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Peers Ernest (1804-1895)

Peers Ernest, Eugène libéral

né en 1804 à Bruges décédé en 1895 à Oostkamp

Représentant entre 1848 et 1853, élu par l'arrondissement de Bruges

Biographie

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(Extrait de Charles POPLIMONT, La Belgique héraldique : recueil historique, chronologie, généalogique et biographique complet de toutes les maisons nobles reconnues de la Belgique, Paris, Henri Cario, 1866, tome VIII, pp. 314-318)

(page 314) ERNEST JEAN CHARLES EUGÈNE, BARON PEERS, par lettres patentes de Sa Majesté le roi des Belges, Léopold Ier, en date du 20 octobre 1852, avec transmissibilité du titre, par ordre de primogéniture, d'abord anobli, pour autant que de besoin et créé chevalier héréditaire, avec transmission du titre par ordre de primogéniture également, né à Bruges, le 24 novembre 1804, officier des ordres de Léopold et de la Légion d'honneur, ancien membre du conseil provincial de la Flandre occidentale et de la Chambre des représentants, membre et président de la commission provinciale d'agriculture de la Flandre occidentale et du comité d'inspection des écoles de réforme de Ruysselede et de Beernem, membre du conseil supérieur d'agriculture, membre de la commission permanente du musée de l'industrie, inspecteur provincial des haras de l'État, etc.

Élève de Louis le Grand, grand propriétaire à Oostcamp, d'un patriotisme ardent, d'une activité infatigable, dévoué aux institutions constitutionnelles que la Belgique s'est librement données, il embrassa avec un zèle qui ne s'est jamais ralenti, la cause de la patrie indépendante. Sa juste influence et ses actions contribuèrent au triomphe de cette noble cause, et à l'affermissement des bases inébranlables sur lesquelles elle repose depuis le glorieux règne du roi Léopold Ier. Aussi la haute distinction de chevalier lui fut-elle décernée « en récompense de services rendus, soit en contribuant, en 1830, à consolider l'indépendance nationale, soit comme membre de la représentation, soit comme inspecteur provincial des haras de l'Etat, comme président de la commission d'agriculture de la Flandre occidentale, comme membre du comité d'inspection des écoles de réforme de Ruysselede et de Beernem, établissements qui lui doivent leurs premières bases fondamentales, comme membre de la commission permanente du musée de l'industrie et chargé en cette qualité de dix missions en Angleterre....

« Permettons, dit le diplôme, audit chevalier Ernest Jean Charles Eugène Peers, et aux aînés de ses descendants mâles, de prendre en tous lieux et en tous actes le prédicat de baron, et de porter les armes de sa famille qui sont décrites et figurées aux présentes, savoir: d'or à trois poires d'azur, deux, une, feuillées et tigées de sinople au chef de gueules, chargé de trois gerbes d'or, l'écu sommé de la couronne de baron pour le titulaire, et pour les autres descendants, d'un heaume d'argent grillé, liseré et (page 316) couronné d'or, assorti de ses lambrequins d'azur et d'or. Cimier : tête et col de bélier de sable. Supports : deux chevaux de sable. Devise : Semper paratus, - d’or sur azur. »

M. le baron Peers, avait reçu les insignes de chevalier de l'ordre de Léopold, le 16 décembre 1847, des mains propres du roi des Belges, comme juste récompense, dit l'arrêté, « des services rendus par lui à l'agriculture », le 21 janvier 1860, il a été créé officier de l'ordre impérial de la Légion d'honneur, et le 20 septembre 1862, officier de l'ordre de Léopold. Les brevets sont motivés sur les services rendus à l'agriculture.

Membre de l'académie nationale agricole, manufacturière et commerciale de France, cette société lui a décerné, en 1852, sa médaille de deuxième classe, en commémoration des divers opuscules publiés sur la question agricole.

Bien que sa fortune patrimoniale, sa juste influence sur ses compatriotes et les services rendus à la chose publique, l'appelassent de bonne heure aux honneurs et aux charges conférés par les comices électoraux, ce n'est point par vocation, par penchant, qu'Ernest Jean Charles Eugène, baron Peers, entra dans la carrière politique. Il avait d'autres desseins, il avait assigné un autre but à sa laborieuse existence. Il s'appliquait depuis plus de vingt ans, déjà, à d'immense travaux agricoles. Ses efforts produisaient d'excellents résultats par eux-mêmes; de plus, ils provoquaient par émulation, chez les autres, l'impulsion et les améliorations dans les modes d'exploitation, seuls moyens propres à faire sortir l'agriculture de l'état stationnaire dans lequel elle a si longtemps végété. Satisfait de ses succès, le baron Peers, n'avait d'autre ambition que de voir prospérer son œuvre, et de contribuer de plus en plus au bonheur des nombreux ouvriers, employés sous son intelligente direction à des (page 315) défrichements considérables ; mais ses concitoyens en décidèrent autrement. C'est ainsi, qu'en 1840, il se vit subitement, malgré lui, appelé par d'éclatants suffrages à remplir tour à tour, les fonctions de membre de la commission d'agriculture, du conseil provincial, de la chambre des représentants, etc.

Un citoyen ne résiste pas à la voix du scrutin, Ernest Peers, le comprit et faisant violence à ses goûts, il accomplit son devoir.

Successivement réélu, en dépit de sa résistance, la maladie de sa mère, en novembre 1853, lui fit définitivement déposer son mandat de membre de la Chambre des représentants, et reprendre dans un autre ordre d'idées, dans les occupations de son choix, une mission plus modeste peut-être, mais non moins utile à ses concitoyens. à son pays. Il s'est associé à quatre collègues pour administrer, par voie de séquestre, une propriété de plus de mille hectares, appartenant à plusieurs communes et revendiquée par les riverains.

Loin de faire mystère des procédés, auxquels il doit ses succès en matière d'exploitation agricole, Ernest Jean Charles Eugène, baron Peers, s'est toujours empressé de les porter à la connaissance de tous. Nul ne saurait se montrer plus prompt à divulguer les résultats de ses études et de ses expériences agricoles. C'est ainsi qu'il devint le collaborateur de plusieurs journaux périodiques d'agriculture, entre autres de l'excellent Journal d'agriculture pratique, dirigé par le savant Barral. Il y publie des opuscules remarquables sur l'art agricole. Participant à des concours ouverts sur les questions qui lui sont spéciales, il s'y distingue aussi par des solutions aussi heureuses que grandement appréciées. Depuis l'institution, en Belgique, des comices et des concours publics, ses efforts intelligents ont été couronnés par plus de cinquante médailles en bronze, en argent et en or. Il (page 316) remporta entre autres, trois premiers prix lors de l'exposition d'agriculture du 23 septembre 1854. Une récompense plus grande encore lui fut réservée dans le concours institué par le gouvernement belge, entre les auteurs d'un Mémoire sur la maladie des pommes de terre, cette base d'alimentation dans un grand nombre de contrées. Non seulement il obtint la médaille d'or, mais l'Académie des sciences jugea son mémoire digne de l'impression et de l'insertion dans ses annales.

Ernest Jean Charles Eugène Peers épousa, à Bruxelles, le 29 décembre 1829, Marie Caroline Ducpétiaux, fille de Jacques et de Marie de Nayer, dont trois enfants, savoir :

A. Marie. née à Bruxelles, le 20 novembre 1830, épousa, le 29 septembre 1852, Léon Delvaux de Sayve, mort à Bruxelles, le 18 mars 1858, dont postérité.

B. Élisa, née à Bruxelles, le 23 février 1832, morte à Bruges, le 17 mars 1864, épousa, le 25 novembre 1857, Hector, baron van Zuylen van Nyevelt, fils de Jean, baron van Zuylen van Nyevelt van de Haar, baron d'Isschat, seigneur de Wykevoorst, etc., ancien maire de Bruges, ancien président de la Flandre Occidentale, membre des Etats généraux, et de Julienne van Zuylen van Nyevelt.

C. Léon Irénée Charles Ernest PEERS, né au château de Nieuwburgh, à Oostcamp, le 28 septembre 1843, épousa, à Gand, le 8 septembre 1866, Léontine Octavie Henriette van der Bruggen, d'une des plus anciennes familles des Flandres, née le 14 août 1847, fille de Frédéric Charles et de Georgine de Naeyer.

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