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Donny François (1791-1872)

Portrait de Donny François

Donny François, Constantin catholique

né en 1791 à Ostende décédé en 1872 à Gand

Représentant entre 1832 et 1848, élu par l'arrondissement de Ostende

Biographie

(Extrait de : DE BEAUCOURT DE NOORTVELDE R., dans Biographie ostendaise, Ostende, 1900, pp. 95-98)

DONNY (François-Constantin-Léopold), né à Ostende le 17 novembre 1791 de François Donny, notaire et de Marie Van der Heyde, épousa Anne-Thérèse Tribou et mourut à Gand le 5 janvier 1872.

Après d’excellentes études, il fut promu par l’académie de Bruxelles au grade de docteur en droit le 28 décembre 1816. Il s’établit comme avocat dans sa ville natale. Par la nature même des questions qu’il était appelé à traiter devant la juridiction consulaire, il se prépara aux études économiques et commerciales, dont il avait acquis une profonde science.

Il profita des loisirs d’une clientèle forcément restreinte pour occuper en même temps les fonctions de secrétaire communal d’Ostende, à une époque où cette ville n’avait pas encore l’importance qu’elle a acquise depuis.

Les services que Donny avait rendus devaient être bien considérables, pour que dès 1832, il fut appelé par ses concitoyens à l’honneur de les représenter à la Chambre. Impartial par caractère et modéré par principe, il n’appartenait à aucun des grands partis qui divisent aujourd’hui le pays.

Si le tempérament de Donny ne lui permettait pas les grandes luttes de la tribune, il l’abordait résolument lorsqu’il s’agissait des questions financières, commerciales ou économiques auxquelles ses premiers travaux l’avaient merveilleusement préparé.

Après l’année 1839 qui consacra définitivement la séparation de la Belgique et de la Hollande, Donny eut le bonheur de rendre à son pays le service le plus signalé : Le traité de Londres n’avait fait que jeter les bases de notre séparation territoriale et de notre liquidation financière. Il laissait aux deux parties le soin d’en régler les détails. Pendant qu’une commission mixte était désignée pour délimiter les territoires, une autre se réunissait à Utrecht pour régler les questions financières des deux pays. Donny fut désigné pour faire partie de cette dernière. Les efforts et les travaux de Donny étaient appréciés, et, dès le 31 mars 1841, un arrêté royal lui conféra la croix de l’ordre de Léopold. La rivalité et les débats incessants n’avaient pas empêché le gouvernement des Pays-Bas de rendre au caractère et à la loyauté de Donny l’hommage qui leur était dû. A la fin de ces négociations pénibles, Sa Majesté le Roi des Pays-Bas lui conféra la croix de commandeur de son ordre du Chêne.

Dès l’année 1837, la reine dona Maria de Portugal l’avait nommé cheval de la Conception de N.D. de Villa-Viçosa pour les services qu’il avait été à même de rendre dans des circonstances très graves, aux émigrés de cette nation.

Donny poursuivit à la Chambre des représentants le cours de ses travaux : l’arrondissement d’Ostende n’avait pas été ingrat envers lui et lui avait continué son mandat pendant seize années consécutives.

Elu pour la première fois en 1832, il fut réélu successivement en 1833, le 5 novembre 1834, le 13 juin 1837, le 8 juin 1841, et le 10 juin 1845. En 1848, la loi sur les incompatibilités vint mettre un terme à la vie politique du représentant d’Ostende.

A partir de ce moment, la carrière de Donny se transforme et celle du magistrat commence.

Il avait été, dès le 9 octobre 1834, appelé au poste d’avocat général de la cour d’appel de Gand ; mais ses services politiques et les missions dont il avait été chargé ne lui avaient permis de s’occuper de ses fonctions de magistrat qu’à de rares intervalles. Fixé dans un milieu qu’il ne devait plus quitter qu’après sa retraite, il s’y absorba désormais d’une manière complète, et chose presque merveilleuse, on voit à l’âge de soixante ans cet esprit apte et souple recommencer son éducation juridique. Mais ce qui n’est pas moins étonnant, c’est qu’il ait réussi dans ce labeur pénible, et qu’après très peu de temps il ait pu déployer les qualités d’un magistrat accompli. Les recueils judiciaires ont reproduit ces travaux, ces réquisitoires qui ont si souvent éclairé et guidé cette cour, qui presque toujours adoptait les conclusions de son premier avocat général. Ces travaux il a bien voulu les recueillir et les déposer dans la bibliothèque de la Cour, qui les conserve avec orgueil.

En 1856, le 19 juillet, Donny fut nommé au grade d’officier de l’ordre de Léopold. Il avait été nommé chevalier le 31 mai 1841.

Ce fut avec un véritable bonheur qu’il vit arriver la loi de 1867, qui, en lui conférant l’éméritat, lui conserva le titre de premier avocat général honoraire.

L’âge n’avait en rien altéré les facultés de cette organisation d’élite. Il profita de ses dernières années pour se recueillir ; il sonda à son tour les mystères qui rattachent l’homme à Dieu, et il résuma ses convictions dans des écrits qui témoignent de la foi du chrétien et de la sincérité de l’homme de bien.

M. Donny a publié en 1863 : La foi, le bon sens et les faits, appel aux déistes sincères par un déiste désabusé, Bruxelles, H. Goemare, En 1869-1871 : Phénomènes de l’histoire universelle, par F.-C.-L. Donny, qui ont reçu les félicitations du cardinal Wiseman (Londres), de l’évêque de Gand, de l’archevêque de Malines et de l’archevêque de Paris. Gand. Poelman.