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Müller Clément (1810-1882)

Müller Clément, Bartthélemi libéral

né en 1810 à Liège décédé en 1882 à Liège

Représentant entre 1858 et 1876, élu par l'arrondissement de Liège

Biographie

(Extrait de : E. BOCHART, Biographie des membres des deux chambres législatives, session 1857-1858, Bruxelles, M. Périchon, 1858, folio n°80)

MULLER Clément-Barthélemy-Lambert-Joseph

Chevalier de l’Ordre Léopold

Né à Liége, le 17 septembre 1801,

Représentant, élu par l’arrondissement de Liége

Docteur en droit de l'Université de Liége, M. Muller est entré fort jeune dans la presse politique. Il y a soutenu de longues luttes pour le triomphe du libéralisme.

Elu membre du conseil provincial de Liége en 1840, il a été appelé en 1844 à la députation permanente.

Membre de la commission des hospices, président des jurys d'examen des écoles normales de filles, M. Muller a été formé à la vie politique par ses travaux de chaque jour et la pratique des affaires.

L'un des promoteurs de l'Association libérale, il n'a manqué ni de courage dans ses résolutions, ni de fermeté dans ses entreprises. Directeur ou collaborateur du Journal de Liége, il a combattu dans l'une et l'autre position avec une vigueur peu commune, et a consacré ses veilles à de nombreuses investigations de droit public et privé.

En 1858, la mort de l'honorable M. Delfosse laissait un grand vide à la Chambre des représentants. M. Muller fut choisi comme candidat pour remplacer le généreux citoyen que la Belgique venait de perdre.

Le 27 mars, M. Muller avait reçu, par arrêté royal, la décoration de l'Ordre Léopold ; le 22, les électeurs de l'arrondissement de Liége lui confièrent le mandat de représentant ; le 25, il prenait séance au Parlement.

Lors de la discussion du budget des finances, l'honorable M. Muller prit la parole dans une question incidente : il réclama contre l'accroissement des frais de gardiennat, incombant aux provinces du chef des propriétés boisées qu'elles possèdent, et qui, depuis la nouvelle loi, s'élèvent, pour la seule province de Liége, d'une moyenne de douze mille francs, à celle de vingt et un mille.

La session était trop avancée pour que l'honorable successeur de M. Delfosse eût occasion de se distinguer comme orateur ; mais il prit une part des plus actives aux travaux des sections.

La réforme parlementaire a privé la législature de beaucoup d'hommes précieux qui auraient pu jeter de vives lumières sur les délibérations de la Chambre. Les capacités de M. Muller, la diversité de ses études, ajoutent à l'importance et à l'utilité des nouveaux services que cet honorable représentant est destiné à rendre au pays.


(Extrait de La Meuse, Liége, 16 décembre 1882)

Mort de Mr Clément MULLER

La ville de Liége vient de perdre l'un des hommes qui ont rendu le plus de services au pays et à l'opinion libérale.

M. Clément Muller, ancien membre de la Députation permanente, ancien représentant, officier de l'Ordre de Léopold, est décédé l'avant-dernière nuit, à la suite d'une longue maladie, à l'âge de 72 ans.

M. Muller était né à Liége; après d'excellentes études au Collège et à l'Université de cette ville, il fut reçu docteur en droit le 7 mai 1831.

Il s'occupa activement de politique et devint en 1840 le rédacteur en chef du Journal de Liége. Pendant un grand nombre d'années, M. Muller dirigea la politique du Journal avec un talent remarquable et une grande fermeté de caractère et de conviction. Travailleur infatigable , tout dévoué à son parti, il était tous les jours sur la brèche, au milieu de ces grandes luttes politiques qui se terminèrent par le triomphe définitif de notre opinion dans l'arrondissement de Liége.

Nul n'a plus contribué que M. Muller à la diffusion des idées libérales dans notre province ; il s'efforça surtout de les faire pénétrer dans les campagnes, qui sont devenues dans notre arrondissement les plus fermes appuis du libéralisme.

Nommé membre du Conseil provincial, M. Muller n'avait pas tardé à être élu membre de la Députation permanente, dont il fut l'âme pendant un grand nombre d'années. En 1858, après la mort inopinée de M. Delfosse, les électeurs libéraux envoyèrent M. Muller à la Chambre. Perssonne n'était plus digne que lui de remplacer M. Delfosse. L étendue de ses connaissances, l'expérience des affaires qu'il avait acquise comme membre de la Députation, son grand sens politique, lui assuraient d'avance une place distinguée dans le Parlement.

M. Muller s'y occupa principalement de questions administratives et des intérêts de la ville de Liége. Ses remarquables rapports sur les lois de milice sont de véritables monuments de science administrative et juridiques.

En 1876, l’âge et les infirmités engagèrent M. Muller à donner sa démission. Il fut remplacé le 13 juin 1876 par M. Julian Warnant. L'Association libérale lui fit, à l'occasion de sa retraite, une ovation au'il méritait à tous égards pour les grands services qu'il a rendus au libéralisme.

M. Muller avait été nommé en 1872 officier de l’Ordre de Léopold.

L'honorabilité de son caractère, l'élévation de son esprit, la rectitude de son jugement, sa haute intégrité, les grandes qualités dont il ne cassa de faire preuve dans le long de sa longue carrière, avant conquis à M. Muller les sympathies et la reconnaissance publiques. Il laisse une mémoire vénérée qui ne s'effacera du souvenir de ses concitoyens.