Soenens Gustave, Jean catholique
né en 1829 à Courtrai décédé en 1899 à Bruges
Représentant en 1864, élu par l'arrondissement de Bruges(BERGMANS P, dans Biographie nationale de Belgique, Bruxelles, Académie royale de Belgique, t. 23, col. 94-95)
SOENENS (Gustave-Jean), avocat, homme politique, né à Courtrai, le 23 janvier 1829, mort à Bruges, le 25 décembre 1899. Il fit ses études à l'université de Louvain et fut reçu docteur en droit à l'âge de 22 ans. Inscrit le 21 août 1851 au barreau de Bruges, il ne tarda pas à acquérir une juste réputation, consacrée par ses confrères, qui le nommèrent bâtonnier de l'ordre en 1879-1880 et 1880-1881.
Catholique convaincu, formé à l'école combative de Montalembert, il s'attacha à la défense des intérêts de l'Eglise. A la suite du discours de Leopold Ier, en 1861, relatif à des projets de réforme de la législation du culte, il publia un ouvrage important : Des fabriques d'église et de la liberté de l'Eglise catholique, suivi d'un examen des réformes de la législation du culte en Belgique (Louvain, C.-J. Ponteyn, 1862 ; in-8°). Soenens, qui possédait la confiance de l'évoque de Bruges, Mgr Malou, et qui s'était fait remarquer au Congrès de Malines de 1863, fut choisi pour participer à la lutte électorale que son parti engagea cette année. Aux élections législatives du 9 juin, il enleva son siège à une illustration du parti libéral, Paul Devaux ; il contribua ainsi à accentuer la crise politique qui agita la Belgique pendant plus d'une année, et se termina par les nouvelles élections du 11 août 1864, où les libéraux reconquirent une majorité suffisante, grâce notamment au revirement des électeurs brugeois. Pendant sa courte carrière parlementaire, bornée à ce seul épisode, Soenens prit part à la discussion sur la politique générale des partis et attaqua violemment Bara.
Rendu au barreau, il continua longtemps à y pratiquer, plaidant notamment d'importantes affaires relatives à des fondations religieuses, dont plusieurs firent l'objet de mémoires imprimés, tels le Mémoire en cause de la fabrique de l'église de Notre-Dame de Bruges contre le bureau de bienfaisance de Bruges (Bruges, E. Gailliard, 1867 ; in-4°) et le Mémoire pour servir aux plaidoiries dans la cause de la fondation Van Zuutpeene-de la Motte contre la ville d'Ypres (Bruges, E. Gailliard, 1869-1870) ; in-4°). Nommé membre du bureau de bienfaisance en 1876, il fut appelé à en prendre la présidence en 1880, ce qui lui valut aussi la présidence de la commission du mont-de-piété ; dans cette double fonction, il fit preuve d'un dévouement et d'une prudence remarquables.
Créé camérier de cape et d'épée par le pape Léon XIII, il était officier de l'Ordre de Leopold. De son mariage avec Justine Bosschaert, il eut un fils, qui entra dans les ordres et fut secrétaire de l'évêché de Bruges.