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Van Renynghe Charles (1803-1871)

Portrait de Van Renynghe Charles

Van Renynghe Charles, Louis, Cornil catholique

né en 1803 à Poperinge décédé en 1871 à Poperinge

Représentant entre 1847 et 1871, élu par l'arrondissement de Ypres

Biographie

(BOCHART E., Biographie des membres des deux chambres législatives, session 1857-1858, Bruxelles, Périchon, 1858, folio 105)

VAN RENYNGHE Charles-Louis-Cornil,

Né à Poperinghe, le 4 novembre 1803,

Représentant, élu par l’arrondissement d’Ypres

M. Van Renynghe, issu d'une des familles les plus honorables de Poperinghe, a fait ses études universitaires à Gand, et y a obtenu en 1826 le diplôme de docteur en droit.

Quoiqu'il eût été nommé, par le gouvernement des Pays-Bas, capitaine de la grde communale, il ne s'en dévoua pas moins tout entier à la conquête de notre nationalité, et vint à Bruxelles, en 1830, porteur d'un don de trois mille francs, offert par ses concitoyens en faveur des Bblessés de septembre.

Nommé alors lieutenant-colonel commandant la garde civique du canton de Poperinghe, il répondit noblement à l'appel de la patrie en danger, et conduisit ses frères d'armes à la défense de la frontière.

Après que le calme fut rétabli, M. Van Renynghe ne cessa de s'occuper des affaires communales. Echevin depuis 1830, il dut aux suffrages de ses concitoyens l'honneur de siéger comme bourgmestre en 1833, et fut toujours maintenu dans ces fonctions par arrêté royal, depuis les changements apportés par la loi de 1836 au mode de nomination des bourgmestres.

Un autre honneur civique était réservé à M. Van Renynghe en 1836, il entra au conseil provincial de la Flandre occidentale. Pendant les onze années qu'il fit partie de ce conseil, il se distingua par son esprit d'ordre et de fermeté, et par sa connaissance exacte des besoins et des intérêts de la province.

En 1847, le mandat de représentant lui fut déféré par les électeurs de l'arrondissement d'Ypres : c'était la digne et juste récompense de ses nombreux services.

L'honorable M. Van Renynghe a en effet largement contribué à doter sa ville natale d'institutions essentiellement utiles. C'est sous son administration qu'ont été érigées l'école primaire communale, l'École moyenne patronnée par la ville, l'académie de dessin et d'architecture ; c'est à ses soins qu'est due l'organisation du corps des Sapeurs-pompiers. Il a, par ses efforts incessants, obtenu pour ses concitoyens de nouvelles routes, un chemin de fer, et l'intervention du gouvernement dans la restauration des monuments, qu'un plus long abandon, faute de ressources suffisantes, exposait à une ruine certaine.

Depuis un grand nombre d'années, M. Van Renynghe est suppléant à la jstice de paix du canton de Poperinghe, membre de la commission provinciale d'agriculture de la Flandre occidentale, vice-président du sixième district agricole de la même province, et président de la société d'agriculture et d'horticulture de la ville qu'il administre.

Si, dans ces diverses positions, M. Van Renynghe a su se rendre éminemment utile, nous pouvons dire aussi que, comme représentant, l'honorable membre a été fidèle aux paroles de modération qu'il a prononcées à son entrée à la Chambre :

« Messieurs, j'ai écouté avec une vive satisfaction les judicieuses paroles prononcées, dans la séance du 16, par l'honorable M. De Decker. Les pensées que cet orateur a si bien exprimées, sont les miennes, je les partage entièrement.

« Le Ministère a fait un appel aux hommes modérés ; je me fais gloire d'avoir toujours été un de ces hommes. « Aussi ne suis-je venu dans cette Chambre avec aucune idée d'hostilité préconçue, ni d'opposition systématique.

« Je sais gré au ministère des mesures qu’il a prises dans l’intérêt de l’agriculture, et de celles, plus importantes encore, qu’il se propose de prendre dans l’intérêt des classes pauvres de nos Flandres, si malheureuses.

« Partisan sincère de toutes les libertés, mais principalement de la plus précieuse de toutes, la liberté des cultes, j’ai vu avec peine un conflit s’élevé entre le nouveau cabinet et le magnanime pontife qui dirige si noblement les destinées de l’Eglise. Je fais des vœux pour que le ministère sorte le plus tôt possible de cette position critique.

« Je suis fâche d'être contraint de blâmer ces destitutions politiques par lesquelles le cabinet a cru devoir inaugurer son règne.

« Je n'en voterai pas moins l'adresse, en me réservant, toutefois, bien formellement l'indépendance complète de mes votes ultérieurs sur les lois que le ministère pourrait nous proposer. Pour ce moment, il me suffit qu'il ait promis de mettre dans tous ses actes cette modération et cette tolérance que réclament l'esprit essentiellement pacifique de notre pays et l'esprit essentiellement libéral de nos institutions. »

Partisan sincère de tous les droits que nous tenons de la Constitution, défenseur de l’agriculture, de la liberté de l’enseignement, de celle des cultes, et de tous les intérêts spéciaux qu’il représente, l’honorable M. Van Renynghe, qui appartient au parti conservateur, s’est acquis, dans sa longue et laborieuse carrière, des droits incontestables à l’estime publique.


(Extrait du Journal de Bruxelles, du 6 juillet 1871)

La villa da Poperinghe vient de faire une perte irréparable dans la personne de son premier magistrat, M ? Ch. Van Renynghe, bourgmestre, membre de la Chambre des représentants, membre de la commission provinciale d’agriculture, chevalier de l’ordre de Léopold.

M. Ch. Van Renynghe était né à Poperinghe, le 4 novembre 1803. Il fit ses études à l’université de Gand, où il reçut son diplôme d’avocat en 1823, à l’âge de 20 ans.

De retour dans sa ville natale, M. Ch. Van Renynghe ne tarda pas à occuper les plus hautes fonctions auxquelles l’appelaient et ses talents reconnus, ses éminentes qualités et la confiance de ses concitoyens. Déjà, en 1833, à l’âge de trente ans, il fut nommé bourgmestre. En 1847 il fut élu membre de la Chambre des représentants, poste qu’il a presque constamment occupé jusqu’à sa mort.

Magistrat intègre et éclairé, ami sûr et dévoué, attaché de cœur et d’âme aux grands principes conservateurs, on peut dire que toute sa vie a été consacrée au bonheur de ses concitoyens : toute sa carrière n’a été qu’un dévouement absolu : la chose publique. C’est à lui, c’est à son administration paternelle que la ville de Poperinghe est redevable de ses embellissements. Construction de routes, embellissement des monuments, établissements d’instruction, etc., etc. tout ce que la ville de Poperinghe possède, elle le doit à son premier magistrat que la mort vient de ravir à son affection, et dont la perte constitue un malheur public pour la ville de Poperinghe.