Brialmont Mathieu, Laurent, Joseph
né en 1789 à Liège décédé en 1885 à Anvers
Ministre (guerre) entre 1850 et 1851(Extrait de L. LECONTE, Biographie nationale de Belgique, t. XXXII, 1963-1964, col. 66-68)
BRIALMONT (Mathieu-Laurent-Joseph), homme de guerre, né à Liège le 17 février 1789, mort à Anvers le 15 avril 1885, fils de Mathieu et de Anne-Marie Petitjean.
Il s'engagea comme soldat au 86ème de ligne français le 14 septembre 1808, combattit en Espagne et reçut un coup de feu à la jambe gauche devant la place assiégée d'Astorga le 28 mars 1810. Fourrier le 7 mai suivant, il passa comme sergent au régiment de Belle-Ile (36ème de ligne) le 23 mars 1811, et obtint le grade de sergent-major le 1er juin.
En 1812, il fit campagne en Russie, reçut l'épaulette de sous-lieutenant le 21 août, à Smolensk, et l'étoile de chevalier de la Légion d'honneur le 23 octobre. A la bataille de Maloïaroslawetz, un coup de lance l'atteignit à la jambe droite.
Lieutenant le 28 janvier 1813, il fut encore blessé au bras gauche et à l'épaule droite, le 21 mai, à Bautzen. Après sa guérison, il partit pour l'Italie et, le 18 février 1814, rejoignit les états-majors comme capitaine provisoire ; il obtint confirmation de ce grade le 19 mars.
En 1815, il combattit à Waterloo et quitta les armées françaises le 28 février 1816.
Admis dans les forces des Pays-Bas le 13 mars suivant, il ne reçut du service que le 16 août 1817, comme capitaine du 42ème bataillon de milice nationale (devenu 14ème division d'infanterie) à Turnhout.
Mis en non-activité à deux tiers de solde le 1er mars 1819 parce que n'ayant rejoint l'armée nationale qu'après la bataille de Waterloo, il passa à la 14ème division, à Maestricht, le 1er mai 1820 et épousa, le 30 juillet à Venloo, Anna-Marie Verwins, fille d'un négociant hollandais. Le 16 août 1829, il fut remis en non-activité sur sa demande.
Le ménage se retira à Maagdenberg (3 km. de Venloo), où Mathieu s'intéressa à la culture de la vigne et des vers à soie. L'entreprise périclita à cause du climat.
A la Révolution de 1830, il embrassa la cause belge, et s'entendit bientôt avec le général belge Daine pour faire tomber la place de Venloo au pouvoir des insurgés ; il put agir efficacement grâce aux relations qu'il avait dans cette ville ; un assaut décisif fut livré le 11 novembre 1830. Brialmont fut nommé commandant provisoire de la ville et obtint le brevet de major le 24 décembre. La Croix de Fer lui fut également décernée en 1835 pour sa conduite pendant les opérations ; en mars et en juin 1831, il réprima des tentatives de désobéissance de la garnison excitée par des orangistes.
Pendant la campagne des Dix Jours (août 1831), la place se trouvant complètement isolée, Brialmont combina son action avec celle du colonel Van den Broeck qui, de Ruremonde, menait une campagne de guérillas ; le Moniteur belge des 9 et 15 août 1831 fit rapport sur leurs activités. Le premier fut, en récompense, nommé lieutenant-colonel le 30 septembre suivant, colonel le 24 juillet 1832, et chevalier de l'Ordre de Léopold le 15 décembre 1833.
Le 7 janvier 1836, le grade effectif de colonel lui fut conféré, et le 28 novembre il devint commandant de la place d'Anvers. Le maréchal Soult, sous les ordres duquel il avait combattu en Espagne, le recommanda au Roi qui l'attacha à sa personne le 21 juillet 1842. Le 17 octobre suivant, il fut promu général-major et reçut le commandement de la province de Brabant.
Le 21 juin 1843, on créa pour lui l'emploi d'aide-major général qui fut supprimé le 26 avril 1849, lorsqu'il obtint le grade de lieutenant général : il commanda la 4ème division territoriale, puis la 4ème division d'infanterie.
Lorsque le général Chazal abandonna le portefeuille de la Guerre, à la suite des écrits du major Alvin défavorables à la garde civique, on fit appel à Mathieu Brialmont qui accepta le 12 août 1850.
La situation de l'armée était alors critique ; le cabinet, influencé par une partie de l'opinion publique, voulut réduire le budget, ce qui portait atteinte à l'organisation et à la force de notre défense. Sur les conseils de son fils Alexis, Mathieu Brialmont renonça à son portefeuille. Cet acte énergique fut suivi d'une réaction favorable à l'armée. Charles Rogier en conçut du dépit.
L'ancien ministre reprit son précédent commandement à Mons, et le conserva jusqu'à sa mise à la retraite, le 14 mars 1854 ; il continua cependant à exercer les fonctions d'aide de camp du Roi.
Il décéda à Anvers, où il s'était fixé. Il était Grand Cordon de l'Ordre de Léopold, etc.