Duvivier Auguste, Joseph libéral
né en 1772 à Mons décédé en 1846 à Bruxelles
Ministre (finances) entre 1831 et 1834 Représentant entre 1831 et 1846, élu par l'arrondissement de Soignies(Extrait de : A. VANDER MEERSCH, dans Biographie nationale de Belgique, t. VI, 1878, col. 392-393)
DUVIVIER (Auguste-Joseph), administrateur, homme politique, né à Mons, le 12 décembre 1772, mort à Bruxelles le 1er juillet 1846 ; il est le frère des deux généraux de ce nom. Après avoir fait ses humanités au collège de Houdaing à Mons, il étudia la médecine à l'université de Louvain et y obtint le diplôme de docteur et, et se rendit à Paris pour fréquenter les leçons de clinique. De retour dans sa ville natale, il fut nommé, le 17 avril1798 professeur d'histoire naturelle à l'école centrale du département de Jemmapes, chaire qu'il ne cessa d'occuper qu'à la suppression de cette institution, pour -entrer alors dans l'administration des droits réunis. Un avancement rapide l'attendait : il devint successivement inspecteur dans le département de Jemmapes, puis dans ceux des Vosges, du Morbihan, du Mont-Tonnerre, et élevé, le 30 avril 1811, au grade d'inspecteur général, d'abord dans le département d'Ille-et-Vilaine, puis dans ceux de la Lys, de Jemmapes, des Deux Nèthes et de l'Escaut. Il conserva cet emploi important jusqu'à la chute de l'empire, tout en remplissant, de 1808 à 1814, plusieurs missions administratives dans les provinces rhénanes et en Espagne, où il organisa la régie des tabacs. Il se trouva ainsi chargé, lors de la retraite de l'armée du maréchal Suchet, duc d'Albufera, de faire rentrer en France les tabacs de la régie, dont la valeur s'élevait à une somme considérable.
A son retour en Belgique (1815) le gouvernement des Pays-Bas s'empressa d'utiliser son savoir et son expérience : il le nomma receveur principal des domaines à Courtrai. L'année suivante, Duvivier devint receveur des convois et licences de la province d'Anvers, puis directeur des contributions directes ; enfin le décembre 1827, il fut appelé dans le Brabant méridional pour y remplir les mêmes fonctions. En 1830, le gouvernement provisoire le maintint d'abord dans cet emploi, puis le chargea, au mois d’octobre, de l'administration des contributions directes, et le nomma, le 12 décembre suivant, administrateur définitif desdites impositions.
Dans ces diverses positions, Duvivier rendit les plus grands services ; aussi Surlet de Chokier n'hésita-t-il pas à lui confier ad interim le portefeuille des Finances, qu'il conserva depuis le 30 mai 1831 jusqu'au 24 juillet suivant. Il fut encore chargé, de nouveau, intérimairement, du même département en 1832 et devint ministre définitif de 1833 à 1834 (4 août). A sa sortie du ministère, il fut honoré du titre de ministre d'Etat, juste récompense de longs et intelligents services rendus à son pays.
Elu membre de la chambre des représentants par l'arrondissement de Soignies, le 6 octobre 1831, il ne cessa de faire partie de cette assemblée jusqu'au moment de sa mort. Il était officier de l’Ordre de Léopold (7 juin 1839) et officier de la Légion d'honneur (28 septembre 1839). Duvivier laissa quelques pièces de poésies fugitives, qu'il ne destina pas à la publicité. Sa ville natale a voulu lui rendre hommage en plaçant un portrait dans la galerie des illustrations montoises, à l'hôtel de ville.