Helleputte Georges (Joris), Augustin catholique
né en 1852 à Gand décédé en 1925 à Louvain
Ministre (chemins de fer, postes et télégraphes, agriculture et travaux publics) entre 1907 et 1918 Représentant entre 1889 et 1925, élu par les arrondissements de Maeseyck et Maeseyck-Tongres(Extrait de La Libre Belgique, du 23 février 1925)
M. le ministre d'Etat Helleputte, qui était, comme on le sait, à la mort depuis plusieurs jours, a expiré dimanche matin. Avec lui disparaît un vétéran de la Chambre qui appartenait à la lignée, près de s'éteindre, dirait-on, de nos grands parlementaires ; avec lui disparaît une belle figure catholique de notre pays.
La physionomie morale de Georges Helleputte apparaît d'ordre un peu composite, ce qui contribue, d'ailleurs, à son originalité ; mais un trait cependant la domine et y met de l'unité : c’est la foi profonde, agissante, intrépide du défunt. Servir Dieu et travailler à son règne de la façon la fois la plus zélée et la plus clairvoyante, cet idéal pénétra toute sa vie, publique comme privée ; il illumina toute sa carrière d'homme politique, ce qui n'exclut pas, bien entendu, la possibilité qu'il y ait commis des erreurs et des fautes. On peut vraiment dire de lui qu'il fut un moderne chevalier du Christ.
Ce mot de « chevalier » évoque le moyen-âge. Helleputte aimait cette grande époque avec sa foi catholique simple et profonde, imprégnant peuples et institutions ; avec son art merveilleux digne efflorescence de sa foi, qui mêlait tant de logique et d’esprit pratique à un idéalisme si élevé. Helleputte a été un de ceux qui ont le plus aidé en Belgique à relever cet art du discrédit profond où il était tombé, et à renouveler par les inspirations qu'il peut y puiser notre art d'aujourd'hui. Il fut un des premiers patrons de l'enseignement des écoles Saint-Luc. II en propagea les principes en architecture par son propre enseignement dans sa chaire de Louvain, et par l'exemple que lui-même donna, dans des constructions dont il fut chargé comme architecte, des belles réalisations auxquelles pouvaient aboutir ses idées.
Ses adversaires disaient parfois de lui : « C’est un gothique ». Mais ce gothique était très moderne. S'il exaltait les gloires, les beautés et les bienfaits du passé, ce n'était pas pour les opposer au présent, c’était pour les mêler, les adapter au progrès d'aujourd'hui. Il faut aimer le siècle où le bon Dieu nous a fait naître, en se disant que chaque époque a ses ombres et ses lumières : dans la nôtre travaillons à diminuer ces ombres, recherchons ces lumières et mettons-les au service de la civilisation chrétienne : telle était la pensée de Helleputte.
Brillant ingénieur (il était sort en 1873 en tête de la promotion de l’Ecole du génie civil de Gand), ensuite fonctionnaire technique des chemins de fer pendant trois ans, il s'était intéressé de bonne heure et au progrès scientifique et au développement des richesses économiques ; mais il voulait voir le Bien, le bien moral, chrétien s'en asservir les bienfaits. On peut dire que M. Helleputte n'a cessé toute sa vie de travailler à cette tâche : la conciliation du progrès scientifique et matériel, de ce qu'on appelle volontiers le progrès « moderne » avec le progrès moral, chrétien, et non seulement leur conciliation. mais le rehaussement de celui-ci par celui.
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Cela explique en partie qu'il fut parmi la toute petite phalange des premiers catholiques qui s'élevèrent en Belgique, il y a plus d'un demi-siècle, contre les abus du libéralisme économique. Ce « réactionnaire », ce « moyenâgeux » fut plus d'une fois en avance sur son temps. Il se proclama et agit en conséquence dans la vie publique, à un moment où il était quasi excentrique et dangereux de le faire. Il prit part de bonne heure au mouvement social chrétien qui se produisait en Europe. Quand se fonda la fameuse Union de Fribourg destinée à réunir annuellement en une conférence les chefs de ce mouvement en divers pays, il ne tarda pas à y être nommé délégué pour la section belge.
C’est Hellepute qui fonda, en 1878, à Louvain, la première œuvre catholique à tendantes directement sociales, la première association catholique pour la défense des intérêts professionnels du métier: c'était la « Gilde des métiers. » C'est lui qui plus tard conçut et réalisa le projet de fédérer les œuvres fondées ou qui viendraient à se fonder sur le modèle de la « gilde » de Louvain, et ce fut la « Ligue démocratique belge », définitivement. créée en 1891 : Helleputte en exerça la présidence.
La création de la « Ligue « et l'avénement de la politique qu'elle représentait suscitèrent au sein du parti catholique des luttes, des déchirements que nous ne rappelons que pour mémoire. Elles mirent aux prises particulièrement le président de la Ligue démocratique et le président de la Fédération des associations et des cercles catholiques, Charles Woeste.
Tandis qu'il organisait d'un côté les ouvriers chrétiens et les éléments démocratiques de la masse catholique, Helleputte travaillait, de l'autre, à un vaste groupement professionnel des paysans, et il fondait à Louvain, avec feu Schollaert, dont il avait épousé la sœur, le « Boerenbond », devenu la puissance que l'on sait.
En juillet 1889. il entrait à la Chambre comme député pour Maeseyck : il ne cessa depuis d'être réélu. Toujours présent à la Chambre, aux séances plénières, aux séances de sections ou de commissions dont il faisait partie, toujours occupé aussi en dehors de la Chambre, dans les bureaux ministériels, des intérêts de ses électeurs du Limbourg ou de ceux d'amis d'autres parties du pays. Il exerça son mandat avec un zèle, une conscience exemplaires.
De 1900 à 1914. il se discuta au parlement belge beaucoup de très graves et passionnantes questions : révision constitutionnelle qui aboutit en 1893 et réforme du droit de suffrage ; question de la proportionnelle (réforme contre laquelle Helleputte fit campagne) ; organisation militaire (Helleputte fit partie de la grande commission chargée d'étudier ce problème et il fit adopter ensuite, au parlement, un projet basé en partie sur le volontariat, et dont la réalisation ne répondit pas à ce que ses partisans en avaient attendu) ; affaires avec l'Etat indépendant du Congo, puis annexion du Congo ; lois sociales, etc., etc. Helleputte joua dans toutes ces discussions un rôle de premier plan, ne craignant pas de combattre pour la cause à laquelle il s'attachait, ni des amis, ni le gouvernement, dont il ne fit partie qu'à partir de 1907 comme ministre des chemins de fer d'abord, puis comme ministre de l'agriculture et des travaux publics.
C'était, dans la discussion, un redoutable jouteur. Il avait une parole d'ingénieur claire, nette précise ; - mais cette parole était aussi souple que variée de ton. Et puis quel mordant, quelle habileté à attaquer l'adversaire au bon endroit et quelle promptitude dans la riposte ! Sa dialectique était serrée comme un raisonnement de mathématiques. Avec cela, quand il le fallait, des envolées superbes d'éloquence généreuse et exaltante. Et il parlait avec la même facilité et la même éloquence en français et en flamand ; et avec le même à propos, le même ton qu'il faut au parlement et à des foules populaires !
Né à Gand, en 1852, d'une famille de cette petite bourgeoisie qui est proche du peuple, ayant eu le flamand effectivement pour langue maternelle. Helleputte fut « flamingant. » Mais il le fut de la bonne manière ; nous ne disons pas que dans les thèses qu'il soutint les mesures qu'il prit en faveur des Flamands, il n'a pu lui arriver de commettre des erreurs: mais il ne sépara jamais la cause du peuple flamand de celle du peuple belge : il était ardemment belge.
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Combatif, il a été très combattu, même dans son parti. Mais quand les principes essentiels de celui-ci étaient directement en cause ; quand il s'agissait de défendre contre les assauts de l'ennemi ou de venger de ses outrages et de ses railleries la religion, les droits de la conscience chrétienne, l'ordre, la vraie liberté, la patrie, la majorité, le gouvernement qui les incarnaient, et que Georges Helleputte s'en faisait, au parlement et au dehors, le champion par la parole et par l'action, comme les catholiques de tout le pays sans distinction, se sentaient unis avec lui ; comme leurs âmes vibraient avec la sienne dans son éloquence à la fois généreuse et habile : comme ils saluaient dans ses initiatives la mesure et l'œuvre énergique, adéquate, qu'ils attendaient ; comme ils étaient heureux et fiers de le compter parmi leurs chefs ! Helleputte a procuré aux catholiques belges bien des heures de ralliements enthousiastes autour du drapeau, bien des heures de réconfort et de victoire. Il fut, à plus d'un point de vue, pour eux un exemple. un modèle. Ils rendent tous hommage, avec respect et émotion à sa mémoire, qui ne périra pas parmi eux.
Nous nous associons à cet hommage et nous présentons nos respectueuses condoléances à la veuve du vénéré défunt qui, née Schollaert. porte deux noms, chers l’un et l'autre à la Belgique catholique.
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Quelques détails sur la vie de M. Helleputte.
(De notre correspondant de Louvain, par téléphone, dimanche matin)
M. le ministre d'Etat Helleputte s'est éteint doucement ce dimanche, à 8 h. 1/2 du matin, succombant aux suites de l'affection qu'il avait contractée il y a quelque temps, et que nous avions mentionnée.
Né à Gand le 31 août 1852, il n'a pas atteint sa 73ème année.
Son père était originaire des environs de Gand, sa mère était tournaisienne.
Le jeune Georges Helleputte fit ses études à l'Athénée de Gand, ce qui ne l'empêchait pas d'être pour ses parents, qui géraient une florissante maison de commerce, un sérieux auxiliaire,
Son père mourut en 1869. Georges Helleputte, à ce moment âgé de 17 ans, avait commencé ses études d'ingénieur.
Dès l'université. il fut un chef : c'est lui qui fonda, en 1871, le journal « L'Etudiant catholique » et, peu après, la Société Générale des Etudiants Catholiques.
En 1873, à l’âge de 21 ans, il est appelé au poste d’ingénieur des chemins de fer de l’Etat, à Bruxelles, de répétiteur de stabilité de construction à l'université de Louvain.
En 1876, il était nommé professeur. En 1889, il était élu député par l'arrondissement de Tongres-Maeseyck, ainsi que nous le disons d'autre part.
Il fut nommé ministre d'Etat en 1912. Les architectes et ingénieurs connaissent M. Heleputte sous un autre aspect : l'artiste, le créateur d'un style qui fit école.
En 1875, après plusieurs voyages d'étude en France et 'en Angleterre, il disait : « L'architecture me plait et je regrette infiniment de ne pouvoir y consacrer plus de temps. »
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Son œuvre sociale
L'œuvre la plus fécondé de sa vie fut son œuvre sociale.
L’ « Ambachschool », le « Boerenbond », la « Volksbank » eurent tous trois des débuts modestes et sont actuellement des plus prospères.
L' « Ambachtschool » recrute actuellement des centaines d'écoliers-travailleurs à Louvain et dans tous les environs : elle occupe d'importants bâtiments rue des Doyens et est pourvue d'une installation des plus modernes.
Le 17 juillet 1889. la « Volksbank van Leuven « était fondée. Cette institution, que régit un des groupements financiers les plus puissants du pays, base son fonctionnement sur la coopération du petit capital dans l'épargne et pour le crédit.
C’est, enfin, le « Boerenbond » qui voit le jour en 1890 : M. Helleputte, M. Schollaert, l'abbé Mellaerts, furent ses principaux fondateurs.
C'est encore lui qui, en 1924, organisa la manifestation grandiose franco-belge au Havre.
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M. Helleputte épousa Mlle Louise Schollaert ; il habita d’abord une charmante demeure aux environs de Louvain. à Kessel-Loo ; après le décès de M. Schollaert, M. et Mme Helleputte vinrent habiter la maison de la place Saint-Antoine à Louvain.
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Malgré quelques accrocs passagers, le vénérable ministre d'Etat jouissait d'une santé magnifique. On se fait à peine une idée de son inimaginable activité.
Chaque matin, il se rendait à la messe de 7 heures, à la chapelle des pères Jésuites, rue des Recollets, à Louvain.
Il se couchait rarement avant minuit. Jamais il n'omettait de dire son chapelet.
Aux journées du « Boerenbond » qui se sont tenues fin décembre dernier, il a présidé avec un entrain qui a fait l'admiration des assistants : il déclarait se réjouit dès lors des journées triomphales que le Boerenbond doit organiser pendant la Pâques de cette année.
Aux funérailles de M. Vlieberg, il tenait un coins du poêle, malgré un temps détestable.
II assistait récemment aux délibérations qui résolurent le problème de l'Union catholique à Anvers.
Le 22 janvier, rentré d'une séance de la Chambre, il se sentit atteint d'une grippe, croyait-il. Depuis lors la fièvre ne le quitta plus, le malade garda la chambre, si ce n'est pour assister à la messe le dimanche 15 février.
Lundi matin il s’alita définitivement. Il fut pris d'une première crise vers 5 heures du soir, mais il passa une bonne nuit.
Le mardi matin son état n'offrait rien d'inquiétant. Le professeur Ide avait cependant été requis en consultation. C'est peu avant l'entrée de celui-ci qu'il fut atteint d'une attaque d'apoplexie. M. Sterx, curé de la paroisse dé N.-D. aux Dominicains, lui administra les derniers sacrements. Depuis ce moment jusqu'à sa fin, il en avait gardé la langue et le bras droit paralysés. Jusque vendredi l'état de santé de M. Helleputte était resté stationnaire, nous l'avons dit plusieurs fois ; mais le ministre ne pouvait plus articuler aucune parole, encore qu'il eût conservé toute la lucidité d'un esprit toujours en éveil.
Vendredi, dans la matinée. recevant à son chevet son médecin et ami, M. le docteur Ausloos, il lui montra. en souriant, de sa main valide, le bras paralysé, manifestant ainsi le siège du mal avec l'espoir d'une guérison en laquelle il croyait.
Jusqu'au soir de cette journée, le ministre fit montre d'un grand courage. Puis ses forces déclinèrent rapidement.
La fin du vénérable homme d'Etat fut calme. Dès samedi matin, il fut pris d'un engourdissement qui se mua en torpeur absolue. M. Helleputte ne devait plus en sortir. Son état s’aggrave encore le soir, et dimanche à 4 h. 1/2 du matin. on appela la famille au chevet de l'illustre malade.
Dimanche matin, toute la famille et le personnel de l’immense habitation qu'occupe la famille Helleputte, place Saint-Antoine, à Louvain, se trouvait réunie pour la messe que disait le R. P. Cools, S. J.
On avait ouvert largement les portes de la chambre pour que le malade pût assister à la célébration de la Sainte Messe. Pendant celle-ci, à 8 h. 1/4, il rendait le dernier soupir sans avoir repris connaissance.
M. Helleputte laisse une veuve, sœur de l'ancien président de la Chambre, M. Schollaert, des parents fils et petits-fils de son frère et des neveux par alliance.
Les nombreux locaux du « Boerenbond » et d'autres établissements louvanistes ont arboré le drapeau en berne en signe de deuil, dès dimanche matin.
M. Helleputte était très respecté dans tous les milieux catholiques. Il avait fondé plusieurs organisations éminemment louvanistes, telles la « Volksbank » où il occupait les fonctions de président du conseil d'administration ; il était aussi le créateur de la florissante « Ambaschtschool « .
Le défunt sera inhumé dans le caveau de famille au cimetière de Parc-Heverlé.
(Extrait du Peuple, du 23 février 1925)
M. Helleputte. Une personnalité catholique disparaît
M. Helleputte est mort dimanche matin, à 8 h. 15.
La mort de M. Helleputte ravit au parti catholique l'une de ses personnalités les plus marquantes. Nous ne disons pas l'un de ses chefs, car dans le désarroi et le chaos d'idées divergentes qui émiette la droite parlementaire autant que les troupes cléricales, on ne perçoit plus la voix d'un maître et d'un conducteur d'hommes.
Il n'empêche que cette disparition prive le parti catholique de la double force d'organisation et de la combativité étonnante que pendant près d'un demi-siècle, M. Helleputte mit au service de ses idées et de sa foi.
Car M. Helleputte fut avant tout un esprit religieux, un ultramontain considérant tous les aspects de la vie en fonction de l'intérêt suprême de l'Eglise.
Aux débuts du régime clérical de 1884, l'Université de Louvain s'habitua à fournir le personnel politique et gouvernemental indispensable à sa majorité confessionnelle. Elle alla découvrir à Gand M. Georges Helleputte, un modeste petit architecte issu d'une famille de petits bourgeois et, après lui avoir confié une chaire, elle le lança, tout frétillant de jeunesse et de combativité, dans les luttes politiques.
C'était le temps où le régime censitaire agonisait, où l'on sentait confusément la montée de la démocratie et l'éveil des masses rurales.
Pour saisir, maîtriser et diriger ces forces nouvelles, il fallait à l’Eglise des hommes nouveaux non embarrassés par le bagage d'un passé conservateur.
M. Helleputte avait les dons de l’emploi. Esprit souple, extraordinairement subtil et délié, tempérament de debater, habile à la riposte et la diversion, manière souriante d’enjoler ses interlocuteurs, le tout appuyé sur un fonds solide de connaissances et de lectures.
Comme il s'agissait avant tout de détourner les ouvriers du socialisme, M. Helleputte se mit en rapport avec M. Arthur Verhaegen qui avait créé à Gand des groupements dont le titre négatif, « Ligues antisocialiste », était suffisamment significatif. Il réunit également dans un même faisceau les représentants de ces organisations hybrides dénommées corporations et syndicats mixtes, où le clergé avait poussé les clients soumis de ses patronages. C'est avec ces éléments que fut constituée la « Ligue démocratique. » Pendant quelque temps, malgré la timidité de son programme et le caractère pour ainsi dire exclusivement antisocialiste de son action, les conservateurs et M. Woeste, tout particulièrement, lui firent grise mine. Par contre, des jeunes, enthousiasmés par la publication de l'Encyclique « Rerum Novarum » prirent la chose au sérieux et parlèrent ouvertement de suffrage universel, de la protection du travail des adultes et d'autres réformes sociales profondes.
Si bien que la poule ayant couvé des œufs de canard, M. Helleputte se vit bientôt débordé.
C’est ainsi que pour avoir voté, en la corrigeant par un amendement qui portait son nom mais n'amendait rien du tout, la scandaleuse loi électorale dite la loi des quatre infamies, M. Helleputte fut contraint de quitter la présidence de la Ligue démocratique chrétienne. Ceux qui aidèrent le plus à le pousser dehors étaient MM. Renkin et Carton de Wiart, qui depuis lors...
Mais l’organisation était créée, le vieux parti catholique allait compter avec celle-ci et elle devait aller loin, un peu plus loin que M. Helleputte ne l'eût rêvé.
Entre-temps, ce diable d'homme trépidant et remuant avait construit à son parti une autre aile plus puissante encore : le « Boerenbond. » Grâce la pressante influence des prêtres des campagnes, il parvint à créer en Flandre ces ligues de paysans, où l'on arrive à agglutiner les intérêts cependant bien opposés des petits fermiers, des métayers et des gros propriétaires agrariens par le lien de l’esprit confessionnel.
Il va sans dire que le prolétariat agricole ne compte pas dans cette organisation. Les manifestations multiples d'activité de ces ligues paysannes (coopération, épargne, assurances, caisses Raiffesen, etc.) ont donné à ces groupements une force économique considérable que la guerre et l'après-guerre ont prodigieusement enrichi.
Les « Boerenbond » restent la principale force politique du parti catholique, mais pour combien de temps ?
Le fossé qui sépare les ouvriers coopérateurs des paysans cultivateurs ne restera pas toujours aussi profond et le jour viendra où les producteurs et consommateurs finiront par se rejoindre en éliminant les intermédiaires qui les rançonnent. Et là aussi, l’œuvre de M. Helleputte aura dépassé les intentions de son auteur.
Pareillement et dans le but de canaliser vers le parti catholique le mouvement des revendications linguistiques qui se dessinait en Flandre, M. Helleputte prit, à un moment donné, la tête de ce mouvement. Mais, là aussi, il se vit débordé après la guerre.
Son rôle consista surtout lorsqu'il entra au gouvernement à farcir de créatures flamandes les départements ministériels et à prendre des mesures administratives qui ne satisfaisaient pas les Flamands, tout en vexant les Wallons, plutôt qu'à promouvoir des initiatives législatives assurant aux Flamands ce qu'ils appellent l'égalité en fait et en droit.
Il n'empêche que, pendant près de quarante années, dans ce Limbourg où le parti catholique l'avait détaché, il exerçait un ascendant considérable, un pouvoir pour ainsi dire omnipotent qui lui avait valu le sobriquet d' « empereur de la Campine. »
Pendant de longues années, il fut élu député de Maaseyck sans rencontrer de compétiteur ; mais l'industrie envahissant la province la plus cléricale de la Belgique devait évidemment transformer l'atmosphère politique de la région.
Les jeunes catholiques sont tenus d'y afficher des opinions démocratiques accentuées. Le socialisme a pris pied dans le pays et sa végétation pousse partout où il s'est implanté. M. Helleputte ferme les yeux avant d'avoir vu s’épanouir cette flamme dont il s'était donné pour tâche d’arracher les racines.
Dès que le socialisme apparut à la vie publique, M. Helleputte le considéra comme son intraitable adversaire. Avec son beau-frère M. Schollaert, dont le fanatisme ombrageux faisait contraste avec sa propre combativité joviale et souriante, il prit l'offensive contre les socialistes qui avaient, enfin, forcé les portes du Parlement. Qui ne se souvient de ces séances orageuses, pleines de cris et d'appels de bataille, où l’éloquence provocante, les sarcasmes, l'accumulation de petits papiers émiettant la vérité déchaînaient la fureur de l'extrême gauche et rabattaient sur les provocateurs des ripostes à grand fracas. Mais ceux-ci ayant trouvé à qui parler, M. Helleputte revint à sa manière souriante, enveloppante et un peu ficelle.
M. Helleputte était un orateur abondant, disert, pétillant, avec des mots à l’emporte-pièce et des répliques qui eussent décelé un vif esprit d'à propos, si l'observateur n'avait pu remarquer qu'elles étaient soigneusement préparées en vue d'interruptions provoquées. Son éloquence pittoresques tournait en somme assez vite au bagout.
On disait merveille de sa facilité d’assimilation et de travail. Ministre des travaux publics sous Léopold II, il déploya une certaine virtuosité à réaliser les caprices autant que les grandes conceptions constructives de son maitre.
Passant ensuite au ministère des chemins de fer, il marqua déplorablement son passage par l’édification de quelques gares en style Saint-Luc, mais par contre il s’attacha avec passion à l'étude et à des plans de modernisation de notre réseau de railway, dont la capacité de transport, au regard du développement économique de notre pays, est lamentablement déficitaire. C'est dire qu’il fut et resta un défenseur acharné de l’idée de la jonction Nord-Midi de nos fuseaux ferroviaires, projet que l'on confond trop facilement avec celui d'un simple raccord entre les gares bruxelloises qui portent ce nom. Interrogé sur la date d'achèvement de cet immense travail. il répondit que le trafic sur la nouvelle ligne commencerait le 15 juillet 1915, à 10 heures matin !... Sans doute. il y eut, dans l’intervalle, le petit accroc de la guerre, mais il allait un peu fort tout de même dans la précision de ses promesses.
C'était sa façon, passablement désinvolte, de traiter les affaires.
Quand il se mêlait d'arranger des choses d'ordre social. la méthode ne valait guère mieux. On sait comment il s'y prit pour caricaturer le droit des agents de son département, quand le gouvernement ne fut plus en mesure de résister au mouvement syndical qui entraînait les travailleurs - disons le mot - les exploités du railway. Il autorisa donc la constitution de groupements professionnels par catégories minuscules et savamment éparpillées, avec défense de se relier entre elles, en sorte que l'Etat-patron se fût toujours trouvé devant une poussière d'organisation syndicale. Poussière que la tempête démocratique de l’après-guerre a balayée.
Inscrivons aussi à son actif le recrutement militaire par volontariat, une idée qui, pour avoir fait faillite avant la guerre, contribua par surcroît à la catastrophe de 1914.
On comprend après cette expérience que parti pour le Havre en qualité de ministre, il en revint, délesté à jamais de tout portefeuille.
Il eut l'intelligence de ne pas en témoigner trop d'amertume et, depuis l'armistice, en dépit du réel ascendant qu’il exerçait sur la vieille droite et de l’autorité qu’il persistait à vouloir conserver sur l’aile gauche flamingante, son rôle parlementaire devenait plus effacé.
Disons cependant que lors de la discussion des lois sociales, il se souvint de ce qu’il avait été l’un des premiers à proposer la réglementation du travail des adultes et défendit, avec fermeté, le principe de l’interventionnisme.
Mais il est probable que cette attitude ne l’eût pas sauvé de la poussée caractéristique qui, en Flandre, refoule dans la réserve tous les anciens capitaines de la droite. Déjà les impatients de la jeune droite le dirigeaient en douceur vers le Sénat.
De même que le temps des conservateurs est passé, celui des hommes de la transition ne durera plus guère.
La mort de M. Helleputte a préservé le vieil homme d’Etat de cette ingratitude. Elle laisse subsister la silhouette, assurément curieuse et attractive, d’une de ces fortes personnalités d’une époque politique, méritant le respect que l’on doit aux choses défuntes.
F.
(Extrait du Standaard, du 23 février 1925)
Een Vlaamsch Katholiek Staatsman
Minister Joris Helleputte Overleden
Zondag morgen bereikte ons het treurige nieuws, dat minister van State Joris Helleputte korts na acht uur overleed. Reeds in den loop van Zaterdag was de zieke slaperig geworden. Zondag morgen kwam het einde, heel rustig en zacht.
Zoo eindigde de lange loopbaan van een uitstekend staatsman, die steeds een strijdend katholiek en een bewust Vlaming geweest. Zoo treft meteen een derde sterfgeval den Belgischen Boerenbond, die binnen de spanne van enkele weken hoogleeraar Vlebergh, priester Mellaerts en minister Helleputte uit de door hen geleide organisatie zal wegvallen.
Joris Helleputte werd geboren te Gent op 31 Augustus 1852. Hij studeerde eerst aan het athenaeum te Gent, om daarna de hoogeschool te bezoeken. Het was hem niet mogelijk naar een katholiek instituut te gaan, omdat hij daar te dien tijde het onderwijs niet kon vinden, dat een ingenieur van noode heeft. In 1873 promoveerde hij tot ingenieur van bruggen en wegen, hij was de eerste van zijn jaar, en legde met de grootste onderscheiding een schitterend eindexaam af.
Korts daarna werd hij reeds ingenieur bij hét hoofdbestuur der spoorwegen en bleef dit ambt bekleeden tot in het jaar1876. Middelerwijl, dat was in 1874, werd hem als hoogleeraar, te Leuven de inrichting opgedragen van een nieuwe afdeeling voor bouwkunst in den schoot der bijzondere scholen, waar hij jaren lang zou doceeren. Weldra wijdde hij echter zijn aandacht aan een ander gebied en stichtte in 1887 de gilde van Ambachten en Neringen. Een paar jaren nadien, den 15 Juli 1889 werd hij tot volksvertegenwoordiger gekozen voor Tongeren-Maeseyck en het jaar daarna, den 20 Juli 1890, werd hij medestichter van den Belgischen Boerenbond, de machtige instelling, welke sindsdien haar macht met de jaren heeft zien gedijen en groeien.
In 1896 werd Joris Helleputte een portefeuille aangeboden in het kabinet de Trooz en zou hij aan spoorwegen, posterijen en telegrafen zijn volle aandacht schenken. Toen echter de Trooz in 1907 door Schollaert werd opgevolgd werd Helleputte met het interim van Landbouw belast, om den 5 Augustus 1910 titularis van het ambt te worden, terwijl jij er het interim van spoorwegen, posterijen en telegrafen mede verbond tot 5 September van dat jaar. Hij bleef minister van Landbouw tot 8 Juni 1911 en werd de 23 Februari 1912 door den Koning minister van State benoemd.
Zin gezag gebruikte minister Helleputte niet alleen om het taalrecht der Vlaamsche burgers te doen eerbiedigen, maar ook om aan den minderen man, die maar al te dikwijls denkt dat men, om door hen aanhoord te worden, Ministers en hooggeplaatste ambtenaars in ’t Fransch moet aanspreken, eergevoel en stamtrots in te boezemen.
Die rechtzinnige praktische Vlaamschgezindheid gepaard met een echt Vlaamsche wilskracht, stelde hem in staat, spijts de tegenkanting van het verfranscht hooger personeel ministeriële bureelen, verschillen hervormingen door te drijven. Zoo beval hij dat Bulletin de l’Agriculture, dat tot dan enkel in het Fransch verscheen, ook in ’t Nederlandsch zou worden uitgegeven ; zoo besliste hij dat de Brusselsche trams vergunningen of wijzigingen aan de reeds toegekende vergunningen zouden bekomen slechts wanneer de trambedienden de kennis der twee landstalen zou worden geëischt; zoo beval hij dat te Brussel al de met het publiek in betrekking komende bedienden, de twee talen zouden moeten kennen ; zoo voerde de tweetalige poststempels en het tweetalig treinboek in en benoemde een aantal Vlaamschkennende ambtenaars en beambten tot plaatsen die zijn dienstoversten voor _Vlaamschonkundigen bestemden ; zoo besliste hij als Minister van Openbare Werken dat al de lastenkohieren van zijn departement in de twee landstalen zouden uitgegeven worden.
Voorzeker een aantal dier maatregelen zullen velen van gering belang schijnen. Maar als men zich herinnert welk een verzet de minste poging tot vervlaamsching van 't bestuur ontmoette bij de kopstukken der verfranschte bureaucratie onzer ministeries, als men weet dat om dit verzet te breken Helleputte meer dan eens persoonlijk de hand moest aan 't werk slaan (dat was ‘t geval met het opmaken van het tweetalig treinboek) zal men de dracht dezer hervormingen beter beseffen.
Minister Helleputte heeft overigens twee maatregelen genomen indien hij den tijd had gehad, ze eerlijk te doen toepassen, de beste vruchten afgeworpen en wellicht de volledige vervlaamsching van het bestuur voorbereid zouden hebben, nl. de toelating verleend aan het personeel onderling voor dienstzaken naar verkiezen in ‘t Nederlandsch of in 't Fransch briefwisseling te houden en het instellen van cursussen voor het aanleeren der Nederlandsche taal aan Vlaamschonkundige beambten.
Jammer genoeg dat Minister Helleputte kort na het invoeren van die twee maatregelen van het Ministerie van Spoorwegen naar dit van Openbare Werken overging en later ontslag nam, zoodat hij de hand niet meer aan de eerlijke toepassing er van houden kon. Want weldra bleef er van het recht voor de Vlaamsche ambtenaars, beambten en arbeiders niets of bijna niet meer over : de oversten die met de uitvoering van 's ministers beslissing waren belast krompen het aan de Vlaamsche beambten toegekende recht zoozeer in en vervalschten Helleputte’s bedoeling derwijze, dat de genomen maatregel geen nut meer had : sommige dienstoversten deden eenvoudig verbod aan de Vlaamsche bedienden gebruik te maken van hun taal in den dienst ; anderen veroorloofden zulks alleen aan Franschonkundige arbeiders !...
Den 11 November van hetzelfde jaar betrad hij echter alweer als titularis zijn geliefd ministerie van Landbouw om er den 11 November van dat jaar Openbare Werken aan toe te voegen. De 26e April van het .jaar 1914 was een schitterende datum in zijn parlementair leven ; toen men zijn vijf-er twintigjarig Kamerlidmaatschap met groote feestelijkheid herdacht.
Dra echter zouden de bittere oorlogsjaren aanbreken en vertrok Helleputte met de Belgische regeering naer Le Havre. Feitelijk was het ambtsgebied beperkt geworden, maar de breede mogelijkheden der groote politiek bekommerden den minister, terwijl hij het herstel onzer landbouwgebieden voorbereidde, in de hoogste mate. Veel heeft hij voor onze Vlaamsche soldaten in de hoogste kringen bepleit en steeds is bii in de weer gebleven om de katholieke belangen hoog te houden.
Een incident verdient hier zeker naar voren te worden gebracht omdat het uit onverdachte bron een schitterend oordeel over de geestesgaven van dezen staatsman ontlokte. Dat was toen de kuiperijen der vereenigde liberale en socialistische partijen het te Havre zoover hadden gebracht, dat de zwakke graaf de Brocqueville mede de noodzakelijkheid ging aanvaarden, de regeeringsbasis te verbreeden. Daar het hier om een buitengewoon ernstige aangelegenheid ging en men zich in uitzonderlijk abnormale parlementaire toestanden bevond, ging de Koning bij de ministers van State te rade en verzocht hen bij hemverslag over den toestand uit te brengen. En toen de Koning ze alle had doorgelezen liet hij den scherpzinnigen Helleputte roepen en bekende, al bleken diens besluiten niet de sympathie van den vorst te genieten dat hij voorzeker dat hi] voorzeker het helderste inzicht van den toestand bleek te bezitten en dat zijn verslag een meesterstuk van staatkundig beleid bleek te zijn.
Maar niet alleen op statkundig gebied wist Joris Helleputte de hooge gaven van zijn schandere geest te laten uitschijnen, ook in het parlement bewees hij herhaalde malen een redenaar, een debater, een orateur de combat te zijn, die door zijn tegenstrevers werd ontzien. Het ligt nog in veIer geheugen, hoe hij eens in vooroorlogsche dagen, bijna twee volle uren in de Kamer sprak, deze onder den invloed zijner woorden dwong, en de onophoudelijk onderbrekende tegenstrevers door zulke geniale tegenzetten wist te doen zwijgen, dat zijn slotrede in gespannen stilte werd aangehoord. Na het applaus zijner vrienden kwam toen een vooraanstaand Kamerlid der oppositie hem de hand drukken, terwijl hij bekende : décidément vous êtes fort. In zoo’n stormachtige Kamer was Helleputte in zijn element, daar liet hij van zijn gemoed stroomen en de sprankels van zijn scherpen geest ronkelen in den dienst der groote idealen, die hij zich had gesteld.
Hoe die scherpe geest hem bijbleef tot het einde bewees, slechts een enkel voorbeelden aan te halen, zijn merkwaardig minderheidsverslag over de verbinding Noord-Zuid, dat we op deze plaats reeds mochten in het licht te stellen.. Daar vindt men al de gaven van deze fijnzinnige pen, die met geestigen glimlach den tegenstrever weet het veld te slaan, om hem daarna meteen massa cijfers en gegevens, als troepen in goede orde geschaard, ter overrompelen.
Het is hier niet noodig uitvoerig den nadruk te leggen op wat deze groote vriend van den landbouw voor zijn Vlaamsche boerenvolk heeft gedaan. Als Boerenbond-leider en als minister heeft hij zijn beste kunnen gewijd aan de heropbeuring van den landbouwstand, dien hij terecht als een der hechtste steunpilaren van de samenleving, het land en de nationale economie beschouwde.
Met hem verdween meteen een groot christen, van het sterke slag der vooroorlogsche strijders voor de Kerk, wier rotsvaste overtuiging dagelijks uitstraamde in hun konselzwente daden en wier innerlijk leven steeds gevoed werd en gesterkt door een recht kinderlijken eerbied voor de Kerk en een groote piéteit.
Vlaanderen vergeet dezen grooten onder zijne zonen niet en met gebogen hoofd prevelt men alom de bede, dat God hem het loon hebben geschonken voor wat hij hier in zijnen dienst met groote liefde heeft verricht.
* * *
Een Vlaams vriend die lange jaren met Minister Helleputte samen heeft gewerkt, schrijft ons nog :
Om goed de hooge persoonlijkheid van Minister Helleputte te begrijpen, moet men in den geest teruggaan tot den tijd waar hij als jongeling uit groeide.
Velen zullen verwonderd zijn te vernemen, dat zijne godsdienstige en doorbrave ouders hem op school hadden in het Atheneum Van Gent. In 1868, op 16-jarigen leeftijd, kwam hij alzoo op de hoogeschool toe, in de afdeeling voor ingenieurs van bruggen et wegen - zoo werd die school dan genoemd, omdat zij het voorrecht had de ingenieurs aan te kweeken die in Staatsdienst zouden opgenomen worden.
Toen woedde de vervolging tegen alles katholiek was, en bijzonder van 1879 tot 1884. Zijn katholiek geloof mocht men op straat niet belijden op straf uitgejouwd en afgeranseld te worden, zooals het gebeurde met de bedevaarders naar Oostacker. Staatsbedienden werden vervolgd om hunne katholieke overtuiging. En dan geschiedde het, dat op een algemeene studentenvergadering, J. Helleputte te woord stond de rechten der katholieken te verdedigen. Met enkele vrienden waaronder wijlen den heer Lambert, stichtte.hij dan een katholieke studentenvereeniging.
Vooraleer hij de hoogeschool verliet, had J. Helleputte reeds een poging gedaan om aan de studenten van Leuven ook toegang te verleenen tot bedieningen in Staatsdienst, dit tegen zijn eigen voorzijn begrepen. Ook was J. Helleputte pas in den dienst van Rijkswerken ingelijfd, of er werd hem eene plaats aangeboden als leeraar aan de Katholieke Hoogeschool. Van dien tijd af was J. Helleputte de belangen van den godsdienst, in ’t openbaar leven betrofen .”Mijne gedachten stel ik niet ten dienste van mijnen persoon” zegde hij, “ wel mijn persoon ten dienste van mijne gedachten.” “Wij moeten gereed staan”, meende hij, « om op te treden waar een ander het niet durft of het niet kan.”
J. Helleputte had een Waalsche moede en ’t is op betrekkelijk ouderen leeftijd dat hij de moedertaal aanleerde van zijne stadsgenooten. Uit godsdienstige overtuiging werd hij Vlaamschgezind, omdat hij inzag, hoe het bewaren van den Vlaamschen landaard een dijk kon zijn tegen ongeloof en zedenbederf. Hierin ook kwam hij op voor zijn overtuiging. Te midden het verfranschte Leuven, stichtte hij de gile der ambachten, waar alles op Vlaamschen leest ingericht werd. Dit verwekte niet weinig wantrouwen en tegenwerking van wege de Leuvensche burgerij en niet ’t minst vanwege de katholieke leiders van dien tijd.
De werking van Mr Helleputte op sociaal gebied ging een ruimen tijd gepaard met zijne bedrijvigheid als bouwmeester. Aks medewerker van wijlen J. Bethune zocht hij om de bouwkunst op te beuren door het bestudeeren van de kunst der middeleeuwen, omdat die kunst hare hoogste schoonheid zocht in ’t uit stralen der waarheid. “Wetenschap en Kunst”, zegde hij, “zijn de stralen van eenzelfde waarheid.” Die middeleeuwsche kunst in onze streken mocht juist, aanzien worden als een nationale kunst zoo kwamen zijn streven voor geloof en landaard in overeenstemming met zijn vlaamschgezindheid.
Hoog in aanzien bij de studenten dr hoogschool, wakkerde hij dezen aan om gouwgilden in te richten, en meer dan een ontwerp voor en gildevlag werd door zijne hand geteekend.
De werking van J. Helleputte in den Boerenbond zal door anderen geschetst worden. Een droombeeld dat hij nooit mocht bereiken, was de uitbreiding van den zoogenoemden Belgischen Boerenbond tot de Walenstreken, met uitzondering van Waalsch Brabant.
Intusschen had J. Helleputte met Schollaert de Volksbank van Leuven met gesticht, die bijzonder ten dienste stond der kleinere menschen welke in dien tijd moeilijk hun toevlucht konden nemen tot de groote banken. De tweetaligheid die daar ingevoerd om reden van de omstandigheden, was in de oogen van vele menschen van toen een niet te volgen nieuwigheid het Vlaamsche kon net dienen om zaken te doen. Wel zal er eens geschetst worden wat goeds in economisch opzicht, voor den Vlaamschen strijd uit die inrichting gesproten is.
Doch laat ons hier aanstippen dat in Vlaamsch opzicht J. Helleputte te veel op zijn actief had, opdat zin werking ten voordeele van den boerenstand niet onverdacht zou voorkomen voor onze Waalsche menschen. Dat zal een van de groote redens zijn van bet mislukken van zijne pogingen om de Waalsche landbouwers onder de banier van den Belgischen Boerenbond te scharen.
Een ander droombeeld van J. Helleputte was het dat een dag waarop alle Belgen die middelbare studiën zouden gedaan hebben de twee talen zouden kennen. Hij kon zich moeilijk ,inbeelden dat hetgeen hem niet te lastig was geweest, ook voor een ander zou mogelijk zijn, - dat het velen moeilijk valt de rechtvaardigheid voor eigen bellen. Hardnekkig was Minister Helleputte verkleefd aan het bestaan van Belgisch vaderland waar Vlamingen en Walen malkander zouden eerbiedigen en wederzijds diensten bewijzen. Doch onder den oorlog geen ander ermede zoo bekommerd als hij, dat België zou onafhankelijk blijven van Frankrijk. Geen gelegenheid liet hij tot voorbijgaan om te laten blijken dat België geen Fransche provincie was. Ook steunde hij met alle kracht iedere werking in het leger en onder de gevluchte burgers, om den Vlaamschen landaard ongeschonden te bewaren.
Minister Helleputte zegde meermaals, dat de verdienste van een mensch niet te bereken is naar zijnen stand, zijne macht, zijne gaven en zijn fortuin, doch zij te meten is mar de verhouding die er bestaat tusschen het goede dat hij bekwaam is te verrichten en het goede dat hij doet.
In de grootsche werken en inrichtingen die hij tot stand bracht, hebben de pogingen van Minister Helleputte niet altijd ten volle hun doel bereikt. Doch als verkondiger van den eerbied dien wij aan de waarheid verschuldigd zijn, als opwekker van het katholiek en Vlaamsch ideaal was hij eenig.
Hij hield eraan zijne gedachten te verkondigen door 't en door hot voorbeeld. In huiselijken kring was hij een voorbeeld voor alle Flaminganten, voor alle Kristenen.
Als een heldhaftig christen wist hij zich te gedragen in pijnlijke omstandigheden. Wie zal zich met aandoening herinneren den tijd wanneer hij door een maatregel van de Academische overheid getroffen, naar aanleiding van een vrijmoedig in het Parlement, daarover nooit geen klacht uitte en als held der gehoorzaamheid met ootmoedigheid zich naar de getroffen maatregel schikte. Toen hij in 1916.er gekwetst in een auto-ongeval, in éen militaire gasthuis te Châlons-sur-Marne verzorgd werd, stonden geneesheeren en gekwetsten van den oorlog verstomd over zijne kranigheid en zijn christen geloof.
Hierin overigens putte hij de kracht der overtuiging, die al zijn daden doorstraalde.
(ERNOTTE R., dans Biographie nationale de Belgique, Bruxelles, Académie royale de Belgique, 1969, t. 35, col. 373-379)
HELLEPUTTE (Georgius-Augustinus), ingénieur des Ponts et Chaussées, professeur à l'Université catholique de Louvain, homme politique, ministre d'État, né à Gand le 31 août 1852, décédé à Louvain le 22 février 1925.
Cadet de cinq enfants, Georges Helleputte était issu d'une famille de modestes artisans ; son père et son grand-père exerçaient le métier de boulanger. Une éducation solide, secondée par un tempérament sérieux, actif et volontaire, lui permit d'aborder les études moyennes à l'Athénée royal de Gand. En 1868, il sort premier de sa promotion et entre aux Écoles Spéciales de la même ville pour y conquérir, au terme de trois ans, le grade d'ingénieur des Ponts et Chaussées. Il a alors dix-neuf ans et entreprend en 1871 un voyage d'étude à l'Exposition internationale de Vienne ; bientôt après, il est engagé comme ingénieur par la direction des chemins de fer belges.
Mais Louis Cousin, professeur à la Faculté des sciences de l'Université de Louvain, a repéré les qualités du jeune ingénieur. Sur sa proposition, Helleputte résilie son contrat et entame en 1876 une longue carrière professorale au service de l'Université catholique. Il y enseignera successivement l'architecture civile, industrielle et religieuse, l'histoire de l'architecture et après le départ de Cousin au Chili en 1889, il prendra sa succession aux constructions du Génie civil. Il poursuivra cet enseignement jusqu'à son entrée au gouvernement en 1907.
Par ailleurs dès 1876, Helleputte est inscrit comme membre de la confrérie Saint-Michel, association catholique ultramontaine, fondée l'année précédente par Charles Périn, juriste et professeur à Louvain. Helleputte y coudoie les milieux dirigeants de la presse catholique, spécialement ceux du Courrier de Bruxelles et du Bien Public de Gand. Au contact de ces hommes rompus aux manœuvres de la vie politique et sociale, il s'initie aux méthodes d'approche de l'opinion publique, qui assureront au parti catholique la victoire électorale de 1884.
En 1878, Helleputte tente à Louvain une expérience corporative qui constituera le point de départ de son programme en matière de réforme sociale. Il se voit confier par l'Unversité catholique l'adjudication des travaux du nouveau Collège Juste-Lipse. Helleputte s'adresse directement à un certain nombre de maîtres-artisans qui soumissionnent chacun pour la partie de l'œuvre qui le concerne. Le travail est exécuté avec entrain, chaque chef de métier mettant au service de l'œuvre commune ses ouvriers les plus qualifiés. Fin de l'été 1879, le collège est achevé à la grande satisfaction de tous. Cette expérience d'une collaboration efficace entre tous les secteurs de la construction ranima chez Helleputte et ses associés le rêve des vieilles corporations d'autrefois, fondées sur la communauté d'intérêt et de travail. L'idée fut adoptée avec enthousiasme par les dix-sept participants, qui bientôt se retrouvèrent œuvrant de conserve dans divers coins de Belgique. Ils vulgarisaient ainsi, sans le savoir, ce style néo-gothique cher à Helleputte, dont nous retrouvons la marque aujourd'hui encore, dans bon nombre de constructions de l'époque (Collège Américain, Collège Saint-Pierre, Séminaire Léon XIII, Institut Saint-Thomas, église des P.P. Conventuels). La Gilde des Métiers et Négoces de Louvain venait de naître et ferait bientôt école dans de nombreux centres urbains du pays.
Autour du noyau professionnel, se greffera rapidement un réseau d'œuvres sociales (Banque populaire, École professionnelle Saint-Pierre, Bourse du Travail, Société pour la construction de maisons ouvrières) qui assureront à l'œuvre un rayonnement durable. Helleputte mettra à profit les trois Congrès des Œuvres sociales à Liège (1886, 1887 et 1890) pour présenter cette expérience devant l'opinion publique et tenter d'en dégager un programme général, valable pour tous les secteurs de l'industrie. Entretemps, il s'est fixé à Louvain où il a épousé en 1882 Louise Schollaert, fille de l'ancien premier ministre Frans Schollaert père, décédé en 1879. [Note du webmaster : le rédacteur de l’article fait une confusion entre Frans Schollaert père et fils. Seul le second a été premier ministre].
La mise en place d'une institution comme la Gilde des Métiers de Louvain n'était qu'une étape dans la réalisation d'une réforme plus profonde. Par delà cette réalisation locale, Helleputte visait à l'instauration en Belgique d'un système corporatif, englobant toutes les classes d'intérêt, les organisant sur le plan économique et social, pour leur donner enfin une représentation politique au sein du Parlement. Ce programme avait été fixé dans ses grandes lignes par les sociaux-chrétiens, lors de la seconde Assemblée qu'ils tinrent à Fribourg en 1886 et à laquelle avait participé Helleputte.
Un heureux concours de circonstances lui permit de passer rapidement aux applications pratiques. En 1890, il rencontre l'abbé Mellaerts, curé de Sint-Alfons-Goor, également soucieux de grouper les travailleurs agricoles en associations corporatives. De cette rencontre devait surgir le Belgische Boerenbond (Ligue belge des Agriculteurs), qui fit rapidement tâche d'huile dans les campagnes flamandes et structura efficacement les masses agricoles.
L'ensemble des œuvres ouvrières chrétiennes, parmi lesquelles plusieurs gildes de métiers déjà fondées, éprouvèrent bientôt le besoin de rajeunir l'ancienne Fédération des Œuvres ouvrières catholiques, alors mourante ; elles souhaitaient agir de façon déterminante sur les milieux populaires et sur la législation sociale. Un vœu fut émis dans ce sens en 1889 par la Gilde de Saint-Nicolas-Waes et fut à l'origine de l'érection de la Ligue démocratique belge en mars 1891 ; la présidence de cette association fut aussitôt confiée à Helleputte. La ligue groupe alors quelque cent vingt-cinq associations de tous genres : mutuelles, caisses de pensions, cercles ouvriers, coopératives ; à cet ensemble hétéroclite, Helleputte s'efforcera de donner une structure corporative ; il se verra toutefois vite contré par les tenants des syndicats purement ouvriers et devra démissionner de la présidence de la ligue en 1895. La Ligue démocratique poursuivra son essor sous la direction d'Arthur Verhaegen.
Ainsi en 1893, au moment précis où le peuple des villes et des campagnes entrait en masse dans le nouveau corps électoral par suite de l'instauration du suffrage universel plural, le parti catholique disposait, grâce à Helleputte, de cadres sommaires mais structurés, capables de diriger les forces nouvellement libérées.
Entretemps Helleputte était entré au Parlement, en août 1889, comme représentant de l'arrondissement de Maaseik. La précision de son argumentation, la vivacité de ses ripostes en firent très vite un orateur de premier plan et un adversaire redouté. Les problèmes de réforme électorale et sociale, la question scolaire et l'émancipation flamande constituèrent les principaux objectifs de ses interventions à la Chambre des représentants.
Très tôt Helleputte apparut comme un futur leader de la « jeune droite », aile progressiste du parti «catholique. Toutefois ses prises de position contre la représentation proportionnelle en 1893 et son attachement obstiné à la formule corporative tranchaient trop sur le programme de la démocratie sociale pour lui permettre d'influer de façon décisive sur la conduite des démocrates. Longtemps Hellepulte jouera le rôle de tampon entre les deux fractions de la droite catholique, s'appuyant tantôt sur l'une, tantôt sur l'autre, pour faire prévaloir ses points de vue politiques. Peu désireuses de perdre un partenaire de cette envergure, les deux parties fermèrent provisoirement les yeux devant une telle manifestation d'indépendance. En 1900, Helleputte sera réélu représentant de l'arrondissement de Tongres-Maaseik et conservera son mandat sans interruption jusqu'à sa mort.
Dès janvier 1899 son nom fut mis en avant lors de la constitution du cabinet Van de Peereboom. Au dernier moment cependant il fut éclipsé par Cooreman et il faudra attendre mai 1907 pour trouver Helleputte au département des chemins de fer, postes et télégraphes. Il assumera la direction de ce département jusqu'en 1910 ; après les élections de juin 1910, il prendra le portefeuille de l'agriculture et des travaux publics et le conservera jusqu'en septembre 1918, sauf une interruption d'un an en 1911-1912.
L'invasion de la Belgique par l'Allemagne en août 1914 conduisit Hellepulte au Havre, où il se fixa à Sainte-Adresse pour la durée des hostilités. Cette période d'exil fut marquée par de regrettables intrigues. Le contact quotidien des soldats flamands et wallons, soumis à des cadres s'exprimant exclusivement en français, suscita des rancœurs. On commença à parler de diviser le pays. Helleputte, profondément attaché à la cause flamande, ne vit pas l'inopportunité de telles manœuvres et les encouragea du Havre. Éventée à temps, la crise put être conjurée mais l'affaire devait rebondir devant l'opinion publique en 1922. Au cours de son séjour au Havre, Helleputte fut également l'objet d'un grave accident de voiture, qui brisa quelque peu son dynamisme d'autrefois.
Rentré en Belgique au terme de la guerre, il reprit sa place à la Chambre, mais y joua un rôle plus effacé et conciliant. Ses dernières interventions relevaient davantage de problèmes techniques où d'ailleurs il excellait. On doit en grande partie à sa ténacité la décision des travaux de la jonction Nord-Midi sur laquelle il présenta un compte rendu circonstancié. Ce fut aux yeux des contemporains le couronnement de sa carrière d'ingénieur et de parlementaire.
Helleputte mourut sans enfant le 22 février 1925 dans sa demeure de la place Saint-Antoine à Louvain. Il laissait derrière lui une collection de documents d'archives d'une extrême richesse, accessible aujourd'hui aux Archives générales du Royaume de Belgique, à Bruxelles.
Une liste de ses principaux travaux (discours, articles et constructions) a été publiée dans la Bibliographie académique de l’Université de Louvain, 1834-1900, pp. 343-347 plus 6 Suppléments, 1900-1913; 1914-1934, p. 218-219.
Une statue de Helleputte fut exécutée par J. Van Uytvanck et inaugurée à Maaseik en septembre 1930. Le peintre anversois J. Janssens peignit également un portrait.
(Extrait de L’Indépendance belge, du 2 septembre 1890)
Le Patriotre nous apprend la constitution d’un Boerenbond ou « Ligue des cultivateurs », constitution préconisée aux congrès de Liége et de Malines.
Les statuts d’une ligue agricole furent élaborés il y a quelques mois déjà, raconte la feuille cléricale ; un grand nombre de propriétaires et de laboureurs et des amis, tant ecclésiastiques que laïques, de l’agriculture, étaient venus, en grand nombre, des provinces d’Anvers, de Limbourg et du Brabant flamand. Ils se réunirent à Louvain, à la Maison des Métiers, firent choix d’un comité provisoire, décidèrent l’impression du règlement et d’une circulaire et résolurent de provoquer des assemblées locales pour aboutir à fonder partout des gildes paroissiales de paysans.
Que veut la nouvelle Ligue ? Elle s’occupera d’abord de tout ce qui touche aux intérêts matériels des campagnards : enseignement agricole, achat en commun de fumier et d’engrais, de semences et d’instruments aratoires ; institution de caisses d’épargne et de crédit locales, assurance mutuelle du bétail, etc.
Parfait, et nous trouvons très légitime la préoccupation des agriculteurs de développer le plus possible toutes les institutions qu’ils estiment propres à seconder leurs efforts.
Le programme du Boerenbond est moins rassurant dans sa seconde partie. Il se propose de recourir à l’intervention de la législature dans tout ce que celle-ci peut avoir d’influence sur l’agriculture et la propriété. On ne l’accusera pas, dit Le Patriote, de revendications immodérées s’il demande à la législature une prudente protection, des lois contre l’usure, l’abolition d’impôts iniques, un crédit agricole en rapport avec la nature de la propriété et d’autres mesures législatives. Ici nous sommes dans le protectionnisme à outrance ; et il est peu probable que le chef du cabinet, qui est résolument libre-échangiste, soit disposé à encourager les velléités de la ligue.
Enfin, le troisième point du programme, restauration de l’agriculture, comme gilde fondée sur les principes chrétiens, nous ramène au moyen âge et les initiateurs du mouvement ne s’en cachent pas. Ils disent son fait à la Révolution française qui « par la guillotine et l’effusion de flots de sang a brisé les derniers liens qui unissaient l’ancienne société aux gildes » ; ils se livrent à un éloge pompeux des paysans flamands et proclament que le Boerenbond doit porter un caractère chrétien dans ses membres, dans sa direction, dans son but.
On croit rêver en lisant de pareilles choses ; il serait cependant injuste de taire le nom des trois illuminés qui ont signé ce factum christiano-agricole : ce sont MM.Helleputte, représentant e Maeseyck ; Schollaert, représentant de Louvain, et un prêtre louvaniste, M. Ferdinand Mellaerts.
Voir aussi : Joris Helleputte, dans Encyclopedie van de Vlaamse beweging (consulté le 11 octobre 2025)