Magherman Ivon, Sabin catholique
né en 1809 à Renaix décédé en 1887 à Renaix
Représentant entre 1852 et 1887, élu par l'arrondissement de Audenarde(Extrait de : E. BOCHART, Biographie des membres des deux chambres législatives, session 1857-1858, Bruxelles, M. Périchon, 1858, folio n°74)
MAGHERMAN Ives-Sabin
Né à Renaix, le 9 décembre 1809,
Représentant, élu par l’arrondissement d’Audenaerde
Né d'une honorable famille qui, d'ancienne date, comptait parmi ses membres des jurisconsultes de mérite et des magistrats appelés aux premières fonctions de la ville de Renaix, M. Magherman se proposa de marcher sur les traces de ses ancêtres : son but a été atteint.
Après avoir fait de bonnes études à l'université de Gand, il fut reçut docteur en droit au mois de janvier 1834, et commença immédiatement son stage en cette ville. De retour dans ses foyers, le jeune avocat continua l'exercice de sa profession.
Le 17 novembre 1839, M. Magherman fut élu directement par le peuple aux fonctions d'échevin, et nommé, par arrêté royal le 9 janvier 1844, à celles de bourgmestre de Renaix. Il resta à la tête de l'administration de cette ville jusqu'au 3 juillet 1848, époque à laquelle sa démission fut acceptée.
Pendant le cours de ses fonctions communales, M. Magherman, justement apprécié par ses concitoyens, fut porté au conseil provincial de la Flandre orientale par le canton de Renaix, dès la première organisation du 29 septembre 1836, et ne cessa d'occuper un siége dans ce conseil jusqu'en 1846.
En ces diverses qualités d'échevin, de bourgmestre et de conseiller provincial, M. Magherman vendit des services signalés à ses commettants. C'est sous son administration que furent réorganisées les finances de la ville de Renaix, dont la situation était déplorable ; en cette circonstance, comme toujours, il sut mettre son devoir au-dessus d'une vaine popularité. Il dota sa ville natale d'améliorations et d'embellissements importants et, par ses constants efforts, il obtint la construction de plusieurs routes.
Pendant les années calamiteuses de 1846 et 1847, qui éprouvèrent si cruellement la nombreuse population pauvre et ouvrière de la ville de Renaix, le chef de la commune déploya une activité rare, pour parer aux besoins de toute espèce engendrés par la terrible crise que produisirent la famine et le déclin de l'ancienne industrie linière.
Prodigue de soins paternels et de travaux désintéressés, ne se montrant avare que des deniers publics, cet intelligent et actif administrateur a toujours su employer pour le bien général sa part d'influence et d'autorité.
Ces remarquables antécédents ouvrirent à M. Magherman les portes du Palais législatif. Le 8 juin 1852, il fut élu représentant par l'arrondissement d'Audenaerde, à une importante majorité, et le mandat parlementaire lui a été renouvelé par deux élections successives.
Dès son entrée à la Chambre, l'honorable député, siégeant sur les bancs de la droite, prit part aux discussions d'intérêt général, et y défendit les intérêts spéciaux de ses commettants avec le même zèle qu'il avait déployé comme Conseiller provincial.
N'abordant pas les questions politiques, l'honorable M. Magherman s'occupe de préférence des affaires d'utilité pratique, telles que celles qui se rattachent au régime des eaux, à la voirie vicinale, à l'agriculture, aux chemins de fer.
A plusieurs reprises, il invoqua pour la langue flamande le bénéfice de l'égalité devant la loi ; il concourut puissamment à faire décréter la prolongation du chemin de fer Hainaut et Flandre de Gand à Audenaerde, par Renaix et Leuze, jusqu'à Saint-Ghislain ; et ses observations réitérées obtinrent, pour l'arrondissement d'Audenaerde, la création d'une chambre de commerce.
Député consciencieux et instruit, l'honorable M. Magherman n'a cessé, par ses loyaux services, de bien mériter de son pays.