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Savart Victor (1803-1862)

Portrait de Savart Victor

Savart Victor, Charles, Marie libéral

né en 1803 à Tournai décédé en 1862 à Bruxelles

Représentant entre 1857 et 1862, élu par l'arrondissement de Tournai

Biographie

(DISCAILLES E., Victor Savart (1803-1862), dans Revue tournaisienne. Histoire, archéologie, art, folklore, Tournai, Casterman, 1911, t. 7, pp. 193-196)

Savart (V.-Ch.-M.-Jul.-Cés.), né à Tournai, le 31 juillet 1803 (12 thermidor an XI), mort à Bruxelles, le 22 mars 1862, était le fils de Savart Auguste, jurisconsulte qui fut député de Tournai de 1841 à 1846, et de Léopoldine-Pélagie-Jeanne-Joseph Martel.

(page 193) Les Savart étaient d'origine française, famille distinguée dans les sciences et les lettres où l'on compte notamment le général auteur du Traité des fortifications passagères, ouvrage devenu classique et adopté longtemps dans la plupart des écoles militaires de l'Europe, et le naturaliste membre de l'Institut de France. (Voir Bochart).

Victor Savart commença à l'Athénée Royal de Tournai des études humanitaires qu'il acheva au Lycée Charlemagne à Paris, Il prit ses inscriptions comme étudiant en droit à l'Université de Gand. Dans cette ville il se lia d'amitié avec le professeur et littérateur Raoul qui, après avoir enseigné la rhétorique au Collège de Meaux et à Tournai, était devenu en 1818 professeur de littérature française et d'histoire à Gand (Annuaire de l'Académie Royale de Belgique, pour l'année 1848 notice sur Raoul par Quetelet. Liber Memorialis de l'Université de Gand (en préparation) notice sur Raoul par E. Discailles.)

Raoul, qui avait quelque 30 ans de plus que Savart, et à qui le jeune homme soumettait volontiers les travaux poétiques dont il s'occupait au moins autant que des études juridiques, ne tarda pas à pénétrer tout ce qu'il y avait de talent et d'avenir dans son jeune ami. Il l'encouragea et lui donna des conseils. Il publia de lui diverses poésies dans les Annales de la Belgique qu'il dirigeait avec Lesbroussart, De Reiffenberg et de Stassart. Il eut la satisfaction de voir Savart écrire, avant que ses 20 ans fussent sonnés, les vers de Fingal, poésie épique dont sans doute peu de jeunes gens de cet âge seraient capables. Ossian, grâce à Macpherson, conservait encore vers 1825 la popularité qui, chez beaucoup d'esprits, avait été un peu de commande au temps où les La Harpe et les Bavur-Lormian, voulant faire leur cour à son adorateur Napoléon, le disaient supérieur à Homère. Mais les romantiques (le jeune Savart en était) le revendiquaient comme un aïeul. Rien d'étonnant donc qu'il se soit inspiré du barde écossais et de ses légendes dans son Fingal. De la facilité, un style qui ne manque ni de chaleur ni de coloris, de l'élégance dans la description et surtout des réminiscences d'auteurs anciens - tel un passage qui fait inévitablement songer à l'épisode virgilien, si célèbre, de Nisus et d'Euryale - avaient séduit apparemment le professeur Raoul qui ne cessait pas de prédire un bel avenir poétique à l'auteur de ces vers:

Le jour s'éteint ; la nuit sous ses épaisses voiles

Cache le front pâli des tremblantes étoiles.

Mais ce n'était par pour faire de son fils un imitateur de Lamartine que le père Savart avait envoyé Victor à l'Université. De sérieuses objurgations firent leur effet : le 24 juin 1826 le jeune homme, après avoir soutenu une thèse sur la peine de mort, obtint le diplôme de docteur en droit et retourna à Tournai où il allait se faire au barreau une réputation méritée de juriste.

Il faisait sans doute toujours des vers ; il aima la poésie toute sa vie, on le verra bien. Mais des questions graves dont la solution intéressait les amis de la justice et du droit fixèrent dès lors de préférence son attention.

Il publia, en 1828, une brochure qui eut un certain retentissement non seulement dans le monde judiciaire, mais dans tout le royaume des Pays-Bas. Le gouvernement, par un projet de code pénal où l'absurdité le disputait à la sévérité, demandait la peine de mort dans quarante-trois cas, la flagellation cent six fois, et prodiguait la marque. Ce code, dont on a pu dire avec raison qu'il était vraiment « digne des siècles de barbarie », (page 194) devait être relégué au nombre des ouvrages d'une utilité dogmatique et général e; la révolution allait emporter avec elle un projet qu'aucun Belge n'aurait osé avouer. Victor Savart le combattait avec une logique serrée, inattaquable, et n'en laissait debout aucune des dispositions draconiennes. Dans la suite d'ailleurs, quand il fut devenu à son tour un de nos législateurs, on l'entendit proposer constamment d'introduire dans les lois plus de clémence intelligente. (Voir plus loin).

Parmi les Belges les Tournaisiens n'étaient pas les moins ardents, les moins énergiques à revendiquer les droits que l'entêtement du roi Guillaume et de son ministre Van Maanen nous déniait obstinémen. La révolution de 1830 accomplie, la famille Savart, dont les opinions politiques étaient libérales, travailla activement à fonder à Tournai une société de libéraux qui voulaient empêcher le parti clérical de disposer sans conteste de l'arrondissement. Il en sortit en 1838 cette puissante association libérale à laquelle allaient être dus les triomphes électoraux du comte Le Hon, du général Goblet, de Castiau, de Rogier, de Bara, etc., etc.

Le père de Victor, Savart-Martel, un de ses premiers élus, qui tint une place importante dans la gauche de la Chambre de 1841 à 1846, y attaqua notamment avec opiniâtreté, au nom de la liberté de conscience, la loi de 1842 sur l'enseignement primaire, et il allait être envoyé comme délégué de l'Association tournaisienne au Congrès libéral de 1846, lorsque survint la maladie grave qui devait bientôt l'emporter.

Victor fut désigné pour remplacer son père au Congrès. Il s'y montra si pratique à la fois et si vaillant dans ces assises mémorables du libéralisme, que tous les yeux furent tournés vers lui quand, un an après, les électeurs de l'arrondissement de Tournai eurent a faire choix d'un sénateur. Elu avec une forte majorité, il eut, dès son entrée dans la Chambre haute, les honneurs du secrétariat (27 juin 1848); il fut nommé secrétaire-adjoint et il le fut encore dans les trois sessions suivantes.

Eliminé du Sénat lors de la dissolution provoquée en septembre 1851 par le projet d'impôt sur les successions (la majorité des sénateurs ayant refusé de marcher d'accord avec la Chambre), il y rentra le 25 mars 1852 en remplacement de M. Dumon-Dumortier décédé. Les sympathies de ses collègues, (parmi lesquels il n'avait pas tenu à lui que l'accord ne se maintînt constamment) lui étaient restées si profondément acquises, qu'une place de secrétaire effectif étant devenue disponible dans la session de 1854-1855, c'est à lui qu'elle fut donnée à la presque unanimité des suffrages et il la conserva pendant la session de 1856-1857 dans les mêmes conditions.

Ce n'était pas seulement à son caractère très conciliant que les Sénateurs rendaient hommage, mais à son activité et à sa science du droit. Déjà il en avait donné des preuves au commencement de la session 1848-1849 : constitution d'une cour militaire, révision des codes et particulièrement du code pénal (il continuait la tâche du publiciste de 1828). législation des dons et des legs charitables, etc. On peut dire qu'il était le rapporteur-né de toutes les questions qui exigeaient les qualités particulières du jurisconsulte. Nous citerons avant tout son rapport sur les faillites, banqueroutes et sursis, où il montra autant d'esprit juridique que de facilité de langage. On peut en dire autant de son rapport sur l'expropriation forcée, que M. Vervoort rappela à la Chambre en 1862 avec de très vifs éloges.

L'ancien élève si brillant du professeur Raoul ne pouvait pas non plus dédaigner l'étude des lois relatives à l'enseignement. On le voit prendre une part active à la discussion du projet Rogier, d'où est sortie la loi de 1850 sur l'enseignement moyen, fort combattue au Sénat qui ne l'adopta que par 32 voix contre 19 et une abstention. En avril 1857 il défendra (voir plus loin) vigoureusement cet enseignement menacé.

Il préconisa à maintes reprises la création du comité de Législation (1856-1857), auquel il finit par rallier tel adversaire politique qui s'est vanté plus tard d'en avoir eu l'idée. Indépendant de caractère, il n'hésitait pas à combattre les projets de son parti, lorsqu'ils lui paraissaient peu constitutionnels ou médiocrement conformes aux (page 195) principes généraux du libéralisme : nous faisons allusion à celui de M. le ministre Faider en matière de liberté de la presse (mars 1855). Il n'hésite pas davantage à faire une vive opposition aux hommes instruits qu'il estimait le plus, s'il les voit s'engager dans une voie qui lui paraît préjudiciable aux études supérieures. Lorsque, dans la session de 1856-1857 (avril), le Sénat est saisi du projet de loi (dit « loi sur l'abaissement de l'enseignement supérieur »), que certains libéraux ont fait triompher à la Chambre, Savart déplore plus ardemment que personne la suppression du grade d'élève universitaire et l'introduction du système de certificats.

Dans cette assemblée où l'on ne s'y attend pas apparemment, il revendique en même temps avec éloquence les droits de la poésie, bien autrement sacrifiée alors qu'aujourd'hui, quoi qu'on en dise. Le fait est peu connu ; il nous aurait échappé à nous-même, M. Hymans (Hist. parlem. IV, 303) en ayant à peine parlé, si Bochart, dans ses Biographies, n'y avait tout particulièrement insisté. La session 1854-1855 s'était ouverte par un discours du trône, où pouvait se lire cette phrase: « Les lettres et les sciences justifient, par des progrès incontestés, les encouragements que l'Etat leur assure. » Le 3 mars 1855, dans la discussion du budget de l'Intérieur, Savart fait entendre une note quelque peu discordante. « La poésie, dit-il, n'est pas encouragée et c'est pourquoi elle se meurt, elle est morte. Toutes les uses sont sœurs à ce qu'on assure, mais nous ne faisons pas pour elles un égal partage ; à la musique, à la peinture, à la sculpture on sacrifie la poésie. On ne réserve qu'une place bien étroite aux poètes dans la classe des lettres de l'Académie Royale, où sont morts depuis six ans Raoul (mars 1848) Reiffenberg (avril 1850) de Stassart (octobre 1854). Si vous y cherchez un membre effectif consacrant toutes ses veilles à la poésie, vos recherches seront vaines, car il n'y reste que les personnes qui jadis ont publié leurs productions poétiques ». Il ajoute que tel homme de lettres qui fit imprimer il y a vingt ans deux volumes de vers s'est depuis lors occupé de tout autre chose... « Chaque mois voit éclore un petit volume fruit des travaux de l'Académie. En feuilletant 36 volumes pour admirer les œuvres poétiques des membres effectifs de la classe des Lettres, j'ai découvert pour tout trésor dans le volume de février 1853 trois fables de feu le Baron de Stassart... » Il demande la création d'un prix de 25 000 francs tous les cinq ans pour la poésie et la littérature dramatique. Si on l'écoutait, l'archéologie, la législation, l'économie politique et la statistique seraient mises dans la classe des sciences et la classe des Lettres s'ouvrirait toute large pour les poètes. Ecoutez l'enthousiaste tournaisien : « ... Les poètes font plus, dit-il, pour la gloire des Etats que les architectes, les sculpteurs et les peintres. Le temps qui détruit tout est impuissant contre leurs œuvres. »

Le mandat de sénateur avait été renouvelé à Savart en 1855. Il y renonça deux ans après à la demande de ses amis politiques. La Chambre des Représentants seule avait été dissoute par le Ministère Rogier-Frère-Tesch au mois de novembre. L'influence considérable que Victor Savart avait acquise au Sénat, contribuerait puissamment, pensaient les dirigeants du parti, à faire réussir les autres candidats de l'Association libérale de Tournai à la Chambre, s'il se joignait à eux. « C'était MM. Allard-Pecquereau, André Pirson, mort gouverneur de la Banque nationale et François Crombez, frère de M. Louis Crombez, qui fut Vice-président de la Chambre et bourgmestre de Tournai. De fait ils furent réélus à la même majorité au renouvellement partiel de 1859.

A la Chambre des Représentants, Savart ne rencontra pas moins de sympathies qu'au Sénat. La réputation de légiste de premier ordre qu'il s'était faite à la Chambre haute ne fit que grandir. Ses qualités personnelles, son extrême obligeance, sa science et son urbanité lui concilièrent l'affection de ses nouveaux collègues. On verra aux Annales parlementaires (sessions de 1857-58, 1858-59, 1859-60, 1860-61) que ses avis dans les matières juridiques furent écoutés maintes fois avec déférence par des députés dont il était l'adversaire résolu sur le terrain politique. Le même esprit large, généreux, indépendant qui le poussait en 1855, quand il disait : « La critique, même injuste et violente, de la Presse ne tue pas plus un gouvernement que le Libre examen (page 196) ne tue la vérité », l'inspira dans sa résistance à M. Tesch dans la question de la liberté de la chaire. Si pour le cours légal de l'or, il fut un jour en désaccord momentané avec les chefs de son parti (1861), c'est que les intérêts particuliers du corps électoral de son arrondissement, auquel il portait un dévouement absolu, lui paraissaient exiger le sacrifice momentané de ses convictions économiques. C'est également pour sauvegarder les intérêts, il le croyait fermement du moins, des Tournaisiens, qui venaient de le faire entrer au Conseil communal, qu'il professa sur les servitudes militaires et les chemins de fer, des théories que des autorités plus compétentes ne partageaient pas.

Il ne dédaignait pas de traiter les affaires de petite envergure, de s'occuper de détails ; contrairement au dicton ancien et aux habitudes de maints parlementaires de renom de minimis curabat prætor.

Sa santé avait commencé à péricliter quand les voyages qu'il devait faire à Bruxelles devinrent, à partir de son entrée à la Chambre, beaucoup plus fréquents. Ils lui étaient même devenus pénibles à la fin de 1861 ; il n'en persista pas moins à remplir toute sa tâche.

Des circonstances dramatiques entourèrent sa mort : on peut dire qu'il succomba à son attachement à ses devoirs, suivant l'expression d'un de ses collègues. Le 11 mars 1862, le premier objet à l'ordre du jour de la Chambre des Représentants était la question si palpitante des servitudes militaires. La population tournaisienne s'était émue de l'interprétation nouvelle que le département de la guerre donnait à la loi. Jusqu'alors le rayon prohibitif des forteresses n'était appliqué qu'à l'extérieur des villes ; des actes récents permettaient de croire que le génie étendrait ce rayon à l'intérieur même de Tournai. Des procès-verbaux avaient jeté l'alarme parmi les habitants et ce n'était peut-être pas sans raison, car les exigences de cette interprétation étaient effrayantes. Si l'opposition n'a pas exagéré, elles ne tendaient à rien moins qu'à faire disparaître les trois quarts des constructions intérieures. Le Conseil communal avait décidé qu'une réclamation serait adressée à la Chambre au nom de la ville et des intérêts compromis. Victor Savart s'était chargé de la rédaction de cette réclamation. Bien que sa santé réclamât du repos, il voulut aller appuyer à la Chambre l'adresse du Conseil ; malgré l'avis de ses amis et de la Faculté, il n'écouta que son zèle et son abnégation. Il parut à la Chambre malgré les plus vives souffrances... il gagna sa cause, mais ce fut au détriment de sa vie. Quelques jours après ce suprême effort, il mourut à Bruxelles même à l'Hôtel de Saxe.

La Chambre lui fit de solennelles funérailles. Le président Vervoort et le plus ancien Représentant de Tournai, M. Allard-Pecquereau firent son éloge en termes dignes de lui.

Quand le corps fut ramené à Tournai, où on l'enterra au milieu d'une émotion indicible, l'un de ses collègues au collège échevinal, son ancien camarade d'athénée l'avocat Allard-Kuppens, paya l'hommage le plus émouvant à cet esprit distingué, à ce caractère ferme, à ce jurisconsulte éminent dont Tournai s'honore.


(Annuaire statistique et historique belge. Nécrologie de l’année 1862, Bruxelles, C. Muquardt, 1863, pp. 280--282)

Décédé le 22 août à Bruxelles, Savart (Victor), membre de la Chambre des représentants pour l'arrondissement de Tournai, échevin de la ville de Tournai et ancien sénateur. Voici sur lui quelques données biographiques recueillies dans les discours prononcés sur sa tombe par MM. Vervoort, président de la Chambre, et Allard, représentant.

« Victor-Charles Savart est né à Tournai le 31 juillet 1803. Il fit ses études à Paris. Après avoir terminé ses humanités au lycée Charlemagne, il suivit les cours de l'université de Gand. Emporté par une imagination vive et brillante, il se livra d'abord avec passion à la culture des lettres et concourut avec Raoul, avec Reiffenberg, avec de Stassart, à la rédaction des Annales Belgiques. Bientôt il abandonna ses poésies et ses autres essais littéraires qui lui avaient valu des succès et lui en promettaient de plus grands dans l'avenir, et il embrassa la profession d'avocat.

« En 1828, le jeune et courageux jurisconsulte attaque avec une mâle énergie le projet du Code pénal rétrograde préparé par le ministre de la justice de cette époque, et contribua à faire échouer cette œuvre impopulaire. La brochure qu'il publia à cette occasion appela sur lui l'attention de ses concitoyens, et fort de son caractère indépendant, de son talent, fort des sympathies du public, il marcha résolument sur les traces de son père, M. Savart-Martel, qui fut un savant avocat et siégea à la Chambre, et il devint en peu de temps une des sommités du barreau de Tournai.

« En 1848, le parti libéral, à l'organisation duquel il avait puissamment concouru, le porta au Sénat. Il y prit immédiatement un rang distingué, et remplit pendant plusieurs sessions les fonctions de secrétaire de cette assemblée. On se rappelle encore le discours qu'il prononça en vue de hâter la réforme de nos lois pénales, on se rappelle ses savants rapports sur les lois des faillites et l'expropriation forcée. En 1857, M. Savart fut au nombre des signataires d'une proposition soumise au Sénat dans le but d'arriver à la création d'un comité consultatif de législation, et lors de la discussion de cette proposition il lui donna un énergique appui. Dans la même année, après la dissolution de la Chambre, Victor Savart consentit à abandonner la position qu'il avait acquise au Sénat et opta pour le mandat de représentant, qui lui fut conféré le 10 décembre à Tournai.

« A la Chambre, il vint occuper la place qui appartenait à un esprit aussi distingué, à un caractère aussi ferme, à un jurisconsulte aussi éminent. Fidèle aux idées généreuses qui avaient signalé ses débuts au barreau, il prit une part active à la discussion du nouveau Code pénal et jeta de vives lumières sur un grand nombre d'importantes questions.

« L'an dernier, à peu près à pareille époque, il déposait le rapport de la section centrale sur la proposition relative à la monnaie d'or, et depuis il n'a cessé de concourir utilement aux travaux du parlement.

« Victor Savart était échevin de la ville de Tournai et depuis 1861 chevalier de l'ordre de Léopold. Estimé, apprécié, aimé de tous, il emporte de profonds et universels regrets. »