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Van Overloop Isidore (1814-1878)

Van Overloop Isidore, Eugène, Jean catholique

né en 1814 à Vilvorde décédé en 1878 à Schaerbeck

Représentant entre 1852 et 1874, élu par l'arrondissement de Sant-Nicolas

Biographie

(E. BOCHART, Biographies des membres des deux chambres législatives, Session 1857-1858, Bruxelles, M. Périchon, 1858, folio n°103)

VAN OVERLOOP Eugène-Jean-Isidore

Chevalier de l’Ordre Léopold

Né à Vilvorde, le 12 septembre 1814,

Représentant, élu par l’arrondissement de Saint-Nicolas

M. Van Overloop suivit d'abord les cours de l'université de Gand, et vint terminer ses études à l'université libre de Bruxelles.

Docteur en droit le 8 septembre 1837, il fut inscrit au tableau des avocats à la cour d'appel de Bruxelles le 4 novembre 1841.

Son élocution facile et ses connaissances positives le firent distinguer parmi les membres du jeune barreau.

La confiance du gouvernement vint bientôt honorer les travaux du jurisconsulte : M. Van Overloop fut nommé avocat du ministère des affaires étrangères.

En 1849, les électeurs du canton de Vilvorde l'appelèrent au conseil provincial du Brabant.

C'était un premier pas vers le Parlement le nouveau conseiller avait pour lui la science puisée aux bonnes sources, et cette infatigable activité de nature qui ne lui permettait pas de s'arrêter dans la voie du travail et du progrès.

M. Van Overloop s'était occupé avec persévérance de questions administratives ; il avait fait preuve de talent et de zèle pour les intérêts publics, et déclaré ouvertement ses opinions conservatrices : les électeurs de l'arrondissement de Saint-Nicolas le choisirent pour leur mandataire.

Le 8 juin 1852, au renouvellement de la moitié de la Chambre, M. Van Overloop fut élu représentant.

La proposition Landeloos fournit à l'honorable Député l'occasion de s'exprimer nettement sur la force armée du pays.

A la séance du 8 août 1853, il demanda, par motion d'ordre, la réorganisation de l'armée sur un pied respectable, avec des cadres pour cent mille hommes, et il finit en ce termes :

« Aujourd’hui, notre armée est dans un tel état numérique – je n’hésite pas à le dire – que si une crise de guerre venait à éclater, nos braves soldats n’auraient que la chance d’une mort honorable en défendant le territoire national. »

A la session 1853-1854, il prit une part active à la loi sur les brevets d'invention ; et, constant dans ses principes sur la nécessité d'une défense énergique du pays, il soutint la demande d'un crédit extraordinaire de 1,736,000 francs au département de la Guerre.

A la session suivante, de graves débats eurent lieu dans la Chambre au sujet de l'arrêté du 18 avril 1855, complément de celui du 24 mai 1838, en relation avec la loi sur les pensions militaires.

Cet arrêté du 18 avril, qui fixait à l'âge de cinquante-cinq ans la mise à la retraite des officiers, fut vivement critiqué par l'opposition et par la presse. Le représentant de Saint-Nicolas l'appuya chaleureusement, et fut dans cette discussion l'un des plus habiles orateurs de la majorité.

L'honorable M. Van Overloop a présidé pendant plusieurs années la commission permanente des naturalisations, et est intervenu en séance publique dans les plus importantes questions de droit national, notamment dans les débats sur les denrées alimentaires et dans la solennelle discussion du projet de loi sur les établissements de bienfaisance.

On n'a pas oublié au barreau sa brillante plaidoirie pour la liberté des quêtes à domicile au profit des pauvres. Cette thèse, à laquelle se rallient aujourd'hui beaucoup de bons esprits, eut pour premier défenseur M. l'avocat Van Overloop devant la justice de paix de Saint-Josse-ten-Noode.

Le 6 juin 1856, l'honorable représentant a reçu la croix de chevalier de l'Ordre Léopold, récompense de ses services publics.

Aux élections générales, par suite de la dissolution de la Chambre, le 10 décembre 1857, M. Van Overloop, resté fidèle à ses opinions, a vu renouveler son mandat populaire par l'arrondissement de Saint-Nicolas.


(Extrait du Journal de Bruxelles, du 26 novembre 1878)

Nécrologie.

Dimanche, vers deux heures après-midi, notre ami, Isidore van Overloop, sénateur pour Saint-Nicolas, a rendu le dernier soupir. Il est mort dans la maison du général Eenens, où le mal suprême était venu l'assaillir il y a aujourd'hui huit jours. à l'issue de la séance du Sénat. Sa fin a été chrétienne comme l'avait été toute sa vie.

Isidore van Overloop, né à Vilvorde, en 1814, appartenait à la génération qui succéda immédiatement à celle de 1830. Successivement avocat à la cour d'appel de Bruxelles, conseiller provincial, membre de la Chambre des représentants et sénateur, il ne sépara jamais dans son cœur la cause de la patrie de celle de l'Eglise. Au barreau il fut à Bruxelles l'avocat des ordres religieux ; au Parlement il manifesta toujours son patriotique attachement aux traditions politiques de son pays. Il était très instruit et a prouvé son instruction dans diverses publications, dont la plus importante ne porte pas son nom. Nous vouions parler de l'excellent résumé qu'il a donné des motifs de la Constitution belge, œuvre considérable, à laquelle il travailla longtemps et avec amour.

Devenu possesseur d'une fortune patrimoniale assez ronde, il consacra avec un absolu désintéressement les vingt dernières années de sa vie au service au pays. Sa maison hospitalière de la rue de Bodenbroeck et sa Villa de Mendonck étaient ouvertes à ses nombreux amis et aux artistes et écrivains qu'il aimait d'attirer chez lui. Son affabilité était égale à son intelligence. Le Sénat perd en Isidore Van Overloop l'un de ses membres les plus distingués, et nous regretterons longtemps le départ de l'homme d'élite et de l'homme de coeur, et de cet intelligent citoyen qui nous faisait si souvent l'aumône de ses conseils éclairés. Hare pia anima !