Wallaert Jacques catholique
né en 1790 à Hooglede décédé en 1848 à Roulers
Représentant entre 1833 et 1848, élu par l'arrondissement de Roulers Congressiste élu par l'arrondissement de Thielt(Extrait et traduit de : Nationaal Biographisch Woordenboek, Bruxelles, Palais des Académies, 1966, col. 933-935)
WALLAERT Jacques, homme politique. Né à Hooghede le 5 novembre 1790 ; soudainement décédé à Roeselare le 28 septembre 1848.
Wallaert fit ses études au petit séminaire épiscopal de Bruges, fondé le 27 mai 1806, où il fut reçu lauréat en rhétorique en 1810. Dans la classe de poésie, en 1808-1809, il eut comme professeur Léon de Foere. Le 26 mars 1813, Wallaert fut consacré prêtre à Bruxelles et échappa au bannissement des séminaristes à Wezel. Il fut ensuite professeur au petit séminaire de Saint-Nicolas, et de 1816 à 1824 surveillant au petit séminaire de Roulers (Roeselaere), sous la direction de Bernard Nachtergaele, avec qui il resta en correspondance tout au long de sa carrière politique. En 1824, il devint le principal du collège Sainte-Barbe à Gand. Il s’occupa de la paroisse de Beveren (Roulers) en 1826. Comme le clergé de Roulers, sous l’impulsion de Bernard Moens, il accueillit favorablement le mouvement de pétitionnement des Rodenbach.
Le 3 novembre 1830 le district de Tielt le choisit pour siéger au Congrès national et, simultanément le district de Roulers en tant que premier suppléant. Ses interventions dans l’assemblée constitutionnelle se limitèrent aux questions essentielles et il resta en retrait, parmi les 28 représentants de la Flandre occidentale. Il se contenta de prendre la parole sur quelques points précis notamment la manière de concrétiser, au moyen du droit de vote, la puissance politique (sa correspondance témoigne de ce souci). Il opta pour un royaume héréditaire, choix qui le distingue de son compatriote Désiré de Haerne ; il apporta son vote à l’exclusion perpétuelle de la maison des Orange-Nassau, comme les Rodenbach mais a contrario de Léo de Foere. Il soutint la candidature du duc de Leuchtenberg, proposa (avec Constantin Rodenbach) le prince Léopold et lui apporta son vote définitif le 4 juin 1831. Lors des discussions relatives au texte de la Constitution, il appuya la suppression de tous les ordres, s’opposa aux mesures de contrôle sur les enseignants, émit le vœu de soustraite les représentations en plein air au contrôle policier, supporta le système bicaméral et l’élection des sénateurs par les députés, tout en refusant d’octroyer au Roi un droit de dissolution du sénat. Il vota pour le traité des 18 articles, comme Léon de Foere mais au contraire de Désire de Haerne et d’Alexandre Rodenbach. Enfin, comme de Foere, de Haerne et A. Rodenbach il fut un partisan de l’abaissement du cens électoral dans les campagnes, décision qui fut approuvée le 17 février 1831 par 62 voix contre 61.
Le district de Roulers le choisit pour le représenter à la Chambre le 23 mai 1833, en même temps qu’Alexandre Rodenbach. Il succédait ainsi à Désiré de Haerne, désigné par le collège électoral de Courtrai. Il siégea au Parlement jusqu’au moment de sa mort, en 1848. Le prêtre Wallaert ne se sentit jamais pleinement concerné par ses fonctions politiques. En 1839, en pleine lutte parlementaire sur le traité de 24 articles, il écrivait à Mgr Boussen, évêque de Bruges, qu’il pensait sérieusement mettre fin à sa carrière politique. Sa popularité auprès du corps électoral restait cependant très grande : en 1845, sur 715 votes émis, il en recueillit 565 contre seulement 524 à Alexandre Rodenbach.
A Bruxelles même, son activité politique fut assez discrète. En mars 1839, il eut un entretien avec le nonce Fornali au sujet du traité des 24 articles. Il craignait l’opposition du clergé de Courtrai (Désiré de Haerne) et de son colistier Alexandre Rodenbach aux contenus des protocoles de Londres mais vota pour l’approbation de ceux-ci. Pour le reste, les principaux centres d’intérêt de Wallaert portèrent sur l’enseignement (notamment lors des discussions sur l’université de Louvain et sur l’enseignement primaire en 1842). En février 1840 Mgr Boussen le nomma aussi dans la commission instituée auprès de l’école normale de l’évêché à Roulers pour sélectionner les instituteurs au moyen d’examens (en 1846, il sera envoyé à Torhout). Entre-temps, Wallaert fut également nommé doyen à Torhout. Il obtint la Croix de fer (1835) et devint le 31 mai 1841 chevalier de l’Ordre de Léopold.
Un portrait de Wallaert (auteur inconnu) se trouve aux archives épiscopales de Bruges.