Faider Charles non déterminée
né en 1809 à Saint-Vith (Prusse) décédé en 1893 à Bruxelles
Ministre (justice) entre 1852 et 1855(Extrait du Moniteur belge, du 19 avril 1893, p. 1210)
M. Amédée Faider, conseiller à la cour d'appel de Bruxelles, annonce la mort de son père, M. Charles Faider, doyen de la classe des lettres, décédé le jeudi 6 avril à l’âge de 81 ans et 6 mois. D'après les dispositions prises par la famille, les funérailles out été célébrées aujourd'hui 10 courant, à 11 heure du matin.
M. Faider fait savoir, en même temps, que son père lui avait exprimé le désir qu'il ne fût pas prononcé de discours.
M. Loomans, vice-directeur, se fait l'organe de la classe pour adresser un suprême hommage à la mémoire de son vénéré et éminent confrère. Il fait savoir que M. Giron, déférant au désir qui lui a été exprimé, écrira la notice de Charles Faider pour l'Annuaire de l'Académie.
Une lettre de condoléance sera adressée à la famille.
[La notice, parue dans l’Annuaire de l’Académie de 1894, dont il est question ci-dessus est disponible sur le site de cette académie (otice sur Charles Jean Baptiste Florian Faider(notice sur Charles Jean Baptiste Florian Faider) : Ci-dessous, l’introduction de cette longue notice, consacrée à titre principal à l’analyse des écrits de Charles Faider plutôt qu’à sa biographie :
Charles-Jean-Baptiste-Florian Faider, membre de l’Académie.
Né à Trieste le 6 septembre 1811, mort à Bruxelles le 7 avril 1893
(page 377) La tombe de Matthieu Leclercq s'est fermée il y a quatre ans à peine, et déjà l'implacable mort nous a ravi l'homme de bien qui lui avait succédé dans ses éminentes fonctions et dont la verte vieillesse semblait devoir se prolonger autant que celle de son prédécesseur.
Charles Faider appartenait à une famille de juristes et d'administrateurs qui, depuis un siècle et demi, se sont distingues dans les emplois publics et dans le barreau (…)
(page 379) Le nom de Charles Faider rappelle les services éminents que ce patriote dévoué a rendus au pays, pendant cinquante ans, dans les plus hautes sphères de la magistrature et du gouvernement. « II fut le type du n serviteur accompli de l'Etat ; la postérité, qui commence pour lui à cette heure, marquera sa place au premier rang de ces travailleurs d'élite, persévérants et paisibles, dont le devoir remplit toute l'existence, et qui n'ont ni repos ni bonheur, qu'ils n'aient assuré celui de tous (Le procureur général Faider ? discours prononcé par M. Mesdach de ter Kiele, procureur général, à l’audience de rentrée de la cour de cassation, le 2 octobre 1893).
II commença ses études universitaires à Liége. les acheva à Louvain. C'est devant la faculté de droit de (page 380) Louvain qu'il subit avec distinction l'examen sur le droit romain et sur le droit moderne. II fut proclamé docteur le 1er août 1831.
II travailla pendant trois ans, comme stagiaire, dans l'étude de Maître Redemans, avocat des Ddpartements des Finances et de l'Intérieur. Son patron, qui avait une grande confiance dans la rectitude et la sûreté de son jugement, le chargea pendant ce temps des affaires les plus épineuses et les plus délicates, ainsi qu'il l'a constaté dans un certificat en date du 17 août 1834.
En 1835, Charles Faider entrait au ministère de l’intérieur en qualité de commis rédacteur. La nomination est datée du 28 juillet. II fut spécialement chargé de traiter les affaires législatives et judiciaires se rattachant au commerce et à l'industrie.
II entra dans la magistrature le 17 février 1837, en qualité de substitut du procureur du roi à Louvain.
Le 6 octobre suivant, il passait en la même qualité à Anvers.
Le 9 avril 1842, âgé de 31 ans à peine, il devenait le chef du parquet de cette ville.
Le 13 juillet il arrivait à la cour d’appel de Bruxelles en qualité d'avocat général et, le 26 décembre 1851, il passait en cette même qualité à la cour de cassation.
Le 31 octobre 1852, il fut choisi par le roi comme chef du département de la justice, dignité qu'il conserva jusqu'au mars 1855. Rentré au parquet de la cour suprême, il fut nommé procureur général le 27 février 1871, et il occupa son (page 381) siège jusqu'au 15 septembre 1866, date de son admission à l’éméritat.
Il prit sa retraite, comme son prédécesseur Matthieu Leclercq, à l'heure précise où il accomplissait sa soixante-quinzième année. II reconnaissait qu'arrivé à cet âge, l'homme a besoin de repos, que le flambeau de la vie et de l'intelligence s'éteint peu à peu, et que la loi a sagement fait en cachant dans l'éméritat les symptômes d'une décadence inévitable.
II est mort Bruxelles le 7 avril 1893.
Depuis 1846, il était membre de l'Académie royale de Belgique. Elu en qualité de membre correspondant le 10 janvier 1846, il fut nommé membre titulaire le 2 juin 1855. II eut à deux reprises l'honneur de présider l'Académie, en 1866 et en 1876. L'estime dont il jouissait dans le monde savant lui valut d'être affilié à un grand nombre de sociétés littéraires et scientifiques. II était membre étranger de l'Institut des provinces de France, à Caen (février 1857), membre honoraire du Cercle de la librairie et de l'imprimerie de Paris (21 janvier 1859), membre honoraire et correspondant de l'Institut genevois des sciences, des lettres et des beaux-arts (21 janvier 1859), membre correspondant de la Société des sciences, des arts et des lettres du Hainaut (24 février 1860), membre de la Société de statistique de Paris (10 juin 1873), (page 382) membre d'honneur de la Société royale de médecine du royaume de Belgique (28 novembre 1877), membre d'honneur de la Société libre d’émulation de Liége (25 avril 1879), président de la Société pour le progrès des études philologiques et historiques, membre du Cercle hutois des sciences et des beaux-arts (25 janvier 1880), membre du Cercle archéologique d'Enghien (29 janvier 1881).
Les distinctions purement honorifiques ne lui manquèrent pas non plus. II fut nommé successivement chevalier de l'Ordre de Léopold (juillet 1849), officier du même Ordre (2 avril 1855), chevalier de première classe de l'Ordre autrichien de la Couronne de fer (18 octobre 1853), crand-croix de l'Ordre portugais de Notre-Dame de la Conception de Villa-Viciosa (22 novembre 1854), grand officier de l'Ordre des Saints Maurice et Lazare d Italie j(19 janvier 1859), commandeur de l'Ordre de Léopold (23 novembre 1859), commandeur de la Légion d'honneur (31 août 1867), commandeur de l'Ordre du Lion néerlandais (23 mai 1868), grand cordon de l'Ordre de Léopold (27 décembre 1875). Enfin il fut décoré de la croix civique de première classe (4 décembre 1885).
(page 383) La vie de Charles Faider fut une existence studieuse et paisible, traversée quelquefois par les chagrins inévitables qui sont le lot de tous les hommes. Promu à la dignité de ministre de la justice, il fut absorbé pendant deux ans par les soucis de la politique. Délivré de ce fardeau et rentré au parquet de la cour de cassation, il s'adonna paisiblement pendant le reste de ses jours aux travaux littéraires et juridiques qui avaient été la passion de sa jeunesse.
L'histoire de sa vie se confond avec l'histoire des études qui ont charmé ses loisirs et illustré son nom.
J'essayerai de présenter un résumé de ses travaux, et ce résumé sera véritablement sa biographie (…)