Vilain XIIII Hyppolite catholique
né en 1796 à Paris décédé en 1873 à Bruxelles
Représentant entre 1831 et 1839, élu par l'arrondissement de Termonde Congressiste élu par l'arrondissement de Termonde(Extrait de : Fr. VAN KALKEN, dans Biographie nationale de Belgique, t. XXVI, 1936-1938, col. 736-740)
Vilain XIIII (Charles-Hyppolyte, vicomte), homme politique, diplomate, écrivain, né à Paris, le 7 mai 1796 (18 floréal an IV), mort à Bruxelles, le 19 mars 1873).
Fils de Charles-Joseph, vicomte Vilain XIIII, et de Thérèse-Caroline van de Woestyne, dame de Rooborat, le vicomte Charles-Hypolite embrassa d'abord la carrière militaire Il fut lieutenant de hussards dans l'armée hollando-belge de 1815 à 1820.
Membre des États Provinciaux, à partir de 1822, et bourgmestre de Wetteren, il s'intéressa aux questions économiques d'ordre régional. Il publia successivement une étude en flamand intitulée : Verhandeling over het voltrekken van den steenweg van Gent op Dendermonde (Gand, 1826 ; in-8°, 40 pages) et un Mémoire sur les chaussées vicinales et sur les moyens d'en compléter le développement dans la province de la Flandre Orientale (Gand, 1829 ; in-12°, 90 pages).
A la Révolution de 1830, il siégea dans le "Comité de Conservation" remplaçant les États-députés de Flandre Orientale. Le district de Termonde l'envoya peu après au Congrès National, où il joua un rôle estimable mais de second plan. Il était partisan de la monarchie constitutionnelle et exprima ses idées dans un opuscule ayant pour titre : « Appel au Congrès, par un ami de la Patrie » (Gand, Van Ryckeghem-Hovaere, 1830 ; in-8°, 32 pages). Peu de temps après, il exposait ses principes de gouvernement dans une Esquisse d'un système d'institutions politiques qui semble répondre aux besoins réels du peuple belge, adressée à MM. les Membres du Congrès National (s. 1. n. d., in-8°, 8 pages à 2 colonnes).
Homme modéré, tolérant et affable (Dans La Belgique contemporaine (Mons, 1881), Louis Hymans rapporte (p. 97) qu'on disait couramment de lui qu'il était l'homme le plus aimable et le plus laid du royaume »), il eut ce mot qui le peint tout entier, lorsque fut discutée la question dynastique (novembre 1830) : « Excluons les Nassau, mais ne les insultons pas ». Beaucoup moins avancé de tendances que son cousin sous-germain, le vicomte Charles-Ghislain, il défendait la caste des grands propriétaires fonciers, « premier soutien et vrai nourricier de l'État » (discours du 14 décembre) et aurait voulu que le Sénat fût nommé à vie par le souverain.
En janvier 1831, le Comité diplomatique du Gouvernement Provisoire l'adjoignit à son président Sylvain van de Weyer, comme commissaire délégué à la Conférence de Londres. Le 6 janvier, les deux diplomates remettaient aux représentants des Puissances une note du Gouvernement Provisoire, réclamant pour les Belges la possession de la Flandre des États, du Limbourg et du Luxembourg. Le même jour, le vicomte Charles-Hippolyte rédigeait à leur intention un « Mémoire sur la réunion à la Belgique de la Flandre hollandaise, dans lequel il défendait avec ardeur les revendications des Belges.
Charles-Hippolyte Vilain XIIII était " Nemourien ", Selon lui, la France était notre seul appui contre Guillaume, la Sainte-Alliance, l'Angleterre et les " hordes du Nord ! " (2 février 1831). Cependant, sa modération naturelle l'avait tenu éloigné des membres les plus combatifs du parti français. Aussi ne fut-il pas entraîné dans la chute de ce groupe, après l'insuccès de la " mésaventure nemourienne ". En avril, nous le retrouvons commissaire extraordinaire à Londres, chargé, avec quelques collègues du Congrès, de pressentir les intentions du prince Léopold de Saxe-Cobourg. Entièrement rallié aux vues si personnelles et avisées de Joseph Lebeau, il entretient avec ce ministre une correspondance suivie. Le 25 mai, il figure au nombre des nonante-cinq députés qui proposent l'élection du prince Léopold. Le 4 juin, on le retrouve parmi les dix délégués choisis par le Congrès pour notifier an prince son élection. Le 6 juillet, enfin, il recommande à l'Assemblée nationale d'accepter les XVIII articles, plutôt que de risquer une guerre ou d' "ensevelir le nom belge dans le grand nom français".
De 1831 à 1839, le vicomte Vilain XIIII représenta à la Chambre l'arrondissement de Termonde. Tout en étant de nuance politique moins accusée que Lebeau, Devaux ou Charles Rogier, il participa à la fondation du Mémorial belge, journal libéral doctrinaire, partisan, à l'extérieur, des transactions et, à l'intérieur, de la prépondérance du pouvoir législatif. En 1832, il publia un « Coup d' œil sur les inondations des Flandres » (Bruxelles, in-8°, 51 pages), étude dans laquelle il déplorait amèrement la perte de la Flandre des États et énumérait les tracasseries des autorités hollandaises, contrariant par des mesures administratives l'écoulement excédent des eaux pluviales des Flandres vers ['Escaut.
En 1840, Charles-Hippolyte Vilain XIIII fut accrédité près les cours de Sardaigne et de Toscane comme chargé d'affaires, puis comme ministre résident. Il habita Turin jusqu'en 1848, se faisant apprécier par son caractère amène et sa distinction naturelle. Le 19 août 1841, il avait épousé, à Gand, la baronne Sidonie-Marie-Colette-Charlotte du Bois, dite van den Bossche (née et morte à Gand, 5 ou 7 avril 1806-1er décembre 1853). Cette même année, il publiait une nouvelle édition du « Mémoire su les moyens de corriger les malfaiteurs», de son grand-père, le vicomte Jean-Jacques-Philippe Vilain XIIII (Bruxelles, Meline, Caus et Cie, in-8°, 391 pages). En même temps, cet homme cultivé, associé honoraire de l'Académie des sciences et des belles-lettres de Naples, s'intéressait aux problèmes d'archéologie et aux fouilles de Pompéi.
En 1843, le vicomte Vilain XIIII publiait des Essais poétiques (Bruxelles, Meline, Caus et Cie, in-8°, 220 pages). Ces Essais, de même qu'un recueil intitulé : « Mes loisirs poétiques » (paru après la mort de l'auteur ; Gand, Vanderpoorten, 1874, in-8°, 152 pages) sont de « libres imitations » de vieilles fables et d ballades flamandes, révélées au public par Hoffmann von Fallersleben dans ses Horae Belgicae et expliquées à l'auteur par Jan-Frans Willems. La critique voulut bien retrouver dans ces Essais un doux parfum de naïveté.
En 1848, Charles-Hippolyte Vilain XIIII renonçait à la carrière diplomatique et redevenait bourgmestre de Wetteren, fonction qu'il occupa jusqu'à son décès. Le 4 janvier 1856, il obtenait reconnaissance de noblesse, avec concession du titre de vicomte. Le 16 juin (ou le 4 octobre ?) 1856, il épousait la baronne Léontine de Wal (née à Namur, le 20 octobre 1822), dont il eut deux fils : Adrien (né en 1861) et Maximilien (né en 1864). Il mourut à Bruxelles, en son hôtel du Quartier-Léopold, le 19 mars 1873.