Wala Jacques, Joseph libéral
né en 1804 à Neufchâteau décédé en 1872 à Dinant
Représentant entre 1857 et 1859, élu par l'arrondissement de Dinant(E. BOCHART, Biographies des membres des deux chambres législatives, Session 1857-1858, Bruxelles, M. Périchon, 1858, folio n°110)
WALA, Jacques, Joseph, né à Mont-Plainchamps, le 19 mai 1804, représentant, élu par l’arrondissement de Dinant.
Accoutumé de bonne heure au travail, M. Wala se distingua parmi ses condisciples dans les diverses branches des études moyennes, et recueillit ensuite par ses études privées, le complément d'instruction supérieure que d'autres allèrent puiser aux universités.
En 1831, M. Wala fut nommé avoué près le tribunal de première instance de Dinant.
Les tribunaux d'arrondissement offrent souvent aux avoués cet avantage qu'ils peuvent s'y livrer à la plaidoirie, et qu'après avoir préparé dans le silence du cabinet la procédure, qui ne demande que l'expérience des affaires et la science des lois, ils trouvent l'occasion de développer au grand jour leurs facultés oratoires dans les luttes difficiles du barreau.
M. Wala, doué d'une élocution facile et d'une grande lucidité de raisonnement, obtint bientôt une belle réputation et une nombreuse clientèle. En peu de temps il fut l'un des premiers du barreau de Dinant ; ses honorables confrères, rendant justice à son mérite et à ses qualités personnelles, l'appelèrent plusieurs années à l'honneur de présider leur compagnie.
Elu conseiller provincial en 1846, M. Wala prit une part très active aux travaux de cette assemblée ; il y soutint avec persévérance, pendant près de douze ans, les intérêts de la province et spécialement du canton de Godinne qui l'y avait envoyé. Ses rapports de commissions, toujours rédigés avec un soin minutieux, trouvèrent constamment un accueil favorable. En 1853, il entra au Conseil communal de Godinne, où il a ses propriétés rurales, et fut nommé en 1854 bourgmestre de cette localité.
Maintenu dans ses fonctions, il donna plus tard sa démission, pour ne pas succomber sous le poids de ses nombreux devoirs.
Il fut aussi investi des fonctions de vice-président du conseil de milice de l'arrondissement.
Fondateur de l'Association libérale de Dinant, M. Wala fut élu président de cette réunion électorale, et les preuves qu'il avait données de la fermeté et de la sincérité de ses opinions, l'estime dont il jouissait parmi ses concitoyens, le désignèrent comme candidat à la législature.
Élu, le 10 décembre 1857, membre de la Chambre des représentants, l'honorable M. Wala résigna, pour incompatibilité, ses fonctions de conseiller provincial, et ne conserva que son étude d'avoué, dans laquelle il ne cesse de rendre aux familles ses services d'honnête homme et de jurisconsulte habile.
L'honorable représentant de Dinant a apporté à la Chambre son tribut de connaissances spéciales. Profondément versé dans toutes les questions de droit, dégageant promptement l'inconnu dans tous es problèmes, trop souvent algébriques, de l'action gouvernementale, M. Wala travaille dans les sections de la manière la plus utile; et son concours, toujours dicté par une prudence éclairée, a donné à plus d'un rapport la force logique et la certitude du succès.
La maxime du député de Dinant est le devoir avant tout. Modéré par caractère, inébranlable dans ses convictions politiques, M. Wala est le type de la modestie unie au vrai talent. Les hommes et les choses lui sont connues. Sobre de paroles, prodigue de travail, l'honorable Représentant, suit en politique une règle invariable, qu'il traduit en deux mots : Belgique et Constitution.
(Extrait de la Meuse, Liège, le 20 mai 1872)
Nous apprenons, dit l'Organe de Namur, avec la plus profonde douleur, la mort de M. Wala, bourgmestre à Dinant.
Cet homme honorable, un type d'honneur, de franchise et de dévouement, sera généralement regretté.
M. Wala a joué un rôle important dans la politique et l'administration. Il a été successivement membre du Conseil communal dont il devint le chef, conseiller provincial et membre de la Chambre des représentants. Partout il se distingua par une droiture, une intelligence éclairée, une abnégation qui témoignaient de la beauté et de l'élévation de son caractère. Dans un temps de défection, de vénalité et de trahison de toute espèce, il demeura toujours fidèle à ses convictions libérales, désintéressé et probe.
Pour sa famille , pour ses amis, pour le pays tout entier, la perte de M. Wala est irréparable.
(Extrait du Bien public, Bruxelles, 22 mai 1872)
L’Union de Dinant rapporte en ces termes les circonstances saisissantes de la mort de M. Wala :
« La fin de la séance communale de jeudi a été attristée par un terrible accident. Déjà pendant la discussion plusieurs personnes avaient pu remarquer que M. le bourgmestre Wala était souffrant ; bientôt on apprit qu'on avait dû Ie reconduire en en voiture, on parlait d'une grave maladie ; les symptômes s'aggravèrent rapidement. Les approches de la mort et l’ influence d'une famille religieuse réveillèrent chez M. Wala les convictions catholiques, et les secours de notre sainte religion entourèrent ses derniers moments des consolations el des espérances qu'elle seule peut donner.
« Vendredi à 5 heures M. bourgmestre expirait moins de 24 heures après avoir été frappé. »