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Manilius Ferdinand (1796-1861)

Portrait de Manilius Ferdinand

Manilius Ferdinand libéral

né en 1796 à Ypres décédé en 1861 à Gand

Représentant entre 1835 et 1861, élu par l'arrondissement de Gand

Biographie

(Extrait de : V. VANDER HAEGHEN, dans Biographie nationale de Belgique, t. XIII ,1894-1895, col. 340-341)

Manilius (Ferdinand-Abdon), né à Ypres, le 30 juillet 1796, vint à Gand très jeune, et y était industriel et colonel de la garde civique depuis 1830, lorsqu'en 1831 il devint membre de la Chambre des représentants pour l'arrondissement de Gand. Il y siégea sans interruption jusqu'en 1856, et succomba comme candidat des libéraux aux élections du 10 juin de cette année. L'Association libérale de Gand lui offrit à cette occasion le 19 octobre 1856, un banquet de trois cent cinquante couverts et fit frapper une médaille de grand module à son effigie (sans aucune ressemblance) portant au revers : L'Association libérale constitutionnelle de l'arrondissement de Gand à la probité politique. 10 juin 1856. Cette manifestation imposante ne s'était pas seulement faite pour honorer Manilius ; elle était principalement dirigée contre ceux qui, autrefois candidat du parti libéral, avaient assuré leur réélection en passant sur la liste de ses adversaires. Manilius remercia les auteurs de la manifestation en leur adressant son portrait lithographié, œuvre excellente de Schubert. Il entra au conseil communal de Gand en octobre 1856, rentra au Parlement le 10 décembre 1857, et mourut à Gand, le 16 mars 1861. Pendant sa longue carrière parlementaire, qui lui valut la croix d'officier de l'ordre de Léopold, il fut toujours un membre assidu, sacrifiant ses intérêts comme chef d'industrie à ses devoirs parlementaires ; il prit part aux discussions sur l'organisation de l'armé, le chemin de fer de Gand à Alost, la garde civique, etc. On écoutait volontiers sa parole d'une rude et loyale franchise, qui ne passait que très modifiée aux Annales parlementaires.


(Extrait de : E. BOCHART, Biographies des membres des deux chambres législatives, Session 1857-1858, Bruxelles, M. Périchon, 1858, pp. 76-77)

MANILIUS Ferdinand-Abdon, Officier de l’Ordre Léopold, décoré de la Croix commémorative. Né à Ypres le 30 juillet 1796. Représentant élu par l’arrondissement de Gand.

M. Manilius était bien jeune encore lorsque son père quitta Ypres pour se fixer de nouveau à Gand, sa ville natale. Il fit ses études commerciales dans les pensionnats de cette ville.

Entré dans l’armée des Pays-Bas au commencement du règne de Guillaume Ier, en 1815, au 21ème bataillon d’infanterie, il n’exerça que quelques années la profession des armes ; il rentra dans ses foyers, en 1818, en qualité de sous-officier en vertu de la loi de 1817, et retourna dans sa ville d’origine se vouer au commerce et à l’industrie. Ses talents et son activité le placèrent bientôt au nombre des négociants notables de la cité gantoise.

Les élections de 1835 lui ouvrirent la carrière parlementaire. L’arrondissement de Gand le choisir pour l’un de ses représentants.

Dans la discussion des travaux de la Chambre, l’honorable M. Manilius a toujours fait partie de la Commission de l’industrie qu’il préside, et ses judicieuses observations, basées tout à la fois sur l’expérience et la théorie, ont été souvent prises en sérieuse considération : M. Manilius, industriel instruit et capable, a apporté le tribut de ses lumières à la discussion des affaires de l’industrie.

L’honorable représentant a fortement soutenu le projet de loi pour l’établissement du chemin de fer direct de Gand à Bruxelles par Alost et pris plusieurs fois la parole sur la proposition Landeloos, relativement à la garde civique. Le discours qu’il prononça le 1 avril 1853, donne l’historique de cette institution, et signale avec lucidité toutes les réclamations qui on été articulées contre elle.

On doit aussi à M. Manilius le rapport du projet de loi relatif à l’organisation de l’armée (1852-1853). Ce rapport, fait avec soin et appuyé d’une foule de chiffres nécessaires à une argumentation approfondie, dénote encore une spécialité : il est facile de reconnaître, aux appréciations de l’honorable rapporteur, que la profession des armes a été sa première étude et qu’il parle en connaissance de cause.

M. Manilius était depuis vingt et un ans l’un des membres les plus distingués de la représentation nationale, lorsqu’il reçut du Roi, le 6 juin 1856, sa nomination au grade de Chevalier de l’Ordre léopold. C’était une juste récompense de longs et utiles travaux.

Peu de temps après, le vote des électeurs des campagnes fit échouer sa nouvelle candidature à Gand.

Les libéraux, auxquels il était toujours resté dévoué de conviction, le vengèrent de cet échec politique par le don d’une médaille d’or grand module, qu’ils firent frapper en son honneur, et les électeurs gantois l’appelèrent au conseil communal à une grande majorité.

Le 20 avril 1857, il fut promu au grade d’officier de l’Ordre Léopold.

Les élections générales qui eurent lieu, la même année, par suite de la dissolution de la Chambre, donnèrent la victoire aux amis politiques de M. Manilius, l’ancien représentant fut réélu par l’arrondissement de Gand.

Conseiller communal, l’honorable M. Manilius s’est tenu à la hauteur de la réputation qu’il avait acquise dans sa carrière parlementaire ; colonel, et, en dernier lieu, chef d’état-major de la garde civique de Gand, il a su, par son énergie, par son amour de l’ordre et de l’équité, rendre à la milice citoyenne et à la ville de nombreux et importants services ; député, il a été fidèle à l’opinion libérale et a toujours, selon sa conscience, et dans la mesure de ses forces, cherché à faire prévaloir sur l’intérêt privé les intérêts généraux du pays.