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Demonceau Grégoire (1795-1854)

Portrait de Demonceau Grégoire

Demonceau Grégoire catholique

né en 1795 à Herve décédé en 1854 à Louvain

Représentant entre 1835 et 1843, élu par l'arrondissement de Verviers

Biographie

(Extrait de : U. CAPITAINE, Nécrologe liégeois pour l’année 1853, Liége, 1854, pp. 20-22)

DEMONCEAU (Grégoire), chevalier de l’ordre de Léopold (1843), ancien membre de la chambre des Représentants, né à Herve (Liége), le 13 octobre 1795, est mort à Louvain le 28 août.

Demonceau fit ses humanités au collège de Herve. Plus tard il étudia le droit à l’ancienne école départementale de Bruxelles, puis à l’université de Liége où il obtint, avec grande distinction, le diplôme de docteur. La thèse qu’il soutint à cette occasion est intitulée : Dissertatio inauguralis juridica, de hereditaribus quae ab intestato deferentur, Leodii, Collardin, 1820, in-4° de 31 pp.

En 1821, il se décida à prendre part à la direction de l’étude d’un notaire distingué de Verviers, M. Lys, dont il devint l’ami et plus tard le collègue à la chambre des représentants.

L’attachement à sa ville natale et des intérêts de famille le rappelèrent à Herve. Ses talents, son activité et son caractère conciliant lui procurèrent bientôt une clientèle considérable… Il ne tarda pas à être nommé conseiller communal et membre de la commission des hospices de Herve. Cette commission lui eut une obligation toute particulière : le jeune avocat, rompu à toutes les difficultés de la procédure, termina un long procès qui fit rentrer dans la caisse des hospices des sommes considérables.

Lorsque le gouvernement hollandais voulut imposer aux provinces wallonnes une langue qui leur était inconnue et qu’il commençait à s’engager dans la voie des mesures violentes, contraires à nos droits politiques et à nos convictions religieuses, Demonceau s’unit avec les hommes les plus influents et contribua à organiser le pétitionnement qui précéda le réveil patriotique de 1830.

Parmi les nombreux services qu’il rendit alors à la cause de l’indépendance du ays, il faut rappeler qu’il parvint, pendant l’orage des premiers mouvements populaires, à préserver la ville de Herve de tout attentat contre les personnes et les propriétés. Son patriotisme le porta même à enrôler ces volontaires Herviens qui combattirent les Hollandais à Ste-Walburge, près de Liége. (Note de bas de page : Nous empruntons ces lignes à la biographie détaillée que M. de Ram, recteur de l’Université catholique, a consacré naguère à son ancien collègue. Cette notice, publiée sous forme de discours (Louvain, Vanlinthout, 1855, in-8° de 20 pages) a été en partie inséré dans la « Revue catholique » et sera probablement reproduite dans l’ « Annuaire » de l’Université de Louvain pour 1855.)

Le Gouvernement provisoire, voulant reconnaître les services que Demonceau avait rendus à la révolution, le plaça comme juge d’instruction près le tribunal civil de Verviers le 16 octobre 1830 et, peu de temps après, l’appela à la présidence de ce même tribunal, en remplacement de M. Nalinne, démissionnaire. Dans cette position, le jeune magistrat contribua à populariser la nouvelle organisation judiciaire (Note de bas de page : Ce fut le 16 octobre 1830 que le Gouvernement provisoire rétablit l’ancien tribunal de Verviers, avec juridiction sur les cantons qui composaient précédemment l’arrondissement judiciaire de Malmedy) et sut se concilier l’estime des Verviétois, qui le firent d’abord entrer au Conseil communal (1832-1835), puis le députèrent le 9 juin 1836, à la Chambre des représentants.

Il suivit avec assiduité les séances de cette assemblée et parvint à y acquérir une certaine influence. On retrouve dans les Annales parlementaires belges, de nombreux discours et des documents qui prouvent la part active qu’il a prise tant aux discussions de la Chambre qu’aux travaux des sections dont il fut souvent nommé rapporteur.

Demonceau appartenait à l’opinion catholique. Pendant les premières années qu’il siégea au parlement, il se montra assez modéré, mais insensiblement il se plaça à l’extrême droite. A cette époque il était membre titulaire du jury pour le doctorat en droit ; il faisait aussi partie des commissions des finances et des chemins de fer.

Violemment attaqué par la presse libérale lors des élections de juin 1843, il ne parvint pas à se faire réélire. Peu après, il donna sa démission de président du tribunal de Verviers.

Une place de professeur ordinaire devenue vacante à la faculté de droit de l’Université Catholique, le corps épiscopal belge la confia à Demonceau qui, en octobre 1843, fut chargé de l’enseignement du droit civil approfondi et de la procédure. Malheureusement sa santé ne lui permit pas de consacrer un temps suffisant à l’étude que réclamait la préparation de ce cours : il ne conserva que la chaire de procédure et le titre de doyen de la faculté qui lui avait été conféré en 1845.