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Coghen Jacques (1791-1858)

Portrait de Coghen Jacques

Coghen Jacques, André catholique

né en 1791 à Bruxelles décédé en 1858 à Bruxelles

Ministre (finances) entre 1830 et 1832 Représentant entre 1831 et 1845, élu par l'arrondissement de Bruxelles

Biographie

(Extrait de A. WAUTERS, dans Biographie nationale de Belgique, tome IV, 1873, col. 267-269)

COGHEN (le comte Jacques-André), négociant et financier, né à Bruxelles le 31 octobre 1791, mort dans cette ville le 16 mai 1858. M. Coghen, que des généalogistes ont fait descendre d'une famille de pairs irlandais, était, lorsque la révolution belge éclata, l'un des négociants les plus considérés de Bruxelles. Déjà à cette époque, il avait occupé les fonctions honorables de membre et de président du tribunal de commerce et de membre de la chambre consultative de commerce. Les troupes hollandaises s'étaient à peine retirées de la capitale de la Belgique que le gouvernement provisoire, par un arrêté en date du 28 septembre l830, nommait M. Coghen, administrateur général des finances, poste éminent et difficile qu’il occupait encore au moment de la réunion du Congrès national.

Lors des premières élections pour la formation des conseils de régence ou conseils communaux au mois d’octobre 1830, M. Coghen fut l'un des citoyens que les Bruxellois envoyèrent siéger à l'hôtel de ville, et son mandat, renouvelé en 1836, ne cessa qu'en 1840. Il n'est pas inutile de rappeler qu’à cette époque sa détermination de ne plus rester membre du Conseil fut provoquée par l'opposition que rencontra dans cette assemblée, le projet de reconstruire le palais de justice au Quartier-Léopold, projet qui était patroné par des sociétés financières et, en particulier par la Société civile pour l'agrandissement et l'embellissement de Bruxelles, dont M. Coghen était l'un des fondateurs.

Coghen aurait aussi siégé au Congrès national s'il avait cru devoir accepter l'offre qui lui en fut faite ; mais, en 1831, il entra à la Chambre des représentants comme député de l'arrondissement de Bruxelles et fut réélu en 1833, eu 1837 et en 1841. Eliminé en 1845 lorsque la lutte devint plus vive entre les deux partis qui divisent le pays, il fut envoyé, en 1848, par les électeurs du même arrondissement au Sénat, dont il resta membre jusqu'à sa mort et dont il était l'un des vice-présidents lorsqu'il expira.

M. Coghen figura dans le premier ministère que forma le roi Léopold 1er, le 24 juillet 1831. Il conserva le portefeuille des finances jusqu'au 20 octobre 1832, et traversa ainsi, comme l'a dit un de ses biographes, la période la plus difficile de notre régénération politique. C'est à lui qu'on doit la réorganisation de cette branche importante des services publics.

Rentré dans la vie privée il se livra avec ardeur aux grandes entreprises financières, industrielles et commerciales, et son nom fut attaché à la création de la plupart des importantes associations qui se formèrent à cette époque, telles que la société de mutualité industrielle, la Société des manufactures de glaces, etc, dont il fut, dès leur création, l'un des administrateurs. Il était aussi devenu l'un des directeurs de la Société générale pour l’industrie nationale.

M. Coghen s'occupa, avec succès, de la conclusion d'un emprunt pour la cour de Rome, et en fut récompensé par le titre de comte, que le pape Grégoire XVI lui accorda, le 7 avril de l’année suivante. Quelque temps après, le premier Roi des Belges, qui avait eu l'occasion d’apprécier son mérite et son intégrité, sanctionna en quelque sorte cette distinction en lui conférant le titre de comte pour lui et ses descendants du sexe masculin (arrêté royal du 30 décembre 1837). M. Coghen fut en outre décoré de la Croix de fer et devint, successivement, chevalier, officier (9 juin 1837) et commandeur (1er juin 1845) de l'Ordre de Léopold ; il fut créé par le gouvernement français officier de l'ordre de la Légion d’Honneur.

M. Coghen était né de Joseph Coghen et d’Isabelle Stielemans; il épousa, le 17 mai 1821, Caroline Rittweger, dont il eut plusieurs enfants. Parvenu à une position éminente, grâce à son infatigable activité, il laissa la réputation d'un administrateur actif, intègre et capable, et son nom doit figurer avec honneur dans les annales du peuple belge.

Alph. Wauters