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Van Hoorde Emile (1835-1901)

Portrait de Van Hoorde Emile

Van Hoorde Emile, Antoine, Marie catholique

né en 1835 à Bruxelles décédé en 1901 à Bruxelles

Représentant entre 1863 et 1898, élu par l'arrondissement de Bastogne

Biographie

(Extrait du Journal de Bruxelles du 22 juin 1901)

M. le sénateur Van Hoorde est décédé vendredi matin, à neuf heures et demie, en son hôtel de la rue d'Assaut.

Depuis longtemps M. Van Hoorde était souffrant, mais ce matin encore les médecins ne prévoyaient pas aussi proche l'issue fatale. Comme l'état du malade paraissait néanmoins s'empirer, on fit quérir un vicaire de Sainte-Gudule, qui administra au regretté sénateur les derniers sacrements. Il mourut une heure après avoir reçu l'extrême-onction.

Il était entouré à son lit de mort de sa famille ; le président de la Chambre, M. de Sadeleer, son beau-fils l'assistait à ses derniers moments. Mme de Sadeleer, qui se trouve à Carlsbad, a été prévenue immédiatement par dépêche. Un télégramme a été adressé aussi aux nombreux amis que le défunt compte à Bastogne.

Dans son testament, M. Van Hoorde demande à être enterré très modestement : il refuse le concours de la troupe et son désir est que l'on n'envoie à ses obsèques ni fleurs ni couronnes et qu'il ne soit pas prononcé de discours.

Les funérailles auront lieu jeudi prochain ; le service funèbre sera célébré à 11 heures en la collégiale des SS. Michel et Gudule.

Quelques personnalités du monde bruxellois qui ont appris dans la journée la triste nouvelle sont allées s'inscrire déjà à l'hôtel de la rue d'Assaut.

Nous présentons à la famille du regretté sénateur catholique défunt, et en particulier à M. de Sadeleer, l'expression de ses condoléances émues.

NOTES BIOGRAPHIQUES.

Avocat à la cour d'appel de Bruxelles, M. Emile Van Hoorde fut élu pour la première fois à la Chambre par l'arrondissement de Bastogne le 9 juin 1863, en remplacement de M. Constant, d'Hoffschmidt, ancien ministre des affaires étrangères. Cette première élection fut contestée, mais l'enquête qui suivit ne fit que confirmer les résultats du scrutin et les pouvoirs de M. Van Hoorde furent validés. Depuis cette époque et à part une interruption de deux ans - 1868-1870 - M. Van Hoorde ne cessa de représenter à la Chambre jusqu’en mai 1898 l'arrondissement de Bastogne où il jouissait d'une grande popularité. En 1888, ses électeurs et les nombreux amis qu’il comptait à la Chambre se réunirent au Petit Séminaire de Bastogne pour fêter son jubilé de vingt-cinq ans de parlementarisme. Ce fut une fête qu'avaient vouée leur digne représentant les fidèles catholiques de l'arrondissement de Bastogne. De nombreux orateurs retracèrent alors la carrière si bien remplie de M. Van Hoorde et révélèrent, sur le rôle de cet homme modeste et bon, des détails qui le grandirent dans l'esprit de tous : on a appris que, en ces vingt-cinq années, M. Van Hoorde n'avait jamais laissé sans réponse une seule des lettres que lui adressaient ses électeurs et le chiffre des autographes de l'honorable député, répandus dans le seul arrondissement de Bastogne, dépassait trente mille dès cette époque. Ses électeurs le consultaient comme on consulte un ami ; représentant d'un arrondissement essentiellement agricole, il connaissait les besoins de ces populations, les initiait sur les soins à donner à leurs terres, les renseignait, mieux que les journaux d'alors, sur les prix des céréales, s'interposait volontiers pour leur faire conclure des marchés favorables et, dans les mille circonstances difficiles de la vie c'est à lui qu'on avait recours, fructueusement toujours. Cet « ami du peuple » - c'est le titre qu'on se plut à lui décerner le jour de cette fête qui laissa d'inoubliables souvenirs dans son arrondissement - ne croyait pas se diminuer en jouant ce rôle si ingrat et il rendit certes ainsi plus de services à ses électeurs que beaucoup de démocrates grandiloquents qui s'apitoient sans cesse sur les misères du pauvre peuple et qui ne paient jamais ni de leur personne ni de leur bourse...

Ce n’est pas à dire cependant que M. Van Hoorde, eût à la Chambre un rôle effacé. S'il n’y prononça que de rares discours, c'est qu'il connaissait la valeur des paroles et qu'il savait la différencier de la valeur des actes ; mais en toutes les matières agricoles ses collègues le consultaient volontiers et dans les groupes où se discutaient les intérêts des petits cultivateurs, ses avis étaient tenus en particulière considération.

M. Van Hoorde fut nommé sénateur provincial le 31 mai 1898 et il fut réélu le 9 juin 1900.