Allard Lactance, Louis, Joseph
né en 1779 à Tournai décédé en 1844 à Tournai
Congressiste élu par l'arrondissement de Tournai(Extrait de : L. FOURES, Biographie nationale de Belgique, t. XXX, 1958-1959, col. 32-35.)
ALLARD (Lactance - Louis - Joseph), homme politique, né à Tournai, paroisse Saint-Pierre, le 12 juin 1779, y décédé le 29 septembre 1844. Il était fils de Louis-Lactance-Joseph Allard, maître couvreur, et d'Henriette-Hubertine Joseph Derveau.
Après de brillantes études moyennes au Collège Saint-Paul, à Tournai, il décida de devenir avocat et s'en alla à Louvain, où il s'inscrivit à la Faculté des Arts, pour suivre les cours de philosophie. Mais les événements politiques le forcèrent bien vite à quitter la ville universitaire ; le 27 octobre 1797, l'Université de Louvain fut en effet supprimée par un arrêté de l'administration centrale du département de la Dyle. Dès lors, Lactance Allard fut son propre guide et il dut s'initier lui-même à la philosophie et au droit. Il le fit avec succès, car, le 1er octobre 1803, il fut nommé aux fonctions d'avoué près le tribunal civil de Tournai créé l'année précédente et, le 30 avril 1805, il fut reçu licencié en droit par la Faculté de Paris.
Entre-temps, le 28 pluviôse an XI, il avait contracté mariage avec Romaine-Justine-Joseph Drogart, âgée de vingt ans, que l'acte de mariage qualifie de marchande et qui demeurait rue Dame Odile, à Tournai.
Son ardeur au travail, sa probité et son talent oratoire le mirent en vedette. Vers la fin de 1821, ses concioyens l'élirent au Conseil communal, où il siégea durant vingt années ; en octobre 1830, il devint échevin.
Vinrent les jours difficiles de 1830. Lactance Allard se dévoua au nouveau conseil de régence de la ville auquel les notables le députèrent, puis il accepta de quitter Tournai, pour aller siéger au Congrès national, à Bruxelles.
Au sein de cette haute assemblée, il eut toujours à cœur de défendre les intérêts de sa ville. C'est ainsi qu'au cours de la séance du 4 février 1831, il proposa l'érection du Tournaisis en province. Cette idée d'une dixième province avait été soutenue et défendue, en octobre 1830, par deux journaux locaux, le Courrier de l'Escaut et la Feuille de Tournai. Le conseil de régence de Tournai retint cette suggestion et, le 17 décembre, il adressa une requête au Congrès tendant à voir ériger la sous-préfecture de Tournai-Ath en province. Après de courts débats, le Congrès vota l'ajournement de la discussion qui dure encore. Toutefois, grâce à cette demande restée en suspens, l'article premier de la Constitution laissa la porte ouverte à une augmentation éventuelle du nombre des provinces par simple voie législative.
En remerciement des services rendus au cours de son mandat au Congrès national, Léopold Ier lui octroya la Croix de Fer, le 2 avril 1835.
En 1836, les électeurs du Tournaisis envoyèrent Lactance Allard au Conseil provincial, dont, peu de temps après, il devint le vice-président.
A la fin de sa vie, se sentant fatigué, il démissionna de ses mandats politiques, pour garder toute son activité au Barreau.
En politique, comme au Barreau, Lactance Allard fit toujours preuve d’une grande indépendance de caractère et d’une loyauté irréprochable.