Willmar Jean-Pierre catholique
né en 1790 à Luxembourg (Luxembourg) décédé en 1858 à La Haye (Pays-Bas)
Ministre (guerre et finances) entre 1836 et 1840 Représentant entre 1836 et 1840, élu par l'arrondissement de Bruxelles(Extrait de : J.-R. LECONTE, dans Biographie nationale de Belgique, t. XXXIII, 1965-1966, col. 747-750)
WILLMAR (Jean-Pierre-Christine, baron), général, membre de la Chambre des représentants, ministre, diplomate, né à Luxembourg le 29 novembre 1790, mort à La Haye le 28 janvier 1858.
Willmar fit ses études primaires à l'École centrale de Luxembourg et ses études moyennes au prytanée de Saint-Cyr, aux lycées de Mayence et de Metz. Il débuta dans la carrière des armes en servant la France et entra comme élève à l'École polytechnique le 28 septembre 1809. Sous-lieutenant à l'École d'application de Metz le 1er octobre 1811, lieutenant le 12 février 1813, capitaine en second la même année, il fut fait prisonnier de guerre le 19 octobre 1813 à Leipzig, puis, libéré, fit la campagne de 1815 en France. Rentré aux Pays-Bas, il fut nommé ingénieur du cadastre en 1816 puis ingénieur de 1re classe des Ponts et Chaussées le 30 septembre 1817, et ingénieur en chef de seconde classe le 4 août 1825. Il œuvra au Waterstaat et comme ingénieur d'arrondissement de l'État à Liège.
Mais, militaire dans l'âme, le vétéran des guerres de l'Empire passa au service belge en qualité de lieutenant-colonel le 18 octobre 1830, fut promu directeur général du génie ad interim le 30 de ce mois, puis directeur de la 3e direction des fortifications le 28 août 1831 et inspecteur ad interim des fortifications et du corps du génie le 10 septembre suivant.
Au début de 1832, il fut chargé de certaines tractations avec les Pays-Bas au sujet de l'occupation militaire des territoires frontaliers, de la réglementation de l'accès de la place forte de Maestricht par les Hollandais, etc. Ce fut le prélude de la Convention de Zonhoven (1833). Désigné comme directeur des fortifications le 10 juin 1834, il assuma les fonctions de commissaire aux Conférences de Zonhoven pour l'exécution de l'article 4 du Traité du 21 mai 1833 et le 2 décembre 1834, devint membre d'une commission chargée de négocier à Paris les modifications à apporter aux tarifs des douanes belgo-françaises. .
En 1836, Willmar fut élu député de Bruxelles à la Chambre des représentants et réélu en 1838. Élevé au grade de général-major le 7 août 1836, il succéda à Evain comme ministre de la Guerre du 19 août 1836 au 18 avril 1840 et remplit également les fonctions de ministre des Finances ad interim du 18 février au 6 avril 1839. Il faut noter que l'année 1836 fut importante pour l'armée car Evain put faire voter les lois du 16 juin relatives à l'avancement des officiers, à leur position et à la perte de leurs grades. Willmar eut à les appliquer.
De plus, il eut à soutenir à Bruxelles, en tant que membre du gouvernement, des luttes ardentes pour faire adopter le traité du 19 avril 1839 mettant fin à la tension belgo-hollandaise.
Au lendemain de l'abandon de ses fonctions de ministre, le 20 avril 1840, le Roi le prit comme aide de camp et, par arrêté du 28 juin de cette année, le promut envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire à Berlin, tout en l'accréditant auprès des cours de Dresde ; de Brunswick et de quelques petits États allemands. Il y avait intérêt à confier cette mission très importante à un général, car la Prusse était un État essentiellement militarisé. Passé à la section de réserve le 18 juillet 1845, il quitta Berlin après un séjour de cinq ans et reçut une tabatière au lieu d'une distinction honorifique selon l'usage, ce qui provoqua la stupéfaction des diplomates en raison de cette entorse aux lois de la réciprocité. Pendant son mandat en Prusse, Willmar avait signé plusieurs traités et conventions notamment avec les cours de Saxe-Weimar, de Brunswick-Lunebourg, de SaxeMeiningen, d'Anhalt-Bernbourg, d'Anhalt-Dessau,. d'Anhalt-Coeten, etc. Il fut ensuite envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire à La Haye (août 1845). C'est pendant cette mission qu'il accéda au grade de lieutenant-général le 9 juillet 1847, il fut placé hors cadre le 18 décembre 1851. Le Roi lui accorda le titre de baron par arrêté royal du 3 octobre 1845, la levée des lettres patentes lui permettant de porter le titre daté du 15 juin 1846. Pendant son séjour aux Pays-Bas, Willmar travailla utilement à l'entente de son pays avec la Hollande.
Ses funérailles eurent lieu le 2 février 1858 avec les honneurs militaires, en présence de tout le corps diplomatique et d'un grand concours de personnalités.
Le défunt avait eu une activité littéraire. Il publia des poésies avant 1830 dans les recueils de la Société d'Émulation de Liège et de Cambrai ainsi que dans l'Annuaire de Bruxelles. Il s'occupa aussi d'une traduction française de la tragédie Don Carlos de Schiller. Il collabora à l'Almanach belge pour 1825, au Moniteur belge (1839-1840, discours) et aux procès-verbaux de la Société d'Émulation de Liège (1823).