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Vervoort Désiré (1810-1886)

Portrait de Vervoort Désiré

Vervoort Désiré, Jean, Léon libéral

né en 1810 à Anvers décédé en 1886 à Watermael-Boisfort

Représentant entre 1854 et 1863, élu par l'arrondissement de Anvers

Biographie

(BOCHART E., Biographie des membres des deux chambres législatives, Bruxelles, Périchon, 1858, folio 106)

VERVOORT, Désiré-Jean-Léon,

Commandeur de l'ordre des saints Maurice et Lazare,

Né à Anvers, le 11 avril 1810,

Représentant, élu par l’arrondissement d’Anvers,

Ancien élève de l'Université de Liége, M. Vervoort entra au barreau de Bruxelles en 1837, et y fit de remarquables débuts comme orateur ; profondément versé dans la jurisprudence criminelle, il obtint en 1840, après cassation de premiers arrêts, l'acquittement de deux condamnés à mort. Chargé avec M. Chaix-d'Est-Ange, bâtonnier de l'Ordre des avocats de Paris, de défendre, devant la cour d'assises du Brabant, Édouard de Caumartin, accusé d'homicide volontaire sur la personne de M. Sirey, il prit la parole après maître Chaix-d'Est-Ange, et, par la force de son argumentation, par la lucidité de ses développements, il eut l'insigne honneur de briller à côté de son illustre confrère. Édouard de Caumartin fut rendu à la liberté.

Dès ce moment, la carrière du barreau n'offrit plus à M. Vervoort qu'une série de travaux de premier ordre, toujours couronnés d'éclatants succès.

Le parti libéral à Bruxelles et à Anvers appela bientôt M. Vervoort sur le terrain de la politique, et, sans avoir brigué de candidature, l'honorable Avocat fut proclamé par les électeurs de ces deux villes candidat provisoire au scrutin de juin 1854. M. Vervoort opta pour la candidature qui lui était présentée par sa ville natale, et son nom sortit vainqueur de l'urne anversoise.

M. Vervoort fit son premier discours à la Chambre des représentants dans la séance du 3 février 1855, contre le projet de loi ayant pour objet l'interprétation de l'article 13 du décret sur la presse. Le 28 du même mois, il protesta énergiquement contre des paroles injurieuses adressées à l'armée belge par lord Derby, dans la Chambre des Communes, et il proposa à ses collègues de s'associer à la manifestation faite, la veille, par le Sénat. On sait comment l'honorable général Renard, soutenu par nos représentants, a vengé notre armée des paroles imprudentes échappées à l'homme d'Etat britannique.

La session 1855-1856 trouva M. Vervoort l'un des premiers sur la brèche. Le 20 novembre, il prend la parole dans la discussion de l'adresse. Le 14 février 1856, il expose, à propos de l'Institut commercial d'Anvers, les idées les plus sages sur la nécessité de développer dans le pays l'instruction industrielle et commerciale.

Membre d'une Commission spéciale chargée d'examiner les amendements proposés lors de l'importante discussion de la loi sur les extraditions, il émet longuement son opinion sur les franchises de l'hospitalité belge.

Le grave débat sur la liberté de l'enseignement supérieur fournit à l'honorable M. Vervoort l'occasion de combattre la routine, et de restituer au haut enseignement la place qui lui appartient en vertu de la Constitution et de la saine logique des nations.

Le 28 avril 1857, le courageux député anversois répond au discours de M. le comte de Liedekerke sur la loi des établissements de bienfaisance ; il examine la jurisprudence de la cour de cassation, et s'efforce de démontrer que tous les caractères de la mainmorte et de la personnification civile se rencontrent dans les fondations que le projet de loi veut consacrer.

Le 26 mai 1858, veille de l'ajournement de la Chambre, il résume tous les griefs de la gauche, et, répondant au Ministre, il le conjure de retirer la loi.

Le Parlement est dissous. Le 10 décembre, M. Vervoort est réélu député d'Anvers. Trois jours après, la Société du Cercle artistique et littéraire de Bruxelles l'élit président par acclamation, en place de M. Rogier que le Roi vient de charger du ministère de l'intérieur.

La session de 1858-1859 s'ouvre par la discussion d'un vaste projet de travaux publics. Membre de la section centrale, M. Vervoort, à la séance du 28 juillet, combat l'article premier relatif aux fortifications d'Anvers. Dans une brillante improvisation, qui le place aux premiers rangs des orateurs de la Chambre, l'honorable Député demande l'ajournement de la loi « parce qu’il lui donne l’espoir de la conciliation des divers intérêts, et qu’il présente le moyen de conjurer les dangers redoutés par tous les adversaires du projet. »

Le scrutin lui donne gain de cause, et l’article premier est rejeté par 53 voix contre 9, et 9 abstentions.

L’honorable M. Vervoort, malgré son opposition au gouvernement dans une question toute spéciale, n’en est pas moins un des fermes appuis du ministère Rogier, qui représente ses opinions politiques.


(Extrait de : F. REMY, dans Biographie nationale de Belgique, supplément t. X, 1973, col. 807-809)

VERVOORT (Désiré-Jean-Léon), avocat et homme politique, né à Anvers le avril 1810, décédé à Boitsfort (Bruxelles) le 9 juillet 1886.

Issu d'une famille de commerçants, Vervoort fit des études de droit, qu'il termina à l'université de Liège en 1834, puis séjourna quelque temps à Paris, où il fut stagiaire du célèbre avocat parisien Chaix d'Est-Ange. Revenu en Belgique, il s'inscrivit au barreau de Bruxelles où i} ne tarda pas à acquérir rapidement une brillante situation, qu'il devait tant à son talent d'orateur qu'à ses qualités de droiture et d'élévation de pensée. Il fut, à différentes reprises, avocat de cour d'assises et s'y distingua par ses plaidoiries. Plusieurs fois bâtonnier de l'Ordre des avocats, il présida en cette qualité la réunion internationale et le grand banquet de Barreau au Palais des Beaux-Arts en 1884. Dans le but d'établir des relations croissantes de confraternité entre les barreaux belges et étrangers, il entretint une vaste correspondance avec les différents barreaux du monde entier. Il fut aussi membre du Conseil de discipline des avocats pendant près de vingt-cinq ans.

Comme homme politique, Vervoort fut membre de la Chambre des représentants de 1854 à 1863. Il y siégea, comme député d'Anvers, au sein de la gauche libérale et prit part aux discussions relatives au développement de l'Institut commercial, à l'augmentation du personnel des tribunaux, à la loi sur la charité, à la grande ceinture de la ville d'Anvers, qui allait permettre à celle-ci de s'étendre et de prospérer. Vice-président de la Chambre en 1859, il en fut le président de 1860 à 1863, fonction qu'il exerça avec beaucoup de tact et de dévouement.

Vervoort eut encore d'autres activités. Il fut un des fondateurs de l'Association internationale pour le Progrès des Sciences sociales, dont les congrès eurent un grand retentissement en Belgique et à l'étranger, ainsi qu'un des initiateurs de l'Exposition internationale et du Congrès d'Hygiène et de Sauvetage tenu en 1876.

Esprit fin et distingué, cultivant personnellement, non sans talent, la peinture, il fut élu par le Cercle artistique et littéraire de Bruxelles à plusieurs reprises comme président, puis comme président d'honneur. De 1859 à sa mort, il fut membre du Conseil d'administration de la Bibliothèque Royale. Ayant exercé sa profession avec grand éclat, il fut enseveli dans sa toge d'avocat.

Vervoort n'a pas beaucoup publié. Outre ses discours politiques reproduits dans les Annates parlementaires, il prononça, avec d'autres, l'éloge funèbre de Pierre-Théodore Verhaegen le 10 décembre 1862. Ces éloges furent réunis dans une brochure intitulée : Pierre-Théodore Verhaegen (Bruxelles-Leipzig, 1862). On y ajoutera un Extrait du rapport présenté à l’assemblée générale du Cercle artistique et littéraire de Bruxelles, par son président M. Vervoort dans sa séance du 27 avril 1879 et résolutions votées par l'assemblée (Bruxelles, 1880, 19 pages).