Wasseige Armand, Xavier, Henri catholique
né en 1812 à Namur décédé en 1882 à Bruxelles
Ministre (travaux publics) entre 1870 et 1871 Représentant entre 1854 et 1882, élu par l'arrondissement de Namur(Extrait de : Précis historiques. Mélanges religieux, littéraires et scientifiques, Bruxelles, Vromant, 1882, t. 31, p. 423)
Le vendredi 8 juin est pieusement décédé à Bruxelles, muni des secours de la religion, M. Armand Wasseige, représentant de Namur, ancien ministre des travaux publics, commandeur de l'ordre de Pie, officier de l'ordre de Léopold.
M. Armand Wasseige naquit le 17 avril 1812. Après de brillanta études de droit à l'Université de Liége, il revint à Dave près de Namur, et fut tout d'abord nommé bourgmestre de cette commune. En 1840, au mois de mai, les électeurs l'envoyèrent siéger au Conseil provincial, et il remplaça bientôt son oncle. M. Bivort à la députation permanente. Ses talents, ses connaissances, ses aptitudes administratives, les services qu'il ne cessait de rendre, l'appelaient à plus hautes fonctions, et il y fut porté par les vœux et par la reconnaissance du peuple. Au mois de juin 1854, il fut nommé représentant et, saur une interruption qui ne dura guère, de décembre 1857 jusqu'en juin 1859, il siégea au Parlement jusqu'à sa mort, c'est-à-dire pendant plus de vingt-six ans, et il y tint une grande place. Il eut vite pris rang parmi les représentants les plus actifs et les plus écoutés ; son influence et son autorité ne tardèrent pas devenir considérables.
Au mois de septembre 1870, S. M. le Roi Léopold Il confia à M. Wasseige le ministère des travaux publics, et son administration intelligente, paternelle et ferme, et féconde en réformes si vraiment démocratiques, n'est pas encore oubliée quoiqu'elle n'ait malheureusement duré qu'un peu plus d'an an.
M. Wasseige avait, avec une grande lucidité d'intelligence, un rare sens pratique et une force de volonté extraordinaire : il voyait vite ce qu'il fallait faire, et il disait et il faisait ce qu'il fallait, avec droiture, sincérité et intrépidité. Il allait au but par les chemins les plus courts, sans s'arrêter devant les obstacles. Son cœur bon et généreux était à la hauteur de son esprit si clairvoyant, si juste, si droit, si solidement trempé. Et ce que M. Wasseige fut pour la patrie il le fut pour la Religion, qu'il ne séparait pas l'une de l'autre ; il voulait l'Eglise libre, grande et honorée, et il ne souffrait pas qu'elle fût attaquée ; il n'a cessé de la défendre au Parlement.
La mort de M. Wasseige laissera de longs et profonds regrets ; il sera pleuré, non seulement par les siens, mais aussi par ses nombreux amis et par tant de personnes auxquelles il a si généreusement rendu service pendant une carrière d'un demi-siècle ; les œuvres catholiques, spécialement l'œuvre des écoles, porteront le deuil de ce chrétien humble et magnanime qui leur prodiguait ses largesses et qui laisse à sa famille, avec un nom honoré, le souvenir et les traditions de sa foi active, de son dévouement à l'Eglise, de sa charité et de son patriotisme.