de Schaetzen Léon, Victor catholique
né en 1836 à Liège décédé en 1907 à Tongres
Représentant entre 1881 et 1894, élu par l'arrondissement de Tongres(CAULIER-MATHY N., dans Revue belge de Philologie et d'Histoire, 1987, vol. 64-4, pp. 920-921)
Oscar de Schaetzen est né à Liége en 1836 dans une famille de magistrats qui avait donné plusieurs mandataires à la ville de Tongres. Son père Louis Schaetzen (1793-1880) représenta à la Chambre l'arrondissement de Maastricht de 1833 à 1836. Il poursuivit par la suite une carrière de magistrat que devait le conduire la présidence de la cour d' Appel de Liège. Oscar de Schaetzen semble avoir été voué à la même carrière. Cependant après ses études à l'Université de Liège. il ne présenta pas les examens qui lui auraient permis d'obtenir le diplôme de docteur en droit. ce en quoi il se singularise par rapport à ses condisciples issus du même milieu.
A vingt-deux ans, il épouse une cousine germaine. Cette alliance, contrairement aux apparences. n'a pas été décidée par les deux familles mais correspond à des affinités profondes. Le décès prématuré de l'épouse met fin à cette union. D'un second contracté cinq ans après naquirent onze enfants. nés de 1866 à 1884. dont un seul décéda en bas âge.
Durant ses études à Liège, Oscar de Schaetzen avait suivi avec curiosité les péripéties de la politique communale, sans que son nom soit cite lors de l'importante réunion de l'opinion conservatrice qui s’était tenue en décembre 1857. Son action avait été avant tout caritative en tant que membre de la conférence de Saint Vincent de Paul et de la Société de Saint-François Règis.
A Tongres, où il s'installa après son mariage en 1858, il devint membre, l'année suivante, du Conseil de Fabrique de l'église Notre-Dame puis de la Société scientifique et littéraire du Limbourg. Cette appartenance, sans équivoque, à l'opinion catholique l'amena à siéger au conseil communal dès 1863 et au conseil provincial du Limbourg de 1866 à 1881.
Déchargé de la gestion municipale de 1869 à 1876, il organisa à Tongres les cellules qui allaient devenir, au plan national, les fondations du futur parti catholique. En 1873. il est membre correspondant de la Fédération des Sociétés ouvrières catholiques belges et crée le Cercle catholique qui sera affilie à la Fédération l'année suivante. La création de la banque qui portera son nom date de 1874. Cet établissement vise à concurrencer la seule banque locale d'obédience libérale. Mais il s'agit surtout de reprendre en main une fraction de l'opinion catholique, au lendemain de l’affaire Langrand-Dumonceau. Scandale auquel le nouveau banquier n'avait été mêlé.
Président du Davidsfonds qu’il organise à Tongres, dès 1875, l’année même de sa fondation, Oscar de Schaetzen va par ailleurs se montrer un disciple fidèle de Mg. Doutreloux bien connu pour ses œuvres sociales. Le collège Saint-Materne de Tongres est leur réponse conjointe à la « loi du malheur. » Le prélat va suggérer la candidature de. M. de Schaetzen aux élections législatives de 1881, candidature ratifie par les électeurs de Tongres qui le mandateront à la Chambre pendant treize ans.
Les divisions à l'intérieur du parti catholique de Tongres motivèrent, semble-t-il, sa décision de mettre fin à sa carrière politique en 1894. Malgré l'insistance de l'évêché, il ne brigua pas de mandat au Sénat. Il était, en effet, éligible à la Haute assemblée depuis qu'il avait atteint la quarantaine. La fortune foncière héritée de sa première épouse et ses acquisitions personnelles expliquent cette présence parmi les grandes fortunes du royaume alors son père ne partageait le même privilège.
Il décéda à Tongres en 1907, à l’âge de soixante et onze ans.
Voir aussi :
1° DE SCHAETZEN VAN BRIENEN H., Biographie du chevalier Oscar de Schaetzen (1836-1907), Waremme, de Schatzen, 1983
2° Oscar de Schaetzen, dans Nationaal Biografisch Woordenboek, vol. 11