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Cans Daniel (1801-1889)

Cans Daniel, Hyacinthe, Léon libéral

né en 1801 à Bruxelles décédé en 1889 à Bruxelles

Représentant entre 1845 et 1854, élu par l'arrondissement de Bruxelles

Biographie

(Extrait de : J.L. DE PAEPE – Ch. RAINDORF-GERARD, Le Parlement belge 1831-1894. Données biographiques, Bruxelles, Commission de la biographie nationale, 1996, p.52)

Editeur, imprimeur et fondateur de la maison d’édition « Méline, Cans et Cie » ; directeur général de la Caisse Générale d’Epargne et de Retraite (1865-1887)

Juge (1838-1841) puis président du tribunal de commerce de Bruxelles (1845-1847)


(Extrait de L’Indépendance belge, Bruxelles, du 29 avril 1889)

M. Cans, qui venait d'être promu grand-officier de l’ordre de Léopold et nommé directeur honoraire de la caisse d'épargue, est mort dimanche à Bruxelles, mort de vieillesse : il était dans sa 87ème année.

Né à Bruxelles le 10 février 1803, Léon Cans avait fondé avec M. Méline la fameuse maison Méline & Cans qui donna une si grande impulsion à la librairie belge, au temps où la contrefaçon des livre étrangers n'était pas interdite par nos lois et conventions diplomatiques. Les éditions Méline et Cans, moins coûteuses que les éditions françaises, eurent un grand succès en Belgique et à l’étranger. La maison ne contrefaisait pas seulement les livres, mais aussi les périodiques, Revue de Paris, Revue des Deux Mondes. Quand la première convention littéraire, combattue d'ailleurs à la Chambre par M. Cans, eut aboli la contrefaçon et fait prévaloir le principe du respect international des droits d'auteur, la Revue des Deux Mondes, pour conquérir la clientèle étrangère chercha une compensation pour les abonnés de la contrefaçon ; c'est alors que fut fondé l'Annuaire des Deux Mondes qui malheureusement, après une quinzaine de volumes, fut interrompu et abandonné.

Léon Cans fut député de Bruxelles pendant quelque dix ans, 1845-1854. Il appartint toujours à l’opinion libérale. Ancien président du tribunal de commerce, ancien membre du conseil communal de la capitale, Léon Cans fut nommé, il y de cela plus de 30 ans, directeur de la Caisse générale d’épargne et de retraite, lors de l'institution de cet établissement, une des créations de M. Frère-Orban, et l'une de celles dont le développement et les services ont dépassé les espérances des fondateurs, le fait a été mainte fois constaté dans les Chambres et récemment encore dans les discussions relatives au crédit agricole. Il s'acquitta de ses fonctions avec une assiduité constante, avec une zèle que les années ne ralentissaient pas.

C'était une figure bien connue à Bruxelles qui celle de ce petit vieillard, net et propret, bien conservé à ce point qu'on ne soupçonnait pas son grand âge, physionomie bienveillante, œil fin, voix grave, type d’autrefois auquel le contraste avec la genre moderne faisait une originalité d'aspect. Homme d'honneur, universellement estimé, il a mené une longue vie de travail, et la mort a sonné pour lui quand le travail n'avait plus de tâche à lui imposer. Il s'est éteint entouré de la considération générale.

M. Léon Cans était le beau-père de feu le docteur Graux, médecin des hôpitaux, professeur â l'Université de Bruxelles, et par conséquent l'oncle de l'ancien sénateur et ministre des finances, M. Charles Graux.