de l’Hôtel de Ville la phrase pleine de bon sens "Publicité, Sauvegarde du Peuple". Un an après sa disparition, le cœur du défunt est prélevé avec l’accord de la famille par quatre chirurgiens après exhumation du corps.

Le Conseil Communal décide de le faire conserver dans un bain d’esprit-de-vin. Une fontaine en son honneur sera inaugurée 44 ans plus tard, le 25 juin 1883 où l’on déposera le cœur placé dans un coffret. Depuis, plus personne ne s’en est préoccupé jusqu’à ce fameux jour d’août 2020… Le cœur a immédiatement été transféré avec les précautions d’usage au Musée des Beaux-Arts de la rue Renier où il a été exposé au grand public aux côtés d’autres objets et archives. Mais au Musée, une question revenait : un cœur se trouve-t-il vraiment dans le précieux coffret ?

Pour en avoir… le cœur net, le professeur honoraire d’anatomopathologie au CHU de Liège, Jacques Boniver, Verviétois… de cœur, s’est intéressé à la chose et a proposé au Musée de procéder à une analyse dans la grande maison qui fut la sienne ; une équipe du Musée s’est d’abord rendue au Département de Physique Nucléaire de l’ULiège pour savoir si le coffret contenait ou non du plomb : " si le coffret avait été totalement plombé, il aurait été impossible de voir quelque chose de net au scanner, explique Grégoire Chêne, chercheur dans ce Département universitaire ; des points d’analyse ont été relevés, le matériau a donné ses signaux, et au final, on a constaté que le coffret était composé d’un alliage de cuivre et de zinc avec une infime partie de plomb ; on pouvait donc l’envoyer au scanner.

Un cœur parfaitement conservé !

Le professeur Boniver a donc sollicité les services de radiothérapie du Professeur Philippe Coucke au CHU afin cette fois de scanner l’intérieur du coffret : " le coffret a été scanné dans un appareil normal comme pour les humains, explique-t-il, et les images sont sorties en 3D avec la bonne surprise : il y avait bien un cœur dans le coffret avec ses composantes bien visibles, les ventricules, les oreillettes, l’entrée de l’aorte, etc." Le tout dans un parfait état de conservation : "Il faut savoir, poursuit le professeur Boniver, que lors de son prélèvement, le cœur avait d’abord été conservé dans une éprouvette contenant de l’esprit-de-vin, autrement dit de l’éthanol, de l’alcool pur, qui conserve, c’est bien connu. Et quand un organe est fixé dans ce liquide, il est momifié pour toujours ; il se dessèche bien entendu mais quand on observe les images, il est resté dans sa dimension d’origine ; il remplit tout le coffret."

Est-ce bien le cœur de David ?

Restait une question : cœur il y a, mais est-on certain qu’il s’agit de celui du premier Bourgmestre verviétois ? Pour le savoir, il faudrait comparer l’ADN d’un de ses descendants avec un échantillon du cœur présent dans le coffret, cette dernière opération étant des plus délicates et devant être réalisée par d’éminents spécialistes ; vu les obstacles, mais aussi la confiance dans "l’histoire", ce n’est pas à l’ordre du jour.

Par contre, il est bien prévu de replacer le coffret au… cœur de la Fontaine David à la fin des Travaux de la Place Verte lors d’une cérémonie qui aura un caractère respectueux puisqu’il s’agit tout de même de replacer un organe humain et non un simple objet, fût-il de valeur.

En attendant, le coffret contenant le cœur du premier bourgmestre de Verviers a repris sa place dans les vitrines du Musée des Beaux-Arts et de la Céramique de Verviers.