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Grosfils Pierre (1797-1868)

Portrait de Grosfils Pierre

Grosfils Pierre, Joseph libéral

né en 1797 à Verviers décédé en 1868 à Verviers

Représentant entre 1856 et 1866, élu par l'arrondissement de Verviers

Biographie

(Extrait de : E. BOCHART, Biographie des membres des deux chambres législatives, session 1857-1858, Bruxelles, M. Périchon, 1858, folio n°59)

GROSFILS, Pierre-Joseph

Né à Verviers, le 25 août 1797,

Représentant, élu par l’arrondissement de Verviers

M. Grosfils appartient à une honorable famille de brasseurs de Verviers. Il commença ses études au collège de sa ville natale, et les acheva au lycée de Bonn sur le Rhin.

Comme la plupart des jeunes gens de l'époque des grandes guerres impériales, M. Grosfils se destinait à la carrière des armes. Neveu du général Jardon, il avait un exemple toujours présent d'illustration militaire. Mais les désastres de la campagne de Russie avaient enlevé bien des illusions : les études de M. Grosfils furent dirigées vers l'industrie, et le jeune homme embrassa, en 1813, la profession de son père.

Après la chute de l'Empire, nos provinces belges avaient été annexées à la Hollande ; et, dans la distribution des partis qui s'établit alors, M. Grosfils fut considéré comme un des plus vaillants champions de la liberté.

Aussi, en 1830, était-il nommé président du conseil cantonal. En cette qualité, il organisait le premier ban de la garde civique de Verviers ; plus tard, lorsque notre nationalité fut consolidée, qu'on eut donné des cadres réguliers à la garde civique, M. Grosfils fut nommé colonel commandant des deux légions du canton, et exerça ce commandement pendant plusieurs années

En 1847, à l'occasion de la cherté des vivres, il y eut des troubles à Verviers. Nommé commandant des quatre compagnies de volontaires, organisées par la ville pour maintenir l'ordre, M. Grosfils, par l'autorité de son caractère et sa popularité, sut apaiser les masses soulevées, leur faire entendre la voix de la raison, et les faire rentrer dans le calme et le respect des lois.

Pacifier une ville, pour ainsi dire par le seul fait de la présence d'un homme de bien, tel est le magnifique tableau que décrivait un poète, il y a dix-huit siècles, et que les Verviétois ont pu contempler dans cette triste année de 1847, où la disette aiguisait les mauvaises passions. M. Grosfils a bien mérité de la population verviétoise tout entière, car il a su arrêter le désordre sans aviser à requérir les moyens rigoureux de la force publique.

En 1848, M. Grosfils était nommé commandant en chef de la légion de Verviers, et il a conservé ces fonctions jusqu'à ce jour.

Ajoutons que M. Grosfils fait partie du conseil communal de sa ville depuis l'époque de la réorganisation des conseils communaux.

Il conserve également depuis 1837 la qualité de membre de la commission de l'école industrielle littéraire de Verviers, et considère cette surveillance toute personnelle comme un de ses plus beaux titres.

Nommé conseiller provincial, il refusa, après huit sessions remplies avec zèle, de présenter de nouveau sa candidature.

En 1856, sur de vives instances, il accepta le mandat électoral, et fut nommé représentant pour l'arrondissement de Verviers.

Les élections générale des 1857 ont renouvelé le mandat du loyal député.

Membre du Parlement, M. Grosfils s’est constamment montré à la hauteur de toutes les espérances qu’avait données son beau caractère uni au libéralisme dégagé de toute idée d’intérêt.

Un jour, on demandait à un homme éminent, dont la Belgique regrette la perte et honore la mémoire, on demandait à M. Delfosse, dans l’intimité duquel vivait M. Grosfils, pourquoi il se montrait si attaché à celui-ci :

« Pourquoi ? répondit M. Delfosse. Parce que M. Grosfils est un homme franc et loyal ; Lorsqu’une fois il a dit oui, rien au monde ne pourrait lui faire dire non ; ces hommes sont si rares que l’on est heureux de les connaître, et l’on doit tout faire pour vivre dans leur intimité. »

Nous n’avons rien à ajouter à un tel éloge.


(Extrait de : J.L. DE PAEPE – Ch. RAINDORF-GERARD, Le Parlement belge 1831-1894. Données biographiques, Bruxelles, Commission de la biographie nationale, 1996, p. 331)

Industriel, brassseur; négociant

Conseiller provincial de Liége (1836-1842)

Conseiller communal de Verviers (1830-1851, 1854-1866)