Frison Léopold, Philippe, Joseph libéral
né en 1826 à Stambruges décédé en 1920 à Peruwelz
Représentant entre 1857 et 1864, élu par l'arrondissement de Ath(Extrait de : E. BOCHART, Biographie des membres des deux chambres législatives, session 1857-1858, Bruxelles, M. Périchon, 1858, folio n°56)
FRISON, Léopold-Philippe-Joseph (folio
LÉOPOLD-PHILIPPE-JOSEPH,
Né à Stambruge, le 2 novembre 1826,
Elu par l’arrondissement de Ath
Après s'être distingué au collège de Tournay dans ses classes d'humanités, M. Frison vint étudier la philosophie et le droit à l'université de Bruxelles, et reçut, en 1852, le diplôme de docteur en droit. Admis au serment d'avocat près la cour d'appel de Bruxelles, le jeune Docteur entrait dans la carrière du barreau sous de favorables auspices, lorsque les soins de sa santé le forcèrent d'interrompre ses premiers travaux.
Quelques années plus tard, M. Frison vit s'ouvrir devant lui la carrière parlementaire.
Les circonstances étaient graves; la Chambre des représentants venait d'être dissoute à la suite des orageux débats sur le projet des établissements de bienfaisance,
Aux élections générales du 10 décembre 1857, M. Frison, fut présenté aux électeurs de l'arrondissement d'Ath, et nommé membre de la Chambre à une grande majorité.
Fidèle à ses opinions indépendantes, l'honorable député d'Ath appuie de son vote tout ce qui lui paraît utile, rejette sans hésiter toutes les mesures qu'il croit dangereuses, de quelque côté qu'elles soient proposées.
En qualité de rapporteur de pétitions, l'honorable M. Frison s'est montré l'adversaire du cours forcé de la monnaie d'or de France. Dans la crise monétaire, le remède, selon lui, serait pire que le mal, et ne donnerait satisfaction qu'à des préjugés.
Les demandes d'abrogation des articles 414 et 417 du code pénal, relatifs aux coalitions et aux enrôlements d'ouvriers pour l'étranger, ont fourni aussi à l’honorable membre l’occasion de judicieuses observations, qu’il résume en ces termes :
« Les dispositions générales sur les coalitions ne font-elles pas disparate dans l’ensemble de nos institutions sociales, qui est la liberté pour base ? … L’article 416, qui s’oppose aux enrôlements d’ouvriers pour l’étranger, est encore un vertige du passé, une applications de cette idée féodale qui attachait l’homme au sol et en faisait comme une dépendance. Cet article porte en outre atteinte à la liberté du travail qui ne connaît pas les limites des nationalités. »
Les divers rapports de l’honorable M. Frison portent l’empreinte de sérieuses études et d’un libéralisme sincère. Son style a de l’énergie, de la concision, et toute la chaleur de la jeunesse. Lorsque le représentant d’Ath abordera la tribune, le Parlement belge comptera, nous n’en doutons pas, un bon orateur de plus.