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Snoy Charles (1823-1908)

Portrait de Snoy Charles

Snoy Charles, Marie, Ghislain catholique

né en 1823 à Tamines décédé en 1908 à Grasse (France)

Représentant entre 1857 et 1876, élu par l'arrondissement de Nivelles

Biographie

(Extrait du Journal de Bruxelles, du 24 février 1908)

Jeudi soir est décédé, à l’âge de 85 ans, M. le baron Charles Snoy, ancien questeur de la Chambre des représentants, oncle de l’honorable barn Snoy, député actuel de Nivelles.

Le vénérable défunt jouissait dans la haute société bruxelloise d’une légitime considération. Dans l’arrondissement de Nivelles, dont il représenta jais de longues années et sans rivalité possible les intérêts à la Chambre, le baron Charles Snoy était en possession d’une popularité du meilleur aloi.

Le baron Snoy était né à Tamise le 18 mai 1823. Il avait été membre du conseil provncial du Brabant. En 1857 il fut élu député de Nivelles en remplacement du comte Félix de Mérode, mais il ne conserva son mandat que quelques mois. Réélu en 1860, il devint secrétaire de la Chambre, où il rentra en 1870 après une interruption de deux ans, et fut nommé questeur. En 1876 il quitta définitivement la vie politique.


(Extrait de Vincent DUJARDIN - Michel DUMOULIN, Jean-Charles Snoy : Homme dans la Cité, artisan de l’Europe 1907-1991, Bruxelles, Le Cri, 1910)

Charles Snoy (1823-1908)

D'opinion plutôt libérale, Charles milite dans les rangs catholiques à cause de l'anticléricalisme virulent qui se déclenche dans les années 1850. En février 1857, suite au décès du comte de Mérode, il est élu à la Chambre pour achever le mandat de ce dernier. Au mois de décembre suivant, il n'est pas réélu et doit attendre l'élection d'avril 1859 pour retrouver son siège. Il l'emporte avec 1264 voix sur un total de 2464 votants. Quatre ans plus tard, il obtient 1389 suffrages sur 2712. Défait en 1868, il siège encore de 1870 à 1876. Mêlé de près à la reprise en main, en 1859, de l'éphémère quotidien L'Universel par Prosper de Haulleville dans le but de promouvoir le catholicisme libéral, il figure aussi, en 1863, parmi les fondateurs de la Banque de l'Union réunis autour du même personnage.

Cette participation au monde des affaires, sans être exceptionnelle, n'est pas courante dans la noblesse d'alors. La rente foncière demeure en effet le pilier de la fortune. Mais les fruits de la révolution industrielle qui mûrissent dans le climat de libéralisme triomphant des années 1860 aiguisent les appétits. Charles investit dans le capital d'entreprises ferroviaires et de firmes travaillant pour ce secteur et siège au conseil d'administration de plusieurs d'entre elles : S.A. de Construction de Tubize, Société du chemin de fer de Lokeren à la frontière des Pays-Bas par Zelzaete, S.A. d'Exploitati0n de chemins de fer. En outre, par le biais de la Banque de l'Union notamment, il est proche d'André Langrand-Dumonceau qui après avoir bâti un colossal empire financier catholique, se rompra le cou non sans provoquer un énorme scandale en Belgique et à l'étranger. Charles en subira un revers de fortune spectaculaire. Mais ce n'est pas tant des entreprises du « Napoléon de la Finance » que viendront ses déconvenues que de la grande crise des années 1880.

Dans le climat de crise économique qui débute à la fin des années 1870, Charles Snoy qui est notamment fort impliqué et a impliqué des membres de la famille dans les affaires du Comptoir industriel, un établissement financier établi à Charleroi et à Châtelet, doit faire face aux difficultés nées de la contestation par l'Etat de sommes dues pour la construction du chemin de fer d'Athus. Fragilisé, Charles qui est obligé, au printemps de 1883, de faire face à des versements considérables, est aux abois. En novembre, la débâcle du Comptoir dont il porte la responsabilité morale et matérielle est consommée. L'année suivante, il est contraint de réaliser le domaine de 266 hectares, situé aux confins de Wauthier-Braine et de Braine-le-Château, sur lequel il a fait construire trente ans auparavant le château de Bois de Samme. Politiquement par terre, ruiné, vieilli, sans avenir, il sera dès lors contraint de se réfugier, si on ose dire, à Clabecq dans la propriété de 186 hectares que Claire de Sayve lui a apportée en se mariant.