Cumont-De Clercq Jean, Charles, François libéral
né en 1791 à Oisemont (France) décédé en 1864 à Alost
Représentant entre 1848 et 1864, élu par l'arrondissement de Alost(Extrait de : J.L. DE PAEPE – Ch. RAINDORF-GERARD, Le Parlement belge 1831-1894. Données biographiques, Bruxelles, Commission de la biographie nationale, 1996, p. 93)
Négociant de houblon à Alost (1841, 1862) ; industriel d’une fabrique de fils retors de toiles de lin à Alost (1841, 1848)
Conseiller communal d’Alost (1848-1864)
Président de la chambre de commerce d'Alost; président du tribunal de commerce d'Alost, 1858-1860; membre du conseil supérieur de l'industrie et du commerce, 1859-1864
Réf. COURTEAUX F. De Familie Cumont in Aalst, dans Het Land van Aalst, 5, 1979, pp. 193-221
(Extrait de l’Echo du Parlement, Bruxelles, 15 juillet 1864)
Funérailles de M. Cumont.
Hier ont eu lieu les obsèques de M. Cumont, le courageux représentant qui jusqu'au dernier moment a eu l'énergie, malgré son état de santé, de rester fidèle à son poste. Aussi la foule était grande pour assister à cette triste cérémonie. A trois heures un train spécial venant de Bruxelles amenait à Alost, M. Ch. Rogier, ministre des affaires étrangères, M. Frère-Orban, ministre des finances, M. Vanderstichelen, ministre des travaux publics, M. Ernest Vandenpeereboom, président de la Chambre, MM. Moreau, De Moor et Van Humbeeck, vice-président et secrétaires de la Chambre des représentants et cinquante-trois membres de cette Chambre. Les membres absents étaient MM. Tesch, ministre de la justice, retenu au Sénat par la discussion du budget de son département, MM. J. Lebeau, Crombez et H. de Brouckere, indisposés, et M. de Florisone, chargé d’une mission par M. le ministre de l’intérieur.
M. le bourgmestre d'Alost reçu à leur arrivée les ministre et les membres de la Chambre des représentants. Le cortège s’est ensuite mis en marche précédé d’un peloton du régiment des guides. Partout sur son passage se pressait une population sympathique et recueillie.
Devant la maison mortuaire se trouvait un détachement du 9ème de ligne, tandis que la garde civique formait Ia haie. L'appartement où se trouvait le corps de M. Cumont était disposé en chapelle ardente, les tentures étaient parsemées de larmes d’argent et d’emblèmes mortuaires qui reflétaient la lumière des cierges. Le cercueil était recouvert d’un drap noir et or. Il était surchargé du chapeau et du costume du courageux représentant.
La foule se pressait dans les corridors et les salles attenantes ; mais le plus religieux silence régnait partout.
M. E. Vandenpeereboom, président de la Chambre, a pris le premier la parole et a prononcé le discours suivant :
« Messieurs, vous connaissez les circonstances qui ont empêché la Chambre de suivre ses précédents et d’envoyer une députation officielle à cette cérémonie. C’est un dernier honneur, c’est un pieux hommage que notre assemblée n’a jamais omis d’accorder à ceux de ses membres morts pendant le cours de ses sessions.
« Empêches de payer cette dette de fraternelle amitié, comme nous le sommes de remplir nos devoir législatifs les plus urgents, nous venons spontanément ici, nombreux et unanimes, pour donner à la mémoire d’un collègue regretté, à sa famille désolée, à ses amis une marque publique de l’estime sincère que Cumont nous inspirait et des profonds regrets que sa perte nous a causés.
« D’autres vous dirons mieux que moi ce que la ville et l’arrondissement d’Alost doivent à Cumont qui, pendant cinquante ans, a prodigué parmi vous les preuves incessantes du civisme le plus argent et le plus désintéressé. Je ne parlerai que des éminents services qu’il a rendus au pays tout entier, en siégeant à la Chambre des représentants.
« Elu représentant dans la grande lutte de 1848, Cumont fut élimé en 1852. Je rappelle cette circonstance, parce que, pour nous hommes parlementaires, les élections sont des champs de bataille où nous nous engageons pour la défense de nos principes et dans l’intérêt de notre parti ; y être blessé est aussi un honneur.
« Quand, en 1861, les libéraux de l’arrondissement d’Alost résolurent d’engager une nouvelle lutte, le vétéran, quoique brisé par l’âge, et atteint déjà par la maladie, s’attacha au repos de la vie de famille qu’il avait si bien mérité, pour mettre au service de son parti la valeur d’un nom aimé et l’influence d’un caractère sans tache. On est fort avec l’appui d’un candidat qui commande le respect à ses adversaires eux-mêmes. Il triompha encore une fois.
« Pendant les sept années que Cumont a siégé à la Chambre, il s’y est fait valoir par son jugement sût et droit, par sa loyale franchise, par la variété de ses connaissances pratiques, par son inébranlable attachement à nos grands principes libéraux.
« Toute l’existence parlemente de Cumont a été utile et hautement recommandable ; la fin de ces existence a été héroïque et sublime. Pour l’honneur de notre libre pays, pour l’honneur du part libéral, il faut que cette fin soit connue.
« Dès le commencement de la présente session, si agite et si troublée, il était évident pour nous tous que cette précieuse existence était gravement menacée. Chaque matin, le courageux vieillard arrivait, montant péniblement les degrés qui conduisent à notre salle de séances, siégeait à sa place, pâle, épuisé et déjà visiblement marqué par le doigt de la mort ; il ne se retirait qu’à la fin de la séance et s’en retournait accablé pour confier à une épouse adorée, à des enfants chéris le soin de réparer ses forces abattues par cette souffrance tous les jours renouvelées.
« Le 5 juillet, voyant tous les dangers de ces terribles épreuves, je lui écrivis pour l’engager à rester momentanément chez lui, promettant de l’avertir quand sa présence pourrait être efficace et indispensable dans la difficile situation qui nous était faite.
« Le 8 juillet, je lui demandai par lettre s'il lui serait possible d'être présent le lendemain ; ce jour-là, il eut des crises annonçant une fin prochaine. Un médecin distingué de la capitale lui interdit un déplacement qui pouvait entraîner les plus graves dangers, la mort même. Au moment où ce praticien venait me rendre compte de cette situation, je recevais de Cumont la lettre suivante :
« Alost, 8 juillet, 7 h. du soir.
« Depuis quatre jours, l'état de ma santé a beaucoup empiré. Le docteur V. qui vient de me voir, me conseille fort de rester chez moi demain. Néanmoins, si ma présence est indispensable pour demain, envoyez-moi une dépêche, de manière que je puisse la recevoir avant onze heures, je serai à mon poste pour la séance à deux heures, n'importe l'état de ma santé.
« Votre ami,
« Cumont-Declercq. »
« Cette lettre, tracée par une main déjà presque refroidie par la mort, cette lettre où respirent les sentiments d'un pur stoïcisme et d'un caractère antique, n'a pas besoin de commentaire.
« Des circonstances regrettables, jusqu’ici inconnues dans notre pays de légalité, ont fait surgir à l’intérieur des embarras parlementaires, à l’étranger des accusations injustes et des sarcasmes amers contre nos bonnes et libérales institutions.
« Cumont a poussé jusqu’au sacrifice personne son dévouement à la conservation et au libre fonctionnement de notre régime parlementaire ; il a déclaré être prêt à venir le défendre au prix même de son existence. Je le dis en face de cette tombe, je le dis en face de ce spectacle qui fait penser à l’éternité : Non ! un régime qui inspire un dévouement si héroïque n’est pas un mauvais régime. Un pays qui produit de tels citoyens est digne d’avoir son rang parmi les nations les plus civilisées.
« Cumont, cher et regretté collègue, votre exemple ne sera pas stérile parmi nous. Nous acceptons votre patriotique héritage. Quelle que soit la position que l’avenir nous réserve, nous sommes tous prêts, oui, tous, à défendre nos précieuses institutions contre tous les dangers, qui nous viennent du dedans ou du dehors. Et en tenant cette conduite libérale, nous croyons sauvegarder les meilleurs intérêts de la patrie et honorer dignement vous mémoire.
« Collègue aimé et regretté, adieu ! Cumont, adieu ! »
Après ce discours prononcé avec une émotion partagée par toute l’assemblée, E. Eyerman, au nom du conseil communal, a pris la parole en ces termes :
« Messieurs,
« Un immense malheur public nous frappe et jette partout le deuil et la consternation. Le pays a perdu un de ses meilleurs citoyens, la commune son soutien le plus ferme, le plus dévoué !
« Une voix autorisée vient de vous retracer les qualités éminentes dont le cher et regretté Jean-Charles Cumont était doué et de vous rappeler les services glorieux qu’il a rendus dans ses fonctions législatives, avec cette abnégation qu’il a poussée jusqu’à l’héroïsme pour sauvegarder l’avenir de son pays !
« Je viens à mon tour, au nom du conseil communal, acquitter une dette de reconnaissance et rendre un hommage suprême à la mémoire d’un collègue vénéré que nous pleurons tous si amèrement.
« Il entra au conseil communal et 1848, et depuis lors, malgré toute l’ardeur de la lutte politique, une majorité imposante de suffrages vint toujours renouveler son mandat.
« Vous dépeindre ici les services sans nombre qu’il a rendus à la commune serait une tâche trop longue. Nous n’en citerons qu’un seul : c’est l’établissement du chemin de fer pour notre ville ; nous dirons ensuite qu’il attacha son nom à toutes les mesures utiles ; qu’il prodigua à la ville d’Alost, qu’il aimait tant, tous les trésors de son expérience, de son énergique et infatigable activité, de son dévouement sans bornes, de son nombre désintéressement !
« Il n’est pas un seuls des branches communales à laquelle il ne consacrât des instants précieux qu’il dérobait à ses propres affaires.
« Que vous dire de cette administration des hospices dont il était le président et qui constituait l’œuvre de prédilection de son cœur ? Que de soins, que de prévoyance n’avait-il pas pour ces pauvres orphelins, pour ces vieillards indigents, qui considérait comme une seconde famille et qui béniront sa mémoire ! C’est dans cette œuvre qu’il donnait libre cours à la générosité de son caractère, à tout son amour de l’humanité ; c’est là, nous disait-il souvent, qu’il aimait à se reposer des fatigues si rudes, si pénibles, si ingrates de la vie politique !
« Visiteur des pauvres, membre du bureau de l’école moyenne, membre de l’administration du mont-de-piété et de la caisse d’épargne, il se multipliait, il se sacrifiait dans ses diverses fonctions, ici pour soulager une infortune, là pour stimuler la marche du progrès matériel et moral ! et partout on retrouve la trace de son ardent amour de l’ordre et de la liberté ! Ce fut à lui encore qu’incomba la mission délicate et difficile de présider à son origine le tribunal de commerce, dont il avait poursuivi et obtenu la création, avec une persévérance que rien n’arrêtait ; et tous nous nous rappelons combien son tact et son autorité, sa loyauté et son désintéressement eurent de poids pour faire apprécier et comprendre dignement cette utile institution, nouvelle pour nous !
« C’est toujours lui qui, président de la chambre de commerce dès sa fondation en 1841, apporta les lumières si vives, les vues si nettes qu’il puisait dans sa grande position industrielle et commerciale, pour veiller aux intérêts et aux besoins de l’industrie et du commerce de tout l’arrondissement, avec une sollicitude à laquelle tien n’échappe et qui ne recule devant aucun effort pour développer notre prospérité.
« Enfin, que le cher et regretté collègue nous pardonne de répéter ici que jamais, au grand jamais, nul ne s’adressa à lui, sans qu’à l’instant quel que fût l’état de sa santé, il ne volât au secours de ceux qui avaient besoin de lui et ne leur tendît une main généreuse !
« Aussi nos populations entières, qui le chérissaient et le vénéraient de son vivant, garderons fidèlement sa mémoire gravée au fond du cœur !
« Mais dans ce combat inégal de l’abnégation contre les forces humaines, il s’épuisait et devait succomber.
« Que de fois ne l’avons-nous pas vu, alors qu’il était déjà miné par le mal cruel qui l’a si fatalement ravi à la tendresse de sa famille, à l’affection de tous, que de fois ne l’avons-nous pas vu venir directement de l’enceinte législative prendre part à nos travaux et nous apporter le concours bienveillant de de son intelligence élevée et de ses sages conseils.
« Charles Cumont, chez et regretté collègue, nous n’entendrons pas votre voix toujours si écoutée, mais votre grand souvenir planera toujours au milieu de nous et nous inspirera l’amour du bien ,l’amour du vrai et du juste ! L’Etre suprême, seul juge des consciences, a reçu votre grande et belle âme et lui a décerné la récompense que tous vos actes, vos bienfaits et vos vertus ont si dignement méritée.
« Recevez notre dernier adieu ici-bas, car nous avons la douce et consolante espérance de nous revoir là-haut, dans un monde meilleur. »
(L’Echo du Parlement reprend ensuite le discours du président de l’Association libérale d’Alost et du porte-parole des étudiants de l’Université de Gand. Ces discours, centré quasi-exclusivement sur le courage politique de Cumont dans ses derniers jours, ne sont pas repris dans la présente version numérisée. Le journal continue comme suit :)
Les discours ont été prononcés devant cette triste salle funéraire parce que l’inhumation devant avoir lieu à une très grande distance de la ville, le temps ne permettait pas aux membres de la Chambre de s’y rendre.
Le cortège s’est ensuite mis en marche vers l’église Saint-Martin. Dans la grande nef de l’église, les enfants de troupe formaient la haie. Plusieurs maisons étaient pavoisées de drapeaux noirs. Le cortège était composé de la manière suivante : La musique de la garde civique, la Société royale d’harmonie d’Alost, la Société d’Orphée de Grammont, la Société de Sainte-Cécile de Ninove, la musique des enfants de troupe, les orphelins, les vieillards, le cercueil porté par des huissiers de la Chambres ; les cordons du poêle étaient tenus par MM. le gouverneur de la province, le bourgmestre de la ville d’Alost, le ministre de l’intérieur et le président de la Chambre des représentants, les membres de la majorité de la Chambre, parmi lesquels on remarquait MM. Loos, Rolin, de Boe, Cans, Bruneau, anciens membres de la Chambre des représentants, les membres du conseil communal et des diverses administrations de la ville, ayant à leur tête M. le bourgmestre, la chambre de commerce, l’association libérale, es parents et les amis du défunt, parmi lesquels se trouvaient MM. de Naeyer et de Ruddere de Te Lokeren, M. de Jaegher. gouverneur de la province. La Société de Saint-Sébastien, celle des amateurs choristes, et les ouvriers de l'établissement de M. Cumont fermaient la marche du cortège.
Une collation avait été préparée à l'Hôtel-de-Ville pour les ministres et les membres de la Chambre des représentants qui étaient venus assister à cette triste cérémonie. M. le bourgmestre en a fait les honneurs. A six heures, un train spécial les ramenait à Bruxelles. Le départ du convoi a été salué des cris répétés de « Vive les libéraux vive la gauche ! »
(Extrait de l’Echo du Parlement, Bruxelles, 15 juillet 1864)
On lit dans le Journal de Bruxelles :
« Les membres de la droite n'ont pas été convoqués pour les funérailles de M. Cumont. D'ordinaire cependant , lorsqu'un député meurt, tous les membres de la Chambre sont avertis, sans distinction d'opinion, par ordre de M. le président ou du bureau„ du jour et de l'heure des funéraires de leur collègue. Les membres de la gauche se sont rendus à Alost, à l'effet de rendre les derniers devoirs à M. Cumont. Un convoi spécial a été mis à leur disposition. MN. de Naeyer et de Ruddere de te Lokeren ont dû se rendre à Alost par un train ordinaire, attendu qu'en qualité de membres de la droite, ils n'ont reçu aucun espèce d'information officielle au sujet de cette triste cérémonie. Ce n'est point sous forme de récrimination que signalons ces faits. Mais nous avons pensé qu’il était bon de les faire connaître au public, car il donnent la mesure de l’impartialité de M. le président, aussi bien que de son tact et de son respect pour les plus vulgaire convenances. »
La Chambre des représentants a été officiellement informée dans la séance du 12 juillet, que les funérailles de M, Cumont auraient lieu le lendemain à trois heures et demie, que le bureau de la Chambre y assisterait. M. le président a dit qu'il espérait que tous les membres voudraient se joindre à cette députation.
Tous les journaux ont reproduit les paroles de M. le président de la Chambre. Les membres absents de la séance les ont connues comme les membres présents.
Si MM. de Naeyer, de Ruddere et M. Vermeire, croyons-nous, se sont rendus à Alost par le convoi ordinaire, c'est que probablement ils ne tenaient pas à se trouver dans la société de leurs collègues de la gauche.
Fallait-il peut-être que M. le président de la Chambre se rendit chez M. Nothomb où se tient l'assemblée des sécessionnistes ? Mais c'est tout au plus s’il eût été reçu. Ces messieurs ont un autre président et un autre bureau.
Les récriminations du Journal de Bruxelles, qui ont objet d'excuser l'inconvenance des membres de la droite, la font ressortir davantage.
(Extrait (5 août 2023) et traduit de la page Facebook du cercle culturel d’Alost (Aalost, vroeger en nu – cultuurvereniging. Ken je straat (40), par Lieven DE BONDT, juin 2021)
Jean Charles Cumont (1791-1864) est né à Oisemont dans le nord de la France. Il apparaît pour la première fois comme habitant d'Alost en 1809. Son nom apparaît ensuite sur un acte de vente en tant que fonctionnaire des domaines. Sept ans après cette première mention, Cumont épouse dans la ville d’Alost Jeanette Lucie De Clercq, fille d'un riche négociant. Cette fois, l'acte de mariage mentionne le métier de marchand de tissus comme profession de Cumont. Le couple habite d'abord dans la Nieuwstraat, mais déménage bientôt chez son beau-père (qui vient de devenir veuf) sur la Keizerlijke Plaats.
C'est également à cet endroit que la filature Cumont-De Clercq a été créée en 1839. Le retordage consiste simplement à tordre des fils pour en faire du fil. À cette époque, l'industrie textile atteignait des niveaux très élevés dans notre région. L'instinct commercial et le capital du beau-père De Clercq ont permis à l'entreprise d'obtenir de très bons résultats au niveau international. Pleine d'ambition, elle remporte plusieurs prix. Avec Jan Baptiste Jelie, Cumont est le premier à faire du tissage de fils une activité importante à Alost.
Alors qu'à l'époque, il n'y avait pratiquement que des petites entreprises textiles, Cumont employait plus de 500 personnes. Le complexe s'étendait de la Zoutstraatpoort à la Kalfstraat, à peu près à l'endroit où sera construite plus tard la brasserie De Gheest.
Fait plutôt inhabituel pour l'époque, Cumont était également très préoccupé par le sort de ses concitoyens. Lors de la mise en service de la ligne ferroviaire Alost-Dendermonde en 1853, le rapport communal mentionne explicitement qu'elle a été réalisée en partie grâce à la contribution financière de Cumont. Il en résulta également une carrière politique nationale et locale honorable, bien que les débuts puissent être qualifiés de difficiles. En 1831, il s'était présenté en vain comme candidat, avant d'être élu en 1848.
Bien que Cumont ait été un libéral convaincu, il est resté toute sa vie un fervent catholique. Sur son lit de mort, il demanda explicitement l'onction des malades et, lors de ses funérailles à l'église, le beau monde de ce pays encore jeune qu'était la Belgique apparut. Cumont fut enterré à Erpe ; aujourd'hui, on peut encore admirer sa pierre tombale dans le mur latéral du cimetière d'Alost.
Après la mort de Cumont, l'entreprise est poursuivie par les fils et petits-fils de Jean Charles. Des années plus tard, l'entreprise fusionnera avec d'autres entreprises de fil pour former F.F.R., un nom qui peut encore évoquer quelque chose aux lecteurs plus âgés.