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Deliége Charles (1799-1861)

Portrait de Deliége Charles

Deliége Charles, Nicolas, Joseph libéral

né en 1799 à Herve décédé en 1861 à Liège

Représentant entre 1848 et 1861, élu par l'arrondissement de Liège

Biographie

(BOCHART Eugène, Biographie des membres des deux chambres législatives. Session 1857-1858, Bruxelles, 1858, folio n°31)

DELIÉGE. Charles-Nicolas-Joseph

Né à Herve, le 12 octobre 1799,

Représentant, élu par l’arrondissement de Liége

L'honorable représentant dont nous allons tracer l'esquisse biographique, fut élevé dans des principes d'ordre et de travail. A seize ans, M. Deliége avait terminé ses classes d'humanités ; il fit son droit à l'université de Liége, y fut reçu docteur le 20 juillet 1820, et prêta, le 4 août suivant, son serment d'avocat en la cour d'appel de la même ville.

En 1821, il fut nommé notaire à la résidence de Fléron, près de Liége.

Les fonctions de bourgmestre étant devenues vacantes, elles lui furent conférées en 1824. Pendant trente ans, il resta à la tête de l'administration, et ne quitta son siège communal que lorsqu'il fut investi, en 1854, d'une charge de Notaire à Liége.

En 1829, lors du renouvellement des états provinciaux, quelques amis l'ayant engagé à se mettre sur les rangs pour représenter le canton de Fléron, il publia dans les journaux de la province une profession de foi dont nous citerons les passages suivants, comme le point d'entrée dans une vie, publique qui ne s'est jamais démentie :

« Nulle autorité politique légitime, écrivait M. Deliége, qui n'émane de la nation. La loi seule doit être la règle des ordres que les magistrats donnent aux citoyens, et de la direction qu'ils impriment aux intérêts publics. Cette règle ne peut émaner que de la volonté des représentants de la nation. Elle doit invariablement reposer sur le respect des droits naturels de l'homme, sur l'égalité de tous devant elle, sur la liberté de conscience, sur celle de la pensée, sur celle des personnes et des biens, et par-dessus tout sur celle de la presse, sauvegarde de toutes les autres. Elle doit reposer enfin sur l'indépendance absolue des autorités et des corps constitués pour se contrebalancer les uns les autres. »

Cette profession de foi si nette et si ferme porte la date du 18 mai 1829. M. Deliége pourrait encore la signer aujourd'hui, dans son entier, sans avoir rien à retrancher.

Elu membre des états provinciaux, le nouveau conseiller fut, dès la première année de son mandat, chargé de la rédaction d'importants rapports, entre autres de celui qui avait trait à la motion faite alors pour demander la liberté de l'enseignement.

Depuis cette époque, si voisine de notre immortelle révolution, M. Deliége n'a cessé jusqu'en 1848 de faire partie du conseil provincial, où il a rempli pendant les dernières années les fonctions de secrétaire.

Le 13 juin 1848, il fut élu membre de la Chambre des représentants; trois fois son mandat a été renouvelé, et chaque fois à une imposante majorité.

La conduite politique de honorable M. Deliége a toujours été celle qu'il annonçait devoir suivre dans sa déclaration de 4829. Irréprochable dans toutes les positions où il s'est trouvé, le loyal et sincère représentant s'est toujours montré profondément attaché à l'opinion libérale.

M. Deliége passe à juste titre pour l'un des hommes les plus laborieux de la Chambre. Il a été nommé rapporteur des lois sur le crédit foncier, sur les distilleries, sur les irrigations de la Campine. Son expérience des affaires a été aussi d'un utile secours dans la commission qui a examiné les lois sur les hypothèques et sur les expropriations.

L'honorable député faisait partie de la section centrale, lors de l'examen de la loi sur l'enseignement moyen, c'est sur sa proposition que l'allocation demandée par le gouvernement pour les écoles moyennes a été augmentée d'un tiers.

Nous retrouvons encore M. Deliége dans la section centrale, lorsque fut examiné dans de sérieuses discussions le projet de loi sur les Etablissements de bienfaisance. Ajoutons que ce digne et estimable représentant préside depuis plusieurs années la commission permanente des finances.

Tontes ces missions qu'il a reçues de la Chambre attestent la haute estime que son savoir et son activité inspirent à ses collègues. Infatigable dans les travaux des sections, possédant à fond la science du droit et des affaires, l'honorable M. Deliége mérite d'être cité parmi les membres les plus utiles de la représentation nationale.