Boulenger Marius liberal
né en 1834 à Dour décédé en 1874 à Quiévrain
Représentant entre 1870 et 1874, élu par l'arrondissement de Mons(Extrait de l’Indépendance belge, du 20 juillet 1874)
La Gazette de Mons annonçait hier en ces termes la mort de M. Marius Boulenger :
« L’honorable M. Marius Boulanger, notre ancien député, est mort subitement cette nuit à Quiévrain, où il s’est retiré dans sa famille pour rétablir sa santé, un peu ébranlée depuis quelques temps déjà.
« Cette pénible nouvelle ne peut manquer de répandre la tristesse dans notre ville. M. Marius Boulenger y était aimé et estimé de tous. La loyauté de son caractère, ‘affabilité constante de son commerce, les nombreux services qu’il s’était toujours plu à rendre à tous ceux qui faisaient appel à son appui l’avaient rendu cher bien justement à ses amis comme à ses camarades.
« La place brillante qu’il avait occupée au barreau, la légitime autorité que sa parole énergique et convaincue à la Chambre, rendent sa perte encore plus cruelle et plus sensible.
« Il quitte la vie au moment où tant d’autres y entrent à peine, après avoir rapidement parcouru la plus belle et la plus droite carrière ; son souvenir restera dans le cœur de tous, avec les profonds regrets que cause sa mort prématurée. »
(Extrait de l’Indépendance belge, du 20 juillet 1874)
Mardi ont été célébrées, à Quiévrain, au milieu d’une affluence considérable, les funérailles de M. Marius Boulanger. Voici ce que nous lisons dans la Gazette de Mons
« Nous avons remarqué, parmi l’assistance, un grand nombre de membres du barreau de notre ville et le bâtonnier de l’ordre, M. Jules Bouriard ; MM. Sainctelette, Lescarts et Dethuin, représentants de notre arrondissement ; MM. Bonnet et Sacqueleu, sénateurs tournaisiens, ce dernier tenant, avec M. Jules Bourlard ; les cordons du char funèbre ; MM. Fauconnier, Bonnet fils et Isaac, membres de la députation permanente ; de nombreux conseillers provinciaux, des membres du barreau de Bruxelles et le président du tribunal de cette dernière ville, et enfin une foule d’amis du défunt venus de divers points de l’arrondissement, de la province et du pays.
« Cet immense cortège était silencieux et recueilli et nous avons observé sur beaucoup de visages un réel sentiment de consternation. C’est qu’en effet cette mort prématurée et foudroyante était bien faite pour provoquer la douleur de tous ceux qui, ayant connu Marius Boulenger avaient pu apprécier sa nature droite et généreuse. Dans la commune de Quiévrain, où il était tout particulièrement et universellement aimé, sa mort est un deuil public.
« Deux discours ont été prononcés : l’un, à la maison mortuaire, par M. Francart, membre du conseil de discipline du barreau de Mons, au nom de l’ordre des avocats ; l’autre, au cimetière, par M. Limbourg, échevin de la commune de Quiévrain. »
(Texte repris du site Dour et sa folle histoire (consulté le 15 décembre 2024)
Né à Dour, le 27 février 1834, Marius Boulenger est le fils d’Emile, Lucien, Célestin, Joseph Boulenger et de Simonette, Florence Defrise. Il réalise ses études d’humanité à l’athénée de Tournai avant de poursuivre ses études universitaires en droit à l’université de Liège de laquelle il obtient son doctorat en 1858. Au cours de la même année, il effectue un stage au barreau de Mons. Le 11 août 1866, il est élu au conseil de l’ordre. De 1867 à 1871, il assure le secrétariat du conseil de discipline.
En ce qui concerne sa carrière politique, dès 1866, il siège en tant qu’administrateur, à l’hémicycle provincial. Marius Boulenger est radicaliste, il s’attaque aux doctrinaires et aux libéraux opposés aux changements. Il souhaite une révision de la loi scolaire de 1842, la sécularisation des cimetières et l’extension du droit de suffrage. Par la suite, il est également élu député parlementaire, le 14 juin 1870 en remplacement de Charles Carlier. Ainsi, à la suite de la dissolution parlementaire des Chambres par le catholique Jules Anethan, il décide de former une liste avec les candidats sortants parmi lesquels on peut notamment citer Charles Sainctelette, Alfred Dethuin, Léon Defuisseaux et Arthur Lescarts. Par ailleurs, bien que maintenu dans l’opposition, il sera réélu 2 août 1870 et admis le 9 août 1870. Il occupera cette fonction jusqu’au 9 juin 1874. Quant à sa fonction d’administrateur, il l’occupera jusqu’en 1873.
Il décède à Quiévrain le 18 juillet 1874.