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Dubus de Gisignies Bernard (1808-1874)

Portrait de Dubus de Gisignies Bernard

Dubus de Gisignies Bernard, Aimé, Léonard catholique

né en 1808 à Tournai décédé en 1874 à Ems (Allemagne)

Représentant entre 1835 et 1847, élu par l'arrondissement de Soignies

Biographie

(Extrait de F. STOCKMANS, dans Biographie nationale de Belgique, t. XXXIII, 1965-1966, col. 140-142)

BUS de GISIGNIES (Bernard-Amé-Léonard, vicomte du) ou DU BUS, DUBUS, ornithologue et paléontologiste, né à Tournai le 21 juin 1808, décédé à Ems (Allemagne) le 6 juillet 1874.

Le vicomte Bernard du Bus de Gisignies était fils de Léonard du Bus de Gisignies, ancien membre de la deuxième Chambre des États Généraux, ancien gouverneur des provinces d'Anvers et du Brabant méridional, commissaire général aux Indes orientales.

Il fit ses études de droit à l'Université de Louvain, mais abandonna cette voie. Comme son père, il devait s'intéresser à la chose publique. Il fut membre de la Chambre des représentants pendant douze ans, élu par l'arrondissement de Soignies pour la première fois en 1835, plus tard sénateur pour l'arrondissement de Dixmude de 1867 à 1874.

Il fut le premier directeur du Musée d'Histoire naturelle de Belgique. La Ville de Bruxelles ayant offert de céder son Musée d'Histoire naturelle au gouvernement belge, une commission fut nommée en 1840 pour estimer la valeur de ses collections, avec B. du Bus de Gisignies comme président.

Le 31 décembre 1842, l'État acquiert lesdites collections, et, en 1846, la direction scientifique et la conservation en sont confiées au vicomte B. du Bus de Gisignies. Ce dernier fait don, un an plus tard, de deux mille quatre cent soixante-quatorze oiseaux au Musée. Mais, dit P.-J. Van Beneden, son biographe, le plus grand titre de du Bus, comme directeur du Musée, ce n'est pas seulement d'avoir formé une belle et riche collection d'oiseaux, principalement d'oiseaux rapaces, c'est surtout d'avoir réuni et conservé avec les indications les plus précises, tous les ossements fossiles que les travaux militaires ont mis à jour autour de la ville d'Anvers.

(Remarque du webmaster : Sa nomination en tant que directeur du Musée a suscité des interventions parlementaires au cours de la séance du 18 décembre 1847)

Les publications scientifiques de B. du Bus s'adressent à ces deux domaines : douze sur les oiseaux, généralement des diagnoses d'espèces nouvelles exotiques ; trois sur les ossements fossiles, descriptions d'espèces nouvelles également, parues toutes, à une exception près, dans le Bulletin de l'Académie royale des Sciences.

Lors de son élection au titre de directeur de la Classe des Sciences de l'Académie, il prononça un discours consacré aux découvertes d'ossements de mammifères du Crag d'Anvers dont il montra toute l'ampleur : restes de dauphins à longs rostres, cétacés ziphioïdes, balénoptères.

Du Bus s'intéressa à la culture des huîtres dont on tentait alors des essais et contribua à former une société de pisciculture. « Il n'a été question de rien moins, dit avec ironie Van Beneden, que de transformer les côtes maritimes en vastes parcs où s'élèveraient des animaux marins comestibles comme on cultive des choux dans les champs ». Cette culture, de même que celle des poissons par la fécondation artificielle dans le but de peupler les rivières, échouèrent. L'on sait néanmoins aujourd'hui que du Bus eut raison de mettre sa confiance dans des essais qui firent leurs preuves dans la suite.

Élu sénateur en 1867, B. du Bus dut donner sa démission de directeur du Musée, ces deux fonctions étant incompatibles. En 1876, deux ans après sa mort, le Musée achetait, en vente publique, deux mille cinq cent cinquante-cinq oiseaux, trois cent quarante et un squelettes, cinq nids, trois mammifères et trois poissons, restés en sa possession avec l'autorisation du ministre de l'Intérieur.

Du Bus consacra aussi une part de son existence aux beaux-arts ; il aimait les estampes, les livres. Il s'était constitué une galerie de quatre-vingt-quatorze œuvres d'artistes flamands et hollandais du XVIIe siècle, galerie dont É. Fétis a donné un texte descriptif. Il recherchait les portraits gravés par et d'après Van Dijck ainsi que les œuvres de cette école. Les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique ont acquis de cet ensemble, lors de la vente des 9 et 10 mai 1882, un Adrien Brouwer, un Jan Fijt, un Jan van Goyen, un David, onze Teniers, un Paul de Vos. Plus tard, ils achetèrent d'autres toiles encore, dont deux de Corneille de Vos.

B. du Bus fut nommé membre de la Commission directrice des Musées royaux de Peinture et Sculpture, membre de la Commission de la surveillance de la Bibliothèque Royale.

L'orthographe du nom de famille que j'ai adoptée est celle utilisée par P. J. Van Beneden. Nous remarquerons toutefois le manque de constance dans les publications du personnage, où nous rencontrons indifféremment les trois formes précitées.

BIBLIOGRAPHIE

F. LUGT, Les Marques de collections de dessins et d'estampes, Amsterdam, 1921, p. 129, n° 732.

P.-J. Van Beneden, Bernard, Amé, Léonard, Vicomte du Bus de Gisignies, membre de l'Académie, dans Annuaire de l'Académie royale des Sciences, Lettres et Beaux-Arts de Belgique, 49ème année, 1883, Bruxelles, pp. 243-270 (un portrait, la liste de ses travaux).