Simonis Alfred, Félix, Armand catholique
né en 1842 à Verviers décédé en 1931 à Verviers
Représentant entre 1870 et 1878, élu par l'arrondissement de VerviersGalerie nationale. Le sénat belge en 1894-1898, Bruxelles, Société belge de librairie, 1897, pp. 429-431)
SIMONIS, Alfred-Félix-Armand,
Sénateur catholique pour l’arrondissement de Verviers, né à Verviers, le 14 janvier 1842
Les fabriques de draps et d'étoffes de Verviers dont M. Simonis est l'un des propriétaires sont connues dans le monde entier.
D’abord conseiller provincial pour le canton de Verviers de 1868 à 1870, puis membre de la Chambre des représentants de 1870 à 1878, M. Simonis siège au Sénat depuis 1884. Il a occupé la vice-présidence du Sénat, fonctions qu'il abandonna dans la séance du 26 juillet 1892, où il fut réélu en faveur d'un membre de la minorité, qu'il désirait voir représentée au bureau en présence des graves questions révisionnistes qui allaient être soulevées et discutées.
En 1894. son concurrent libéral. M. Lejeune Vincent, passa seul au premier tour de scrutin et au second vote M. Simonis ne fut élu qu'à une petite majorité, soit 23.049 suffrages contre 21.701 accordés au candidat libéral, M. Peltzer.
M. Simonis est intervenu maintes fois dans la discussion des différents budgets, notamment de celui de l'agriculture, de l'industrie et des travaux publics, sur lequel il fit rapport dans la session de 1886-1887.
Les intérêts de son arrondissement lui tiennent tout particulièrement à cœur, il a voté contre le projet de loi relatif à l'interdiction des jeux dans les établissements publics, par suite duquel la prospérité de Spa semblait sérieusement compromise.
L'amélioration du réseau des voies ferrées et des gares de l'arrondissement de Verviers a fait spécialement l'objet de son attention et, dans la discussion du budget des chemins de fer, il a, à ce propos, obtenu gain de cause pour plus d'un fait qui laissait auparavant à désirer.
Il a aussi des subsides en faveur des syndicats agricoles de son arrondissement, ainsi que des mesures en faveur de l'industrie lainière.
Quant aux lois sociales votées depuis l'avènement du gouvernement catholique, disons que, partisan de l'insaisissabilité, mais non de l'incessibilité des salaires, il s'est abstenu au vote de la loi relative ces matières ; il s'est abstenu de même lors du vote du projet de loi concernant la réglementation du travail des femmes et des enfants, mais a voté la loi relative aux règlements d'atelier.
Lors de la révision constitutionnelle, il a déposé, avec MM. Descamps et consorts, un amendement à l'article 56 relatif au Sénat et introduisant dans la Constitution différentes catégories d'éligibles à la Chambre haute.
Au cours de la discussion du budget de la justice pour 1893, M. Simonis, en sa qualité de chef d'industrie, a protesté avec force contre l'accusation, lancée à la Chambre à l'adresse des industriels verviétois, d'opérer des soustractions de salaire et des vols au détriment des ouvriers tisserands.
M. Simonis est membre de la Commission permanente des sociétés de secours mutuels et du conseil général de la Caisse d'épargne et de retraite.
Depuis fin mai 1896, il est président de l'Association catholique de l'arrondissement de Verviers.
M. Simonis est ingénieur des arts et manufactures de l’université de Liége.
Décorations : officier de l'Ordre de Léopold, chevalier de l'Ordre François-Joseph d'Autriche, décoré de la Croix des mutualistes.
Adresse : rue du Collège, à Verviers.
(Extrait de l’Indépendance belge, du 8 avril 1931)
La mort du vicomte Simonis, ancien président du Sénat
On annonce, de Verviers, la mort du vicomte Simonis du Sénat, décédé lundi, à 1 heure du matin.
Alfred Simonis était né à Verviers, le 14 janvier 1842. A vingt et un ans, il conquit le grade d'ingénieur des arts et manufactures à l'université de Liége. En 1868 les catholiques de Verviers l’envoyaient siéger au conseil provincial de Liége. En 1870, il était élu membres de la Chambre des représentants, poste qu'il occupa jusqu’en 1878.
En 1884, il entrait au Sénat et son mandat fut renouvelé depuis à chaque élection
En 1890, ses collègues l'appelaient à la vice-présidence de la Haute Assemblée, mais il y renonça en 1892, cédant la place à M. Dupont, sénateur libéral de Liége, afin de montrer le désir de la droite d'accomplir l'œuvre de la révision avec le concours des libéraux.
En 1901, il est appelé la première vice-présidence du Sénat et le 28 août il succède au fauteuil présidentiel au comte de Mérode.
Le 10 mai de cette même année, le roi l'avait créé vicomte en récompense des éminents services rendus au pays.
En 1911, ayant dû subir l'opération de la cataracte, il renonce à la présidence du Sénat et, en 1921, à la veille des élections, il décline le renouvellement de son mandat de sénateur, confié par l’Association catholique de Verviers à son fils, le vicomte André Simonis, qui le remplit depuis.
Le vicomte Simonis avait reçu les plus hautes distinctions belges et étrangères.
(Extrait du Soir du 8 avril 1931)
Mort du vicomte Alfred Simonis
Le vicomte Alfred Simonis, ancien président du Sénat et l'une des personnalités les plus en vue du monde industriel verviétois, vient de mourir, à l'âge de 89 ans.
Elu député en 1870, il siégea sur les bancs de la Droite jusqu'en 1878 et fut élu sénateur en 1884. Nommé vice-président de la Haute-Assemblée, en 1890, il devint président, le 28 août 1908, en remplacement du comte de Mérode.
Le Roi lui conféra, la même année, le titre de vicomte, en récompense des services éminents qu'il rendit au pays, tant dans l'industrie que dans la politique.
En 1911, le vicomte Alfred Simonis quitta, pour des raisons de santé, la présidence, mais demeura sénateur, pour n'abandonner con mandat qu'après la guerre. confiant à son fils André le soin de représenter les catholiques verviétois dans la Haute-Assemblée.
Le défunt avait longtemps présidé l'Association catholique de l'arrondissement de Verviers. Il fut aussi un homme d'œuvres dont l'activité se manifesta dans de nombreuses associations philanthropiques.
(Extrait de : J.L. DE PAEPE – Ch. RAINDORF-GERARD, Le Parlement belge 1831-1894. Données biographiques, Bruxelles, Commission de la biographie nationale, 1996, p. 508-509)
Ingénieur civil des arts et manufactures de l’université de l’Etat de Liège (1863)
Ingénieur industriel, copropriétaire de la fabrique de draps et d’étoffes de laine « Iwan Simonis » à Verviers (1865) : consul d’Argentine à Verviers (1899-1903)
Conseiller provincial de Liège (1868-1870)
Sénateur pour l’arrondissement de Verviers (1884-1919), vice-président (1890-1892, 1901-1908) et président (1908-1911) de cette assemblée
Administrateur des sociétés suivantes :
Membre du conseil général de la CGER (1873-1921)
S.A. verviétoise pour la construction de machines (1879)
S.A. La Lumière (1885, 1890, 1905-1913), puis président (1914-1927)
Fabrique nationale d’armes de guerre (1894-1896)
Président de la compagnie austro-belge de Pétrole (1898-1899)
Compagnie internationale pour la commerce et l’industrie, puis Banque d’Outremet (1899-1924)
Tramways verviétois (1905-1906), puis président (1907-1926)
Mines et fonderies de plomb et de zinc de Stolberg et de Westphalie (1907)
Président de la société d’électricité de l’Est de la Belgique (1911-1928)
Cofondateur de la Banque populaire de Verviers