Annez de Zillebeecke Charles, Alexandre
né en 1791 à Bruxelles décédé en 1850 à Kruybeke
Congressiste élu par l'arrondissement de Sant-Nicolas(Extrait de : L. LECONTE, dans Biographie nationale de Belgique, t. XXIX, 1956-1957, col. 97-100.)
ANNEZ DE ZILLEBEECKE (Charles, Alexandre), député suppléant au Congrès national, colonel, né à Bruxelles en 1791 ; décédé à Kruybeke le 5 septembre 1850.
D'après des documents reposant dans le Brusselsch archief, à La Haye, et relatifs à l'organisation de l'armée des Pays-Bas en 1815, il fut lieutenant au 17e de ligne français, et aurait été blessé sous les Aigles ; néanmoins nous n'avons pas retrouvé son nom dans l'ouvrage de Martinien sur les « Officiers tués et blessés pendant les guerres de l'Empire, 1805-1815 ».
Le 31 mai de cette dernière année, Annez de Zillebeecke obtint son admission, avec son grade, dans l'infanterie hollando-belge, et passa au 40e bataillon de milice en garnison à Nimègue ; mais en 1820, il démissionna honorablement pour s'occuper de ses vastes propriétés terriennes, dans les environs de Tamise, où il s'attacha à l'amélioration de l'agriculture.
Il participa à l'opposition contre le gouvernement du roi Guillaume dans les Flandres et, au début de la Révolution, à la requête des habitants de la région précitée, prit des mesures énergiques pour préserver la rive gauche de l'Escaut. Lors du bombardement d'Anvers (nuit du 27-28.octobre 1830), avec les volontaires luxembourgeois, il parvint à empêcher les sorties des troupes gouvernementales qui menaçaient Burght par la tête de Flandre et le fort Lacoste.
Le 8 décembre de cette année, ses concitoyens l'élurent député suppléant au Congrès national pour le district de Saint-Nicolas, en remplacement du comte Vilain XIIII ; signalons que, le 9 juillet 1831, il fut l'un des 126 membres du Congrès qui votèrent l'adoption du Traité des 18 articles qui formaient les préliminaires de paix entre la Belgique et la Hollande. Cette décision, dit Th. Juste, leva les derniers obstacles qui s'opposaient à la constitution définitive de notre pays.
Dans l'entre-temps, Annez de Zillebeecke avait été nommé, le 2 juin 1831, colonel commandant la légion cantonale de Tamise dont il commandait déjà le 3e bataillon comme major, ce qui ne l'empêcha pas de s'occuper des améliorations dans le domaine agricole.
Le 2 août 1831, les Hollandais violèrent l'armistice qui avait été imposé par les grandes puissances aux belligérants ; commença alors la campagne dite des Dix Jours, si désastreuse pour nous. Le 3, lors des agressions ennemies à Sainte-Marie, à la Pipe à Tabac et au Blockersdyck. Zwijnaarde, Annez alla, avec des volontaires, renforcer les postes de la ligne. Le 5, le docteur C. Rodenbach, ce bouillant commissaire de district de Saint-Nicolas, l'invita à venir à Beveren avec les forces sous ses ordres, pour y prendre le commandement des effectifs assez indisciplinés et mal organisés qui s'y trouvaient ; il forma des bataillons d’élite avec les gardes civiques qui y accoururent, et se distingua si bien que, le 8, le général de Wautier, commandant les Deux Flandres, lui confia la direction de la première brigade, en remplacement du général de Mahieu tombé malade. Annez parvint à repousser une sortie de Hulst.
Le 12 septembre, la campagne terminée depuis un mois, il remit son commandement au général Niellon mais, le 19 de ce mois, il fut appelé, comme colonel, au commandement des quatre bataillons du 1er ban (garde civique mobilisée) de la Flandre orientale et, peu après, à celui de l'aile droite de la 1er brigade de la division des Flandres, puis, en 1832, commanda la légion de Liège.
Atteint de la goutte, il offrit la démission de sa charge le 4 juin 1832, et l'obtint le 22 octobre suivant, mais présida néanmoins le Conseil de guerre jusqu'à la fin de 1833. Il aurait désiré recevoir le commandement d'une petite place de guerre, mais ne put obtenir cette faveur ; le général français Magnan, passé au service de la Belgique et successeur de Niellon, proposa Annez de Zillebeecke pour le grade de colonel honoraire, en récompense des services qu'il avait rendus.
Celui-ci alla habiter Beveren, puis Gand ; il reçut la Croix de Fer en 1832, et celle de chevalier de l'Ordre de Léopold l'année suivante.