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Visart de Bocarmé Léon (1837-1900)

Portrait de Visart de Bocarmé Léon

Visart de Bocarmé Léon, Ghislain, Prudence catholique

né en 1837 à Sint-Kruis (Bruges) décédé en 1900 à Lubbeek

Représentant entre 1870 et 1890, élu par l'arrondissement de Furnes

Biographie

(Extrait de Galerie nationale. La Chambre des représentants en 1894-1895, Bruxelles, Société belge de librairie, 1897, pp. 425-246)

VISART de BOCARMÉ, Léon-Ghislain-Prudence (comte),

Représentant catholique pour l’arrondissement de Furnes, questeur de la Chambre. Né à Sainte-Croix-lez-Bruges, le 21 décembre 1867

M. Léon Visart de Bocarmé est un ancien officier. De 1864 à 1867, il fit avec la légion belge, comme major, la campagne du Mexique, sous le commandement du général baron Van der Smissen. Il quitta l'armée le 18 mai 1869 et fut élu représentant pour l'arrondissement de Furnes le 2 août 1870, en remplacement de M. Bieswael ; son mandat lui a été conservé jusqu'à ce jour sans interruption. Aux élections du 14 octobre 1894, il réunit 7,431 voix.

En i876, M. Visart fut nommé conseiller communal, puis échevin d'Alveringhem. Il fut également régisseur de la wateringue du Nord de Furnes.

Au Parlement, M. Visart s'occupe particulièrement de questions concernant l'armée ; il a été rapporteur de différents projets relatifs à notre organisation militaire et aux divers services qui s'y rattachent. Il déposa une proposition de révision relative à l'organisation du Sénat. Elle remettait. le soin de nommer les sénateurs, dans chaque circonscription électorale, aux députés , aux conseillers provinciaux et communaux et aux délégués élus par le corps électoral communal, en proportion de la population de chaque commune. Cette proposition fut amendée, puis retirée par son auteur avant le vote.

M. Visart se vit nommer secrétaire de la Chambre le 24 novembre 1876 ; il resta en fonctions jusqu'à la chute du parti catholique. II a été élu questeur le 12 novembre 1889.

M. Léon Visart de Bocarmé est officier des Ordres de Léopold et de Notre-Dame de la Guadeloupe du Mexique et porteur de la Croix civique de première classe, de la Médaille de mérite militaire et de la Médaille française du Mexique.


(Extrait du Journal de Bruxelles, 13 juillet 1900)

Le comte Léon Visart de Bocarmé, qui vient de mourir à Alveringhem, près de Furnes, est un ancien officier. De 1864 à 1867, il fit avec la légion belge, comme major, la campagne du Mexique, sous le commandement du général baron Vander Smissen. Il quitta l'armée en 1869 et fut élu représentant de Furnes en 1870, en remplacement de M. Bieswael.

Aux élections législatives du 27 mai dernier, M. Léo Visart, dans un but d'union, renonça au renouvellement de son mandat qui lui avait été conservé jusqu’à ce jour sans interruption.

Au Parlement, M. Visart s'occupa particulièrement des questions militaires; il a été rapporteur de différents projets de loi relatifs à notre organisation militarre et aux divers services qui s'y rattachent.

En 1876 il fut nommé secrétaire de la Chambre ; il resta en fonctions jusqu'en 1878 ; le 12 novembre 1889, il fut élu questeur de la Chambre.

M. Visart fut aussi conseiller communal et échevin de la commune d'Alveringhem et régisseur de la wateringue du nord de Furnes.

Le défunt était officier des ordres de Léopold et de Notre-Dame de la Guadeloupe du Mexique, décoré de la croix civique de première classe, de la médaille de mérite militaire el de la médaille française du Mexique.

Sa mort causera des regrets unanimes à ses anciens collègues de la Chambre et à tous ceux qui en l'approchant ont pu se convaincre de la distinction de son esprit et de ses hautes qualités morales.


(Extrait du Journal de Bruges, du 13 juillet 1900)

Mort du comte Léon Visart ancien député de Furnes.

Comme nous l'avons déjà annoncé M. le comte Léon Visart est mort mercredi en sa résidence d'Alveringhem,. petite commune de la Flandre Occidentale dont il était échevin depuis vingt-quatre ans.

Né à Sainte-Croix lez Bruges le 21 décembre 1837, il était dans sa 63ème année. Le défunt fut tour à tour: officier dans la légion belge au Mexique sous le commandement du major baron van der Smissen, depuis lieutenant général ; représentant de l'arrondissement de Furnes pendant trente années consécutives ; secrétaire, puis questeur de le Chambre.

Il appartenait à la droite et sa courtoisie lui assurait les sympathies de tous.

Son talent était modéré, mais des quelques années qu'il passa dans l'armée il avait gardé une conception très nette des vices du remplacement et de la légitimité du service personnel, tant au point de vue de la justice sociale que de l'organisation militaire.

Lorsque Ie ministère présidé par de Burlet lâcha le général Brassine (1893) et plus tard lorsque M. Vandenpeereboom (1896) cumula les fonctions de chef du cabinet et de ministre des chemins de fer avec l'intérim de la guerre pour ajourner aux calendes les promesses du gouvernement concernant le service personnel, homme de parti, le conte Léon Visart n'hésita pas à rompre en visière au ministère et la majorité pour affirmer avec un redoublement d'énergie ses convictions irréductibles, et il prononça un discours très remarqué en faveur de la réforme militaire qu’il n'avait cessé de préconiser.

A ce titre surtout, sa mémoire mérite un hommage.


(Extrait de la Patrie [de Bruges], du 12 juillet 1900)

Nécrologie.

M. le comte Léon Visart de Bocarmé, dont nous annoncions hier la mort, a représenté l'arrondissement de Furnes à la Chambre des représentants depuis le 2 août 1870 jusqu'à la dissolution prononcée le 7 mai dernier.

M. Léon Visart était un homme bien sympathique, dont la popularité dans le Furnes-Ambacht était très grande.

Avant d'entrer dans la vie politique, il était officier dans l'armée belge et fit la campagne du Mexique avec la bravoure inhérente à son caractère. Il quitta l'armée en 1869 et l'année suivante il fut élu député de Furnes.

En 1876 M. Visart fut nommé conseiller communal, puis échevun d’Alveringhem. Il fut également régisseur de la wateringue du Nord de Furnes.

Au Parlement, M. Visart s'occupa particulièrement de questions concernant l'armée ; militariste, Il se trouva parfois en désaccord avec le programme de ses mandants. Il a été rapporteur de différents projets relatifs à notre organisation militaire et aux divers services qui s'y rattachent.

M. Léon Visart, né à Sainte-Croix lez-Bruges, est mort à Louvain, âgé de 62 ans.


(Extrait de la Patrie [de Bruges], du 16 juillet 1900)

Nécrologie.

Vendredi a eu lieu au cimetière de Sainte-Croix-lez-Bruges, l'enterrement de M. le comte Léon Visart de Bocarmé, ancien membre de la Chambre des représentants, pieusement décédé à Lubbeek, près de Louvain, muni des Sacrements de la Sainte Eglise.

Cette triste cérémonie - en attendant le service solennel qui a eu lieu le lendemain - s'est accomplie en présence de nombreux amis du défunt.

Avant que les restes mortels du comte Léon Visart fussent confiés à la terre, M. le vicomte de Jonghe d'Ardoye, son collègue à la Chambre et à la questure de celle-ci, a prononcé le discours que voici :

« Messieurs,

« En prenant la parole devant la tombe du comte Léon Visart de Bocarmé, je viens remplir un douloureux devoir d'affection et d'amitié envers celui qui fut pendant de longues années mon collègue et mon ami. Je crois pouvoir dire que nul n’eut plus d'amis que lui, car tous ceux qui l'approchaient ne pouvaient s'empêcher de l'aimer tant il était affable et bienveillant.

« Le comte Léon Visart n'avait pas encore atteint la vieillesse et cependant il compte une carrière de quarante-cinq années de services rendus au pays, c'est dire de lui qu’il lut un citoyen utile et qu’il ne connut pas les heures d'oisiveté.

« à l'âge de 16 ans au service militaire, Léon Visart avait à 18 ans l'épaulette d'officier. Ceux de ses compagnons d armes qui lui survivent, se plaisent à se rappeler le caractère plein d'entrain qui le faisait aimer de tous. Mais la vie de garnison ne put suffire longtemps à son activité et à sa jeunesse avide de toutes les émotions et de tous les périls de la vie du soldat : dès la formation du corps expéditionnaire du Mexique, il fut un des premiers à se faire inscrire au nombre de ceux qui allaient au loin illustrer le nom de notre pays.

« Tous connaissent les souvenirs que Léon Visart a laissés parmi ses camarades du Mexique : brave il le fut jusqu'à l'excès, toujours le premier à s'exposer au danger, il ne mérita jamais d'autre reproche de son ami et de son chef le général Vandersmissen que celui d'être trop brave et de s'exposer inutilement aux coups de l'ennemi.

« Si la carrière militaire de Léon Visart fut brillante, elle fut de courte durée : d'autres luttes s'offraient à son inépuisable activité.

« Dès 1870 nous le trouvons sur le champ de bataille de la politique et nous le voyons conquérir dès le premier assaut une des citadelles de l’opinion libérale, l'arrondissement de Furnes dont il fut pendant trente ans le mandataire dévoué.

« A la Chambre. Léon Visart avait gardé son caractère de soldat catholique et chrétien ; il s'y était fait une spécialité des questions militaires, prenant part toutes les discussions qui se rapportaient au budget de la guerre dont il était de fondation le rapporteur. Les discours qu'il prononçait étaient toujours écoutes avec attention et respect par ceux mènes qui n'en partageaient pas toutes les idées ; on savait qu'elles étaient inspirées par un attachement profond au pays et qu'elles émanaient de convictions sincères.

« Les relations cordiales que mon regretté collègue entretenait avec tous ses collègues le désignaient pour faire partie du bureau de Chambre. Comme secrétaire d'abord et ensuite comme questeur, il recueillir l’unanimité des suffrages. Ses adversaires politiques les plus déterminés se plaisaient à lui donner un témoignage de leur estime en lui accordant leurs voix, tant était grande l'aménité de son caractère et si faciles étaient les relations qu'il entretenait avec tous.

« Mieux que tout autre, moi, qui fus si longtemps son collègue, je puis dire combien il était dévoué à ses fonctions et assidu à les remplir ; il ne se désintéressait d'aucune question. Aussi était-il aimé de tout le personnel placé sous ses ordres : tous voyaient en lui moins un chef qu'un véritable ami.

« Le comte Léon Visart de Bocarmé fut donc un soldat loyal et brave, un homme politique dévoué, de convictions inébranlables, mais ceux qui ont vieilli au milieu des hommes et dans les luttes des partis savent que les services rendus à la patrie et aux hommes s'oublient vite et que, sinon l'ingratitude, du moins l'oubli est souvent la récompense de ceux qui ont fourni les carrières les plus longues et les plus brillantes. Mais Léon Visart avait une qualité qui vaudra à sa mémoire une durable reconnaissance : il fut bon, il fut d'une bonté qui n'avait pas de limites. J'ose dire que cette qualité, il la poussait jusqu'à l'oubli de lui-même, il en était en quelque sorte le prisonnier et l'esclave. il ne savait pas opposer un refus à une demande ; aussi était-il l'objet de sollicitations continuelles qu'il ne négligeait jamais.

« Oui, cher Collègue, je veux, en ce moment solennel, être l'interprète de tous vos amis. de tous ceux à qui vous avez fait du bien en rendant, devant votre cercueil, un affectueux hommage à l'inépuisable bonté de votre, cœur ; c'était bien là la qualité principale de votre caractère et elle vous vaudra dans le cœur de tous ceux qui vous ont connu un impérissable souvenir.

« En m'inclinant devant le cercueil de ce gentilhomme accompli, j'ai rendu hommage au soldat, à l'homme politique, à l'ami dévoué. Qu'il me soit permis en terminant de parler des convictions sincèrement religieuses de celui que Dieu nous a ravi, Léon Visart était sincèrement chrétien, aussi a-t-il vu venir la mort sans inquiétude, car il savait que dans une autre vie il trouverait la récompense du bien accompli ici-bas. Ces sentiments que nous partageons sont pour nous une suprême espérance, car ils nous permettent de dire à notre ami non pas un éternel adieu, mais au revoir ! »